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"Lourde sanction", 4 évolutions suspectes en 2021 : la pression augmente sur Red Bull avant le verdict de la FIA

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 07/10/2022 à 16:17 GMT+2

GRAND PRIX DU JAPON - Red Bull paraît plus en sursis qu'Aston Martin, ce week-end encore. A l'aube du possible deuxième titre de Max Verstappen, le paddock se demande quelle est l'ampleur de l'infraction de l'équipe au budget capé - si elle est avérée - en 2021. Et jusqu'où pourrait aller les sanctions. Loin ? Certains le souhaitent pour faire respecter le nouveau règlement financier.

Fuite à la FIA, Red Bull trop dépensier et lourdement sanctionné ?

Dans cette affaire présumée, car rien n'est officiel, chacun essaie de ne pas verser dans le sensationnalisme. Cependant, le paddock bruisse de rumeurs depuis la semaine passée quant à un possible dépassement du budget capé de la part de Red Bull et Aston Martin.
La première réaction des deux équipes citées a été l'étonnement devant la divulgation d'informations aussi précises que confidentielles sur leurs comptes. Et face à la pression, Helmut Marko, conseiller chez Red Bull Racing, a passé la vitesse supérieure en parlant d'une "taupe" à la FIA, une personne (Sheila-Ann Rao) ayant dirigé le département juridique de Mercedes F1 avant de rejoindre le secrétariat général de la FIA, l'un des poste les plus importants au gouvernement du sport.
Ce n'est qu'une rumeur, qui n'en finit pas d'enfler, et la FIA a voulu y couper court mais elle l'a étayée en reportant du mercredi 5 au lundi 10 octobre son rapport sur les dépenses de chacune des dix équipes du plateau 2021. Qu'en sera-t-il lundi, au possible lendemain du deuxième titre de champion du monde de Max Verstappen, en attendant celui des Constructeurs, promis à Red Bull ? Là est toute la question.
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Verstappen titré au Japon ? Les différents cas de figure

La barre des 5% en question

"Nous espérions en savoir plus mercredi, cela a été reporté pour toutes les équipes, a déclaré Christian Horner, le directeur d'équipe de Red Bull sur Sky Sport. La FIA en a décidé ainsi. Nous attendons avec impatience de voir ce qui se passera lundi. Nous pensons avoir absolument respecté les règles du plafond budgétaire. Nous sommes satisfaits de notre coopération et nous attendons de voir quel est le retour. C'est un week-end important pour Max. Son titre est plus une possibilité qu'une probabilité, mais c'est une nouvelle balle de match. Nous nous concentrons sur ça. Il faut penser à ça car les autres problèmes ne peuvent que nous distraire."
La confiance est le maître mot en Formule 1, et un argument de façade. Christian Horner en a autant aujourd'hui qu'Otmar Szafnauer lorsqu'il assurait cet été qu'Alpine avait un contrat en bonne et due forme avec Oscar Piastri en 2023. Jusqu'à ce que la FIA ne révèle qu'aucun contrat n'avait été signé avec l'Australien.
C'est une supposition : Red Bull se serait rendu coupable d'une infraction majeure au règlement financier de la FIA mis en place en Formule 1 l'an dernier, à la demande des équipes, et Aston Martin aurait commis un dépassement mineur, également sanctionnable. L'écurie autrichienne aurait dépassé de 5% le budget autorisé de 145 millions de dollars, soit environ 7 millions de dollars, et Aston Martin serait resté en-deçà de ces 5%.
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Adrian Newey, Max Verstappen et Christian Horner (Red Bull) au Grand Prix de de SIngapour 2022

Crédit: Getty Images

"Un avantage injuste sur la piste"

