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GP des Pays-Bas - Muette sur le fiasco au stand, Ferrari reconnaît que "ça fait trois mauvaises courses d'affilée"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 04/09/2022 à 23:01 GMT+2

GRAND PRIX DES PAYS-BAS - On se demande encore comment c'est possible, mais Ferrari a cafouillé au stand lors d'un arrêt de Carlos Sainz, dimanche. La roue manquante a fait désordre, puis un "unsafe release" qui a coûté trois places à l'Espagnol, mais n'a pas déstabilisé le patron Mattia Binotto, qui a admis que les F1 75 n'étaient plus dans le coup depuis trois courses.

Carlos Sainz (Ferrari) au Grand Prix des Pays-Bas 2022

Crédit: Getty Images

A ce niveau-là, ça devient une marque de fabrique. En tous les cas une mauvaise habitude, à la fois fascinante et toujours aussi déconcertante. Dimanche à Zandvoort, Ferrari a propulsé l'un de ses pilotes dans le néant au stand, deux fois.
Depuis le départ, tout se passait pour le mieux. Charles Leclerc et Carlos Sainz chassaient le leader Max Verstappen (Red Bull), avec la ferme intention de jouer à deux contre un en termes de stratégie. Lorsque la Scuderia s'est tirée une balle dans le pied lors de l'arrivée de l'Espagnol, au 18e des 72 tours, devant son garage. Où une roue de rechange, l'arrière gauche, manquait.
Entré dans la voie des stands en troisième position, le Madrilène en est ressorti onzième après 12"7 d'immobilisation, en ayant perdu des places au profit de Lewis Hamilton, George Russell (Mercedes) et Sergio Pérez (Red Bull). Le pit crew aurait été surpris par le rappel soudain de la F1 75 n°55, comme s'il ne pouvait s'y attendre et s'y préparer, en pleine "fenêtre" stratégique.

"Unsafe release" en fin de course

Pour ajouter à cette désorganisation, l'un des mécaniciens, pris de panique, a laissé négligemment traîner son pistolet pneumatique, sur lequel Sergio Pérez n'a pu faire autrement que rouler et rebondir… Cependant, les commissaires ont décidé de ne pas sévir pour deux raisons : le pistolet était à l'intérieur du périmètre de l'équipe Ferrari et Pérez a roulé dessus à cause de l'étroitesse de la pit lane.
Sans se décourager, Carlos Sainz a poursuivi sa route en visant la cinquième place, mais, comme si ça ne suffisait pas, son équipe a tout gâché une seconde fois en gérant mal sa sortie de pit stop, au 58e tour, sur un classique "unsafe release" (sous le nez de Fernando Alonso) aussitôt noté par la direction de course, et logiquement sanctionné d'un ajout de 5 secondes à son temps de course. Ce qui a eu pour conséquence de le faire chuter de la 5e à la 8e place finale. Et encore, il s'en est fallu de 0"2 pour qu'il ne passe pas derrière Esteban Ocon, à qui Alpine a crié dans les oreilles : "Sainz a une pénalité de 5 secondes, attaque comme un dingue !"

Ferrari a surpris ses mécaniciens !

De son côté, Charles Leclerc a sauvé les meubles, et même retrouvé ce champagne auquel il n'avait goûté qu'une fois lors des neuf courses précédentes en faisant plier un Lewis Hamilton à bout de potentiel pneumatique. Mais le compte n'y était pas. Et à moins d'une semaine du Grand Prix d'Italie, à Monza, c'est pour le moins embarrassant.
Mais à entendre Maranello, tout est question de malchance. "Il y a eu une décision tardive pour le faire venir et quand il s'est arrêté, le pneu arrière gauche n'était pas prêt, a expliqué l'équipe italienne. Carlos a perdu environ neuf secondes et donc plusieurs positions. Il a rejoint la piste en onzième position, après quoi il a bien remonté jusqu'à la sixième place. Pendant la période de la voiture de sécurité, après l'arrêt de Bottas, Carlos a de nouveau sauté aux stands pour les pneus 'tendre', prévoyant d'attaquer jusqu'au bout. Alors qu'il repartait, il a dû ralentir pour éviter des membres du pit crew McLaren devant lui. La F1-75 se déplaçait lentement, et lorsque Fernando Alonso est arrivé derrière Carlos, il a dû ralentir pour ne pas heurter la Ferrari. Cet incident a été sévèrement considéré comme une libération dangereuse et Carlos a donc reçu une pénalité de cinq secondes."
Mattia Binotto (Ferrari) au Grand Prix des Pays-Bas 2022
Quant au patron de l'équipe, Mattia Binotto, il est resté fidèle à lui-même en ne parlant pas de ce nouveau loupé. Comme à Spa, dimanche dernier, il s'est attardé sur le manque de performance de la "rossa", et la malchance de Charles Leclerc, rentré juste avant la période de voiture de sécurité virtuelle.

"Quelque chose qui ne va pas"

"La clé est que nous n'avons pas été assez rapides. Si on regarde le rythme en qualification, nous espérions un meilleur résultat. Mais la vitesse de la voiture n'était pas géniale, spécialement en 'medium' et en 'dur'", a exposé le manager italo-suisse à Sky Sports.
"Ça fait trois mauvaises courses de rang, en Hongrie, en Belgique et ici, a-t-il reconnu. Je pense que nous n'exploitons pas le plein potentiel de la voiture. Le potentiel est là. C'était le cas en début de saison, mais plus maintenant. Il y a quelque chose qui ne va pas que nous devons régler. Ça n'a rien à voir avec la directive technique (sur les mesures anti-marsouinage de la FIA). En Hongrie, j'ai dit que nous n'étions pas assez bons. Peut-être devons-nous examiner le package que nous avons introduit et qui n'est pas équilibré aujourd'hui."
"Les Mercedes volaient littéralement avec les pneumatiques 'dur'", a commenté Charles Leclerc, qui ne veut plus entendre parler du titre. "Comme je l'ai dit à Spa, l'écart est vraiment très important", a-t-il coupé. Même s'il a retrouvé la deuxième place au championnat du monde, à 109 longueurs de Max Verstappen et à égalité de points avec Sergio Pérez (Red Bull), la mention faite à Mercedes montre bien que Ferrari doit considérer les voitures allemandes comme de véritables rivales. Une complication de plus.
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