Grand Prix : déclarations

Fernando Alonso (Renault, vainqueur) : "Je veux dédier cette victoire à Edouard Michelin. Mihelin a accompli un formidable travail en Formule 1 ces deux ou trois dernières années, et encore une fois dans cette course. Cette victoire est la leur, et le podium est d'ailleurs composé de trois voitures en Michelin. La course a été émotionnelle, mais elle était plus facile à partir de la pole position. Räikkönen a mis la pression mais j'ai géré mon rythme et mes pneus. J'ai gardé ma concentration et je suis parvenu à gagner une course que j'avais coché sur mon agenda (ndlr : première victoire à Monaco). J'ai eu du survirage avec mes pneus, et le deuxième relais a été long. J'avais décidé d'attaquer avant le deuxième arrêt, mais la safety car est entrée en piste. Je n'avais donc plus à attaquer. Je pouvais contrôler la course. Chaque course devient à présent plus importante pour la bataille au championnat. Kimi n'a de nouveau pas marqué et Michael a seulement inscrit cinq points. Nous avons à présent une bonne marge, de 22 points. Je compte bien l'augmenter dans les courses à venir afin d'avoir une fin de saison facile."

Giancarlo Fisichella (Renault, 6e) : "J'ai perdu mes chances de podium hier lorsque j'ai été pénalisé après les qualifications. Avec la stratégie que nous avions choisie, il était quasiment impossible de faire quoi que ce soit depuis la 9e position. Il me fallait attaquer au maximum, je n'avais pas le choix. J'ai rencontré beaucoup de trafic pendant toute la course, mais j'ai réussi à dépasser des concurrents sur la piste, Rosberg, Villeneuve, Coulthard. J'ai pu réaliser une bonne course, en fin de compte, et j'ai terminé sixième, ce qui est bien pour l'équipe en plus de la victoire de Fernando. Renault est en bonne forme en ce moment, et nous pensons que nous pourrons être rapides à Silverstone dans deux semaines suite à des essais positifs. Nous pourrons essayer de mettre les deux voitures sur le podium."

Flavio Briatore (Renault, directeur général) : "Une excellente performance de l'équipe. Nous tenons à dédier cette victoire à Edouard Michelin. Michelin a joué un grand rôle dans notre conquête du titre mondial l'année dernière, et est une nouvelle fois un ingrédient déterminant dans les performances qui ont donné naissance à notre position au championnat 2006. Nous sommes heureux de nous imposer ici à Monaco, et pouvons ainsi rendre hommage à Monsieur Michelin comme nous voulions le faire."

Pat Symonds (Renault, directeur Exécutif de l'Ingénierie) : "Félicitations à Fernando. Il a décroché une victoire fantastique sur le circuit de pilotage absolu. Il n'y a pas grand-chose à dire à propos de sa course : il avait tout sous contrôle. Il baissait la cadence volontairement en début de relais parce que le circuit est exigeant envers les pneus arrière à cause des nombreuses relances. Pendant la course, cependant, Fernando a eu la possibilité d'augmenter le rythme lorsque nous en avions besoin. De même, regarder Giancarlo piloter a été un vrai plaisir. Ses manoeuvres de dépassement étaient osées et mesurées en même temps, et je ne me souviens pas voir vu un pilotage aussi agressif aux avant-postes à Monaco depuis des années. Malgré cela, sa course a été handicapée par le trafic, puis la voiture de sécurité n'a pas permis à la stratégie de se déployer pleinement. Nous n'aurions pas pu demander davantage à Fisico. Nos pensées vont également vers Michelin. Ils ont apporté de produits qui conjuguaient performance sur un tour et constance sur les longs roulages. Nous sommes fiers d'avoir acquis leur cinquième victoire consécutive en Principauté, surtout dans ces circonstances émotionnellement difficiles."

Juan Pablo Montoya (McLaren, 2e) : "Dans la première partie de la course ma voiture survirait et je perdais de la vitesse. Dans le deuxième relais, je me suis rapproché d'Alonso car il ralentissait, mais le trafic a vraiment été important à un moment, et il était difficile de garder le contact. Je passais un retardataire, mais les leaders étaient déjà deux voitures devant... Les dernières courses ont été rudes pour moi mais nous avons retrouvé la bonne direction."

