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Mansell écorne Prost

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ParEurosport

Mis à jour 28/11/2011 à 19:08 GMT+1

Le champion du monde 1992 Nigel Mansell ne garde pas un bon souvenir de ses cohabitations avec Nelson Piquet chez Williams et Alain Prost chez Ferrari. Il s'en ouvre dans L'Equipe, ce lundi.

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Crédit: Eurosport

Dans une longue interview au quotidien L'Equipe, Nigel Mansell, 58 ans, porte ce lundi un regard serein sur une carrière en Formule 1. Initiée au mérite, parsemée de frustrations et finalement libérée en 1992 par un titre de champion du monde à la hauteur de sa flamboyance. Néanmoins, il n'oublie pas les collaborations heureuse, houleuse ou sournoise.
Il raconte d'abord, qu'inconscient cabossé sorti titré mais fauché de la Formule 3 en 1978, il avait pensé les portes des Grands Prix fermées. C'est pourquoi il avait poursuivi jusqu'en 1980 son job d'ingénieur chez Lotus, sous la direction du génial fondateur Colin Chapman ; "un homme formidable, qui était un père pour moi." Essayeur occasionnel pour le Team Lotus, il eut sa chance en course lorsque les titulaires de la saison 1980, l'Etasunien Mario Andretti et l'Italien Elio de Angelis, se blessèrent à Long Beach. Remarqué sur ces deux GP, l'Anglais fut donc titularisé de 1981 à 1984 avant de laisser son baquet à Ayrton Senna, pour rejoindre Williams. A Didcot, il a connu une collaboration sans nuages avec le bouillant finlandais Keke Rosberg, champion du monde avec l'écurie de Frank Williams en 1982. "J'ai un peu appris de Keke, un type très sympa, très droit", se souvient-il, dans les colonnes du quodien. Le bon vieux temps.
Puis, en 1986, a débarqué Nelson Piquet, champion du monde 1981 et 1983 avec Brabham. Au contact du Brésilien grande gueule, goguenard, ce fût une autre histoire. Tout comme en 1990 chez Ferrari, avec Alain Prost, alors triple champion du monde (1985, 1986, 1989). Mais dans un autre genre : le Français savait utiliser les médias, tirer les ficelles. "Sur la piste, je n'ai rien appris de Nelson ni d'Alain. Mais en dehors, il était très sournois et très politiques, je n'étais qu'un étudiant à côté. En coulisses, Prost et Piquet étaient très forts pour manipuler", lance-t-il, s'avouant "naïf" dans ce registre.
Honda avec Piquet, Renault avec Prost
En fait, "Big Nige" était le chouchou chez Williams, l'archétype du parfait pilote selon le boss Frank : fonceur sans esprit d'ingérence. Mais Piquet était l'autre pan - motoriste - de l'équipe, authentique intrigant estampillé "Honda" avec un statut de numéro 1 goguenard. Chez Ferrari, en 1989, l'Anglais avait essuyé avec succès les plâtres du V12 atmo et de la boîte de vitesse avec commandes au volant. Mais Prost l'avait vite supplanté l'année suivante, avec sa pratique de l'italien, son palmarès doré et ses sensationnelles capacités de metteur au point. Aujourd'hui, il résume ces contrastes de 1985, 1986-87 et 1990 ainsi : "Quand vous êtes l'équipier d'une champion du monde et que vous faites aussi bien, voire mieux que lui, il ne va pas apprécier. Pour le dire simplement… Keke a géré la situation de façon fantastique. Alain et Nelson ont eu recours à des manœuvres pour avoir l'ascendant." Tout comptait et tout se négociait, le meilleur moteur comme le meilleur ingénieur.
Retourné chez Williams-Renault en 1991, couronné en 1992, le "Lion" a encore été pris de revers par Prost, en vue de 1993. Ecœuré même, tout comme son coéquipier Riccardo Patrese : "Ils (Williams et Renault) avaient, dès février (1992), signé un contrat de numéro 1 avec Alain…" Se sentant trahi, il est parti avec le n°1 que devait porter sa machine, pour courir aux Etats-Unis. "La plus grande déception de ma carrière est de ne pas avoir eu la possibilité de défendre mon titre de la même façon que je l'avais conquis", conclut-il.
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