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Jenson Button (McLaren-Honda), vieux routier en stage de découverte à Monaco

Julien Pereira

Publié 24/05/2017 à 23:49 GMT+2

GRAND PRIX DE MONACO - Appelé par McLaren-Honda pour pallier l’infidélité de Fernando Alonso, parti s’amouracher aux 500 Miles d’Indianapolis, le retraité Jenson Button ne pouvait imaginer retour plus délicat. A Monaco, le Britannique va devoir (presque) tout réapprendre.

Jenson Button dans le baquet de la McLaren-Honda avant les premiers essais du Grand Prix de Monaco

Crédit: Getty Images

Son retour n’aurait jamais dû être programmé. En novembre dernier, à Abou Dabi, lorsqu’il a annoncé sa retraite à trois jours du dernier Grand Prix de la saison 2016, Jenson Button ne voulait plus entendre parler de Formule 1. "A ce moment-là, à cette heure-ci, je ne veux plus piloter en F1 passée cette course", avait-il lâché. Mais l’homme stupide est celui qui ne change jamais d’avis et le Britannique le savait pertinemment : "Qui sait ? Cela pourrait changer dans six mois, huit mois ou un an…". Exactement six mois après cette annonce, le voici lancé dans un retour périlleux.
Sur l’île de Yas, terre de ses adieux au Mondial, Button avait abandonné au douzième tour, l’élan brisé par une suspension avant droite cassée et une rupture qu’il n’avait "jamais connue durant ses 17 ans de carrière". A l’époque, McLaren n’avait pas su justifier cette casse, l’écurie était déjà engluée sous une pile de défaillances mécaniques. Depuis, Woking s’est enfermé dans un cercle vicieux, qui a poussé Fernando Alonso à chercher du bon temps ailleurs avec Honda, chez une autre reine de la compétition automobile, aux 500 Miles d’Indianapolis. Mais qu’importe. Le champion du monde 2009 n’a pas hésité une seule seconde lorsqu’il a été contacté pour remplacer l’Espagnol pour une pige à Monaco.
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Jenson Button (McLaren) à Abou Dabi lors du dernier Grand Prix de la saison 2016

Crédit: AFP

Ce jeudi, il s’installera dans la MCL32 pour la première fois

"C’est légèrement surréaliste d’être de retour dans le cockpit pour le Grand Prix de Monaco", a-t-il confié. Le pilote de 37 ans a peut-être conscience de l’immensité du défi. Depuis qu’il a rangé les gants et le casque, la Formule 1 a considérablement évolué, les monoplaces avec. Elles sont plus larges, plus lourdes, plus rapides, plus exigeantes, plus… tout. A l’aube de la sixième manche du Mondial 2017, elles suscitent aussi quelques interrogations et tracas, même pour les cadors du championnat que sont Lewis Hamilton et Sebastian Vettel. Le tracé monégasque, court, étroit et sinueux comme aucun autre, a rarement été aussi redouté. Surtout par McLaren.
Depuis le début de saison, l’écurie britannique a cumulé les abandons - cinq en tout - et n’a pas décroché le moindre point. La course princière offre toujours des scénarii hollywoodiens. Ces circonstances pourraient offrir une parenthèse heureuse à l’équipe de Zak Brown. A condition que le stage de découverte de Button ne s’étende pas sur les quatre jours de compétition. Ce jeudi, le vieux briscard va s’installer dans le baquet de la MCL32 pour la première fois. McLaren ne l’avait pas convié aux essais de Bahreïn, mi-avril, préférant faire rouler ses jeunes pilotes et laisser le natif de Frome revoir ses gammes sur simulateur.
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Jenson Button de retour dans le baquet de la McLaren-Honda pour une pige à Monaco en remplacement de Fernando Alonso

Crédit: Getty Images

Tombé deux fois dans la Piscine

La décision avait médusé Felipe Massa, autre routier sorti de sa retraite probablement mieux placé que les autres pour en parler. "Si nous avions la même voiture qu’en 2016, ça irait… mais elle est totalement différente", avait-il expliqué à Motorsport.com, avant d’ajouter : "On a eu un test gratuit, on a pu faire 100 tours, comprendre les pneus. Il n'a jamais piloté avec de tels pneus. Si le simulateur est super, pourquoi la plupart des bons pilotes ne veulent pas y aller ? Hamilton n’y a pas touché depuis peut-être deux ou trois ans."
Button, lui, ne doute pas de l’efficacité du virtuel. Les simulateurs sont aujourd’hui si pointus qu’ils permettent aux pilotes de tester des réglages proches de la réalité. "Ils sont assez réalistes pour que, lorsque vous frappez un mur à Monaco, vous lâchiez le volant et fermiez les yeux", a lancé le Britannique lors d’une conférence organisée par McLaren, en début de semaine. Ce jour-là, il sortait justement d’une séance d’essais devant l’écran.
"Je suis tombé deux fois dans la Piscine aujourd’hui, j’espère que cela n’arrivera pas ce week-end… Et aussi, après le premier virage, dans la pente, j’ai tapé la barrière sur le côté droit et effectué quelques tonneaux. Cela ne m’était jamais arrivé dans le simulateur ! L’impact n’est bien évidemment pas aussi important que dans la réalité, mais j’ai tout de même encaissé quelques ‘‘g’’ », a-t-il jeté, devant quelques spectateurs hilares. Même les membres de l’écurie en ont ri. Ce ne sera certainement plus le cas, ce jeudi.
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