Kimi Räikkönen (McLaren, abandon - moteur) : "Rien n'a marché pour moi. Notre stratégie m'aurait probablement permis de prendre la tête après les seconds ravitaillements, mais tout a été ruiné avec l'entrée en piste de la voiture de sécurité. Ensuite, il y a eu un petit incendie (sur ma voiture) et ce fut la fin de la course. C'est toujours décevant d'abandonner, tant pour moi que pour l'équipe, mais c'est encore pire lorsque vous savez que vous avez une chance de gagner."

Vidéo: Räikkönen bloqué à Monaco

Ron Dennis (McLaren Groupe, P-DG) : "Un bon résultat de Juan Pablo, gene dans sa lutte pour la première place par le traffic. Après le premier pit, il était clair pour nous que Kimi avait sept tours de plus d'essence que Fernando. Kimi économisait juste ses pneus et son moteur mais l'entrée en piste de la safety Car après l'incident de Webber a annulé son avantage. Durant l'arrête de Kimi, la température des échappements a monté de façon significative et n'a pas baissé après son retour en piste derrière la safety car. La chaleur excessive a brûlé les cablages du moteur et sa course était finie."

Norbert Haug (Mercedes-Benz Motorsport, vice président) : "Je suis désolé pour Kimi."

David Coulthard (Red Bull, 3e) : "La stratégie à un arrêt a rendu l'attaque difficile, mais je suis ravi pour moi et pour l'équipe d'être là après tant de temps. J'aimerais dédier ma 3e place à Michelin. C'est un grand jour pour Red Bull Racing et j'espère que ça va nous donner un coup de boost. Le dernier relais a été très long, je devais contrôler la voiture mais, par chance, les voitures de devant s'arrêtaient. Il n'y a pas de course plus géniale que Monaco. C'est un grand jour."

Christian Klien (Red bull, abandon) : "Cela a été une course géniale pour moi, nous étions en lice pour la 5e place, la stratégie était bonne mais la boîte de vitesses a lâché. Dommage que la voiture ne soit pas fiable en ce moment. Nous avons eu un tas de problèmes lors des tests hivernaux et nous avons encore ces soucis. Nous devons travailler plus sur la fiabilité car autrement, la voiture n'est pas mauvaise."

Christian Horner (Red Bull) : "Coulthard a fait une course géniale et Klien aurait été bien place s'il n'avait eu un problème, mais c'est un grand jour pour Red Bull Racing pour ce qui est notre premier podium. J'ai stupidement dit que je me jetterais nu dans la piscine si nous faisions un podium. Il va falloir que je le fasse ! J'espère que ce ne sera pas le dernier de la saison."

Rubens Barrichello (Honda, 4e) : "Quatrième est une bonne place dans les points et mon meilleur résultat jusqu'ici cette saison, mais je suis déçu car j'étais en mesure de terminer troisième. La course a été difficile et je ne me suis pas senti du tout compétitif. Je roulais avec beaucoup de carburant, mais j'ai fait du bon travail pour garder le rythme parce que j'avais vraiment du mal avec l'équilibre de la monoplace. La déception a été bien sûre très grande de subir une pénalité de départ arrêté, car je suis sûr que le voyant du limiteur de vitesse était allumé. C'est vraiment très dommage pour l'écurie est pour moi, car ç'aurait été un point supplémentaire, mais plus encore, mon premier podium de l'année. Les gars ont bien travaillé pendant tout le week-end, en particulier aux qualifications malgré une telle quantité de carburant, et je les remercie pour ça."

Jenson Button (Honda, 11e) : "Après nos résultats aux qualifications hier, il était certain que ce serait difficile pour moi. J'ai perdu de l'adhérence sur les pneus arrière et j'ai dû m'arrêter beaucoup plus tôt que prévu. Pendant l'arrêt, nous avons mis des pneus raclés et délesté une grande partie de l'aileron avant. Après ça, la monoplace a bien tourné. Globalement, cette épreuve est à oublier pour moi."

