La F1 comme la GP2

Felipe Massa serait désormais le baromètre des progrès de la F2012. En tous les cas, c'est ce que laissent penser les propos de Fernando Alonso. "Au Canada, nous voulons confirmer l'amélioration et être compétitifs sur un circuit plus 'normal' car Monaco est unique et Montmelo comporte des virages très rapides", a déclaré l'Espagnol jeudi à Madrid, à l'occasion de l'inauguration d'une boutique Ferrari. "Montréal et Valence vont être des tests très importants pour voir si nous sommes vraiment capables de mettre les deux Ferrari en Q3, comme à Monaco, et prétendre aux places devant", a-t-il ajouté.

En début de saison, seul Fernando Alonso était capable de tirer quelque chose d'une monoplace mal née. Les travaux entrepris pour en comprendre l'exploitation des pneus et améliorer les appuis aérodynamiques l'ont semble-t-il rendue plus facile à piloter pour Felipe Massa. Hors du coup lors des cinq premiers meetings, le Brésilien a enfin atteint la Q3 en principauté, et même dominé pour la première fois une séance d'essais ou partie de qualification ; la Q2 en l'occurrence. Cinquième en début de Grand Prix, dans les roues de son coéquipier, le vice-champion du monde 2008 a même mené la course, au tour 30, juste avant son pit stop, le plus tardif de tous les pilotes de pointe.

"Il a le talent nécessaire pour se battre pour des victoires", a assuré l'Asturien. "Il a eu un début de saison malheureux en raison de plusieurs choses : de la malchance, une adaptation plus lente qu'avant aux pneus … Ses résultats n'était pas normaux."

"Nous menons le championnat mais nous pourrions facilement être sixièmes ou septièmes, à plusieurs points de la tête", a-t-il poursuivi. "Il reste beaucoup à faire. Nous sommes contents en termes de points mais moins en termes de compétitivité de la voiture. Nous allons apporter des pièces évoluées au Canada. Ce sera une course sur et en dehors de la piste. Tous les gros teams feront de même, nous verrons donc qui a fait le meilleur travail. Nous comptons y montrer l'amélioration constatée à Montmelo et à Monaco. Cette année, 0"2 ou 0"3 font gagner ou perdre cinq ou six places car tout est si serré. C'est pourquoi il faut apporter de nouvelles pièces à chaque course et se battre contre le temps à l'usine".

Puis il a réitéré sa théorie sur cette deuxième victoire de la saison qu'il lui tendait les bras. Sans le savoir : "C'est toujours facile de parler tactique après coup. Mais en bouclant un tour de plus en 'très tendre', nous aurions assurément eu une chance de gagner. Mais bien sûr, quand on prépare la course, on ne peut croire qu'au tour 30 les très 'tendre' (ndlr : usés) seront plus performants que n'importe quoi d'autre. Je n'aurais jamais parié là-dessus.Normalement, quand on passe des 'tendre' neufs, on vole pendant deux ou trois tours, on a un grip fantastique. Là, on a tous souffert de surchauffe des gommes. Ni Webber, ni Rosberg ou moi ne parvenions à rattraper Vettel."

Et puis, le double champion du monde a livré son avis sur les six vainqueurs différents de 2012. "C'est en partie à cause des règles, et aussi à causes des restrictions (apportées) chaque année", a-t-il estimé. "Quand quelqu'un découvre quelque chose, c'est interdit l'année suivante. Ils limitent de plus en plus la créativité ou le potentiel de développement de la voiture. Nous voyons tout le tempsdes voitures similaires et ça ressemble plus à de la GP2 dans le sens où il y a plus de pilotes (qui gagnent). Mais, malgré un championnat serré, on a Red Bull, McLaren et Ferrari dans cet ordre chez les Constructeurs. Et les six ou sept premiers chez les pilotes sont les mêmes que l'année dernière. Sur un championnat si long, on va retrouvera les mêmes au bout du compte."