L'an dernier, la lutte pour le titre s'est jouée à travers une surenchère de développements que Red Bull a gagnée, en s'adjugeant le titre Pilotes. Rétrospectivement, Lewis Hamilton a confié avant le Grand Prix du Japon avoir été pour le moins étonné du rythme effréné de nouveautés apportées par Milton Keynes en 2021.
"L'an dernier, à Silverstone, nous avons apporté notre dernière évolution et, par chance, elle était géniale et nous avons pu lutter contre Red Bull, a-t-il exposé à Suzuka. Ensuite, nous avons vu Red Bull apporter des évolutions, week-end après week-end. Je pense qu'à partir de ce moment-là, cela a correspondu à quatre évolutions. Si nous avions dépensé 300.000£ dans un nouveau plancher ou adapté des ailerons, cela aurait changé l'issue du championnat du monde."
Lewis Hamilton n'en dit pas plus. Il dit même espérer que tout ça n'est pas vrai, que Red Bull n'a pas dopé la RB17B de Max Verstappen à coups de pièces hors de prix pour le battre finalement. Mais d'autres relaient son désir de respect des règlements, sans quoi plus rien de tiendrait. Le financier est aussi important que le technique et le sportif.
"Le plafonnement des coûts est d'une importance cruciale, et nous devons nous assurer qu'il est appliqué [et] si quelqu'un l'a enfreint, que les sanctions appropriées, non seulement financières, mais aussi sportives et techniques, soient mises en place, juge Zak Brown, dans une interview donnée à Motorsport.com. Si vous dérogez aux règles sur le plan technique [ou] sportif, vous êtes sanctionné, et il devrait en être de même dans le domaine financier. Parce que si quelqu'un a trop dépensé, cela lui donne un avantage injuste sur la piste, et cela doit être traité en conséquence, fermement et rapidement."
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Zak Brown (McLaren) au Grand Prix des Pays-Bas 2022

Crédit: Getty Images

Hamilton fait confiance à Ben Sulayem

Les sanctions peuvent aller de la simple réprimande à l'amende conséquente, au retrait de points voire l'exclusion du classement du championnat du monde. C'est arrivé plusieurs fois par le passé. En 1997, Michael Schumacher avait été exclu du championnat du monde pour son coup de roue dans la Williams de Jacques Villeneuve à Jerez de la Frontera. En 2008, la FIA avait infligé une amende de 100 millions de dollars à McLaren, en sus de l'exclusion de championnat du monde championnat Constructeurs 2008 pour avoir volé les plans de la Ferrari de 2007.
On ne peut imaginer que la FIA attende que Max Verstappen conquiert son deuxième titre pour lui retirer le premier sur tapis vert. Ce n'est sûrement pas souhaitable pour le sport, qui doit vivre avec ses erreurs, et Mercedes n'attend pas ça non plus. Mais Lewis Hamilton prévient quand même qu'on est peut-être à la veille d'un grand déballage. "La transparence est importante, juge-t-il. La responsabilité est une chose à laquelle nous devons toujours rester fidèles. Nous avons vu des choses dans le passé être traitées en coulisses, mais ce n'est pas le cas avec Mohammed (ndlr : Ben Sulayem, président de la FIA) et les nouveaux patrons de la F1." On a effectivement vu récemment la détermination de Mohammed Ben Sulayem à ne pas céder dans le dossier de demander de superlicence de Red Bull pour Colton Herta.
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Lewis Hamilton (Mercedes) après la qualification du Grand Prix de Singapour, le 1er octobre 2022

Crédit: Getty Images

Vendredi, Lando Norris a apporté son soutien à son compatriote en estimant qu'une quantité "pas énorme" d'améliorations sur une voiture peut s'avérer un "gros avantage" au final. Et qu'il "devrait y avoir une pénalité assez lourde pour quiconque franchit la ligne." "Si on ne suit pas les règles, il doit y avoir des conséquences. C'est une affaire complexe et on n'est pas les mieux placés pour juger", a ajouté Sebastian Vettel, pilote Aston Martin.
Toto Wolff, qui s'est allié à Ferrari pour faire pression sur la FIA, continue de nier un quelconque rôle dans la divulgation des chiffres en circulation, et se montre résolu pour la suite, en prévenant : "Si l'équipe n'est pas satisfaite du résultat, on peut toujours s'adresser à la Cour d'appel internationale et y faire appel. C'est donc un long processus, mais je pense que c'est super solide en termes de gouvernance." L'avenir dira s'il veut vraiment en arriver là ou, comme au lendemain du Grand Prix d'Abu Dhabi 2021, s'il sera stoppé par le PDG de Daimler, Ola Källenius.
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