Michael Schumacher (Ferrari, 5e) : "Je n'ai pas pensé une seule seconde à ce qui s'est passé hier (samedi, rétrogradation à la dernière place de la séance d'essai après s'être arrêté en travers de la piste à la sortie du virage de la Rascasse, ndlr) et je me suis concentré sur la course, toute cette affaire était derrière moi. Je suis habitué à être critiqué et je vis avec: le fait est que personne n'était à ma place dans la voiture lors de l'incident. Je ne savais pas où se trouvait Fernando Alonso, j'étais bien trop concentré sur mon tour. Il y a des raisons objectives qui expliquent ce qui s'est passé et personne extérieur à l'écurie Ferrari ne peut me juger, car ils ne les connaissent pas. Je suis désolé de ce qui s'est passé mais il n'y avait rien d'intentionnel. Mais rassurez-vous, je vis bien avec toutes ces critiques. Du reste, de tous les pilotes qui m'ont critiqué, aucun n'est venu me le dire en face. C'est la vie, on a ses détracteurs et critiques, comme on a ses amis et partisans. Je ne vois pas pourquoi la Formule 1 serait différente des autres métiers. En ce qui concerne le championnat du monde, c'est loin d'être fini, nous n'en sommes qu'à la 7e course de la saison, il y a encore beaucoup de points à gagner. Les gens qui me connaissent savent que je ne vais pas abandonner. Ma course d'aujourd'hui l'a prouvé, du reste".

Vidéo: Monaco et le cas Schumacher

Felipe Massa (Ferrari, 9e) : "Un week-end à oublier au plus vite. Au départ, je suis parvenu à passer les Super Aguri mais j'ai été ralenti par la collision entre les Midland et cela m'a fait reculer. Dans le premier relais, j'ai perdu beaucoup de temps derrière des voitures vraiment plus lentes. Puis, j'ai toujours été dans le trafic."

Nick Heidfeld (BMW, 7e) : "Je suis extrêmement content. Avant la course, personne n'était optimiste, mais il ne faut jamais baisser les bras. Cela aurait pu tourner de façon complètement différente mais nous avons été chanceux et nous en avons aussi tiré tout le parti. J'ai gagné quatre positions au départ puis j'ai ralenti car je pensais avoir endommagé la voiture. En fait, les pneus que j'avais pris étaient tout simplement trop durs, spécialement à l'arrière. Je me suis arrêté plus tôt que prévu. Après la safety car, j'ai simplement surveillé mes penus arrière. A Monaco, le plus important est de ne pas faire d'erreurs."

Jacques Villeneuve (BMW, 14e) : "Je n'ai pas pris un bon départ, mon embrayage glissait, mais le premier virage s'est bien passé et j'ai passé Button. Puis, j'ai essayé de ménager un peu mes freins. A mi-course, j'ai du passer les leaders et Coulthard en a profité pour me passer aussi. Cela m'a emporté hors trajectoire et sali mes pneus. Ils étaient finis et nous avons avancé le pit stop. Malheureusement, ça n'a pas très bien marché car peu après, la safety car est entrée en piste. Puis, j'ai eu un drive through. Pas une bonne journée."

Mario Theissen (BMW Motorsport, directeur) : "Si on part 14e et 15e dans les rues de Monaco, on ne peut se plaindre de marquer deux points. Nous avons bien sûr bénéficié d'abandons, mais Nick mérite ses deux points. Son depart a été excellent et sa performance bonne. Jacques n'a pas eu de chance de se retrouver si loin dans le peloton."

