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GP Japon - Jules Bianchi : Les zones d'ombre que l'enquête doit éclaircir

Thomas Baron

Mis à jour 08/10/2014 à 06:25 GMT+2

Deux jours après le grave accident subi par Jules Bianchi, le pilote Marussia se trouve toujours dans un état critique. La FIA a d’ores et déjà ouvert une enquête pour tirer les conclusions de cet accident. Voici ce qui a besoin d’éclaircissements.

L'accident de Jules Bianchi lors du Grand Prix du Japon

Crédit: Panoramic

Jean Todt souhaite éclaircir au plus vite les zones d’ombre qui émaillent le dramatique accident dont a été victime Jules Bianchi, dimanche, sur le circuit de Suzuka. Le président de la FIA a donc expressément demandé à Charlie Whiting, le directeur de course sur les grands prix, de rendre un rapport avant la prochaine épreuve de la saison, ce week-end à Sotchi (Russie). Il faut dire que qu’Alain Prost, quadruple champion du monde, a signalé "une faute" qu’il faut "dénoncer" sans pouvoir préciser s’il s’agit "de la direction de course ou des commissaires". La Fédération internationale de l’automobile, qui a donc lancé une enquête, attend que plusieurs points soient élucidés.

Un commissaire agite un drapeau vert au moment de l'accident

Après qu’Adrian Sutil a tapé dans les pneus au virage n°7, les commissaires de course ont sorti les drapeaux jaunes dans la zone de danger. "Les officiels ont agité les drapeaux jaunes après l’accident de Sutil. Cela signifie que les pilotes doivent ralentir" s’est expliqué Masamichi Miyazaki, le responsable presse du circuit de Suzuka. Malgré des conditions climatiques en nette dégradation, la safety car n’a en revanche fait son apparition qu’après le drame vécu par Jules Bianchi.
Un drapeau vert a néanmoins suscité beaucoup d’interrogations lors de la publication d’une vidéo amateur lundi. Celui-ci indique normalement que "le pilote a passé la zone de danger potentiel et les interdictions imposées par les drapeaux jaunes ont été levés" selon le règlement publié sur le site de la Formule 1. Or, d’après plusieurs vidéos et images regroupées, le commissaire en question se situe en aval de l’accident mais non loin de la zone d’impact. Dès lors se pose la question de savoir s’il se situait dans "la zone de danger potentiel" ou non, quoique ce terme demeure assez vague.
Ci-dessous, nous avons tenter d'isoler le lieu exact où la monoplace de Jules Bianchi a heurté la dépanneuse.
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Le virage n°7 où a eu lieu l'accident de Jules Bianchi sur le circuit de Suzuka lors du Grand Prix du Japon

Crédit: Eurosport

Il est toutefois surprenant d’apercevoir que ce drapeau est encore agité après que Jules Bianchi a heurté la dépanneuse. Seulement quelques secondes puisqu’un drapeau jaune est ensuite agité. Cette appréciation des drapeaux a-t-elle été le fait des commissaires placés dans ce virage ou de la direction de course ?

Les circonstances de la sortie de la dépanneuse

L’accident subi par Adrian Sutil n’est semble-t-il pas jugé assez important pour sortir la safety car, mais une dépanneuse si. "L’entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable" a déclaré Alain Prost sur Europe 1. Celle-ci a par ailleurs éprouvé des difficultés à sortir la Sauber du pilote allemand. Malgré une volonté affichée d’agir rapidement, la dépanneuse est toujours présente un tour suivant, avec les drapeaux jaunes balancés en amont mais pas sous régime de voiture de sécurité.

Des conditions de course largement dégradées

"C’était très inconfortable, très difficile en terme de visibilité. Je ne voyais pas bien pendant toute la course. A la fin, à peu près cinq tours avant la sortie de la voiture de sécurité, je hurlais dans la radio qu’il y avait trop d’eau. Ils ont trop attendu." Ces termes sont employés par Felipe Massa, 208 grands prix au compteur, au micro de Canal+. Le pilote brésilien ne s’y trompe pas, les conditions de course, après avoir connu une légère amélioration en milieu de Grand Prix, sont petit à petit redevenues extrêmement difficiles.
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Felipe Massa (Williams) au Grand Prix du Japon 2014

Crédit: AFP

"Sur la fin, la pluie a repris, ce qui a compliqué les choses, poursuit Sebastian Vettel, quatre fois champion du monde. Il y a une seule trajectoire et si on perd un peu le contrôle on a de grandes chances de glisser. Même en essayant de ralentir. La moindre erreur peut faire perdre le contrôle de la voiture."
Le but n’est donc évidemment pas d’incriminer les équipes de Charlie Whiting en adoptant une démarche rétroactive bien trop simpliste. Plutôt d'amorcer un début d'explication à l’accident de Jules Bianchi et tenter de comprendre pourquoi la course n’a pas été interrompue plus tôt. Jules Bianchi, englué à l’arrière du peloton dans le trafic, devait avoir une visibilité réduite de la piste, en plus d’être chaussé de pneumatiques "intermédiaires" depuis une vingtaine de tours et qui commençaient naturellement à s’user. Malgré une vigilance certaine, la courbe Dunlop a dû être entamée à près de 200km/h. "Malheureusement, Bianchi est arrivé en aquaplaning juste à ce moment-là. C’est de la malchance. Il pleuvait, la piste était mouillée, mais pas suffisamment pour arrêter la course. Je pense que les officiels ont fait le même jugement" a estimé Masamichi Miyazaki.

S'il n'y avait pas eu la dépanneuse, que ce serait-il passé ?

La trajectoire de Jules Bianchi a été arrêtée par la dépanneuse. Or, si celle-ci n’était pas intervenue, que serait-il arrivé au pilote Marussia ? La question se pose étant donné que le tracé de Suzuka "offre" à cet endroit une ouverture entre deux protections, puis plus rien, ou presque. Une monoplace peut donc quitter la piste sans être stoppée par une quelconque protection. Les normes de sécurité devraient donc également faire l’objet indirectement d’une enquête.
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