Ricciardo (Red Bull) vainqueur devant Vettel (Ferrari) et Hamilton (Mercedes)

Il aurait pu espérer une course tranquille, tant il avait été supérieur aux autres en qualification, la veille. Mais Daniel Ricciardo (Red Bull) a tremblé. Et espéré. Jusqu'au bout. Menacé par une panne de puissance 50 tours durant, l'Australien a su tenir sa mécanique pour remporter le Grand Prix de Monaco, et contenir Sebastian Vettel (Ferrari) menaçant sans être tranchant. Malgré les nombreuses difficultés pneumatiques qu'il a rencontrées, Lewis Hamilton (Mercedes) a bouclé le podium. Et conservé, au championnat, une marge confortable de 14 points sur l'Allemand.

"Je ne sais pas comment tu as réussi cela". Il fallait probablement entendre l'ingénieur de Ricciardo, à son passage sur la ligne d'arrivée, pour mesurer l'exploit qu'il a réalisé en principauté. Car "Banana Dan" a quasiment gagné deux courses, dans les rues monégasques : la première a duré d'un départ qu'il a parfaitement maîtrisé, jusqu'à ce 28e tour. Puis une perte de puissance subite a semé le doute sur une victoire qui, jusqu'alors, lui semblait promise.

Vettel revenu dans ses échappements, Red Bull incapable de lui proposer des solutions pour résoudre définitivement cette défaillance, le pilote de Perth a su reprendre le contrôle. Comment ? En fermant toutes les portes, dans un premier temps, pour reprendre ses distances avec l'Allemand. Puis en ménageant son moteur, dans un second, pourtant contraint de n'utiliser que six rapports.

Le rythme du leader forcément timide, le Top 5 s'est peu à peu tassé. Mais ni Valtteri Bottas (Mercedes), longtemps resté le plus rapide en piste après avoir chaussé des pneus "super tendre" quand tous les autres cadors avaient opté pour des "hyper tendre", ni Hamilton, n'ont pu tenter la moindre attaque sur les Ferrari.

Finalement, seule la menace de l'apparition de la voiture de sécurité, très élevée à Monaco, a pu inquiéter Ricciardo. Elle a failli survenir en toute fin de course, à la 72e des 78 boucles, lorsque Charles Leclerc (Sauber), victime d'une rupture de freins, a percuté à haute vitesse la Toro Rosso de Brendon Hartley. Le local arrêté dans le dégagement de la chicane, la commission de course a préféré opter pour la voiture de sécurité virtuelle.

Rien n'a donc empêché l'exploit de Ricciardo, ni les performances notables des Français Esteban Ocon (Force India), sixième, et Pierre Gasly (Toro Rosso), septième, après avoir roulé une quarantaine de tours sur des "hyper tendre". Le champion de GP2 2016 a ensuite résisté à Nico Hülkenberg (Renault) et Max Verstappen (Red Bull), qui, au regard de la performance de son coéquipier et de la sienne, ce dimanche, regrettera longtemps sa grosse boulette aux essais.