Ralf Schumacher (Toyota, 8e) : "Repartir avec un point est une chose, mais il aurait pu y en avoir beaucoup plus pour Toyota aujourd"hui. Nous avons perdu trop de places au départ et j"ai passé la première moitié de la course derrière Heidfeld. Nous étions plus rapides mais comme d"habitude, il était impossible de dépasser et notre stratégie ne m"a pas permis de m"extraire du trafic. Cela a ruiné mes chances d"obtenir un meilleur résultat. Cela dit, la voiture a bien fonctionné et j"ai continué d"attaquer pour finir dans les points. Ce fut une dure journée mais au moins, nous nous sommes montrés davantage dans le coup ce week-end et nous devons construire là-dessus lors des prochaines courses."

Jarno Trulli (Toyota, 17e, abandon - hydraulique) : "Quand je suis rentré dans les stands avec Barrichello, j'ai tout de suite compris qu'il avait dû oublier d'appuyer sur le bouton du limiteur. A la fin, je ne faisais que ramener la voiture et tout était sous contrôle jusqu'à ce soudain problème d'hydraulique."

Tsutomu Tomita (Toyota Racing, directeur) : "Nous devrons trouver la raison de nos mauvais départs mais nous étions compétitifs avec le réservoir chargé en essence. Nous avons fait rentrer Ralf plus tôt que prévu car il était bloqué derrière Heidfeld, dont nous pensions qu'il resterait plus longtemps en piste. Malheureusement, ils sont rentrés en même temps mais c'est tout ce que nous pouvions tenter. De façon similaire, Jarno a passé une grande partie de sa course derrière Barrichello. Nous ne pouvons donc que féliciter nos pilotes d'avoir fait un si bon travail."

Franck Montagny (Super Aguri, 16e) : "J'étais très concentré. Ma seule pensée, mon seul objectif c'était de faire un bon départ et surtout d'aller au bout des 78 tours, pour voir enfin le drapeau à damier. Je me suis appliqué à piloter proprement. M'effacer au mieux quand les commissaires me présentaient le drapeau bleu. Je ne voulais pas être impliqué dans une quelconque polémique... Vous vous souvenez sans doute de Bernoldi bloquant Coulthard (en 2002)... J'ai été au bout. C'est mon premier drapeau à damier. Je retiens aussi cette bataille pendant 40 tours avec Tiago Monteiro. Ça c'était génial... Mais bon, jamais je n'avais été dépassé de la sorte (Ndlr : Monteiro a tout simplement poussé Montagny, par l'arrière de façon virulente, pour doubler). C'était un dépassement particulier (rire)..."

Mark Webber (Williams, abandon - moteur) : "Les cinq premières minutes après la casse n'ont pas été agréables à vivre... Nous méritions quelque chose aujourd'hui mais l'électronique a endommagé le moteur ou quelque chose alentour. J'étais très trapide dans la partie lente du circuit. Alonso imprimait la cadence, mais je pense qu'il avait un problème à l'arrière. Montoya n'a jamais été une menace et Räikkönen a eu son problème. Cela aurait été un résultat génial (2e) après une course sur un rythme de qualification pendant une heure."

Vidéo: Le coup fumant de Webber

Nico Rosberg (Williams, abandon - accident) : "Mon accélérateur s'est coincé. Il me poussait à chaque fois que je rentrais dans un virage. Il m'a poussé à la faute dans ce virage. C'est dommage pour moi et pour Mark. On avait l'une des voitures les plus rapide ici."

Nick Shorrock (Michelin F1, directeur) : "Ce week-end fut lourdement chargé en émotions pour nous tous chez Michelin. Nous avons été profondément touchés par les condoléances que nous ont présentées tous les membres de la communauté de la Formule Un au long de ce week-end, et nous avons apprécié les commentaires et le geste des trois pilotes ayant terminé sur le podium, à la fin de la course. En termes techniques et sportifs, le résultat que nous avons obtenu ici est fantastique. Fernando Alonso a piloté avec une profonde maîtrise de son sujet, et nos pneus se sont comportés exactement comme nous l'attendions malgré l'emploi de stratégies très variées - David Coulthard, par exemple, est resté en piste avec son second train pendant 49 tours. Ce résultat renforce la position de Renault en tête des deux championnats du monde, et nous rapproche encore davantage de notre centième victoire, qui n'est désormais plus distante que de deux victoires supplémentaires."