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Spectacle sans intérêt, patrons égoïstes, Todt diplomate... Ecclestone s'en prend à tout le monde

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 22/02/2016 à 17:42 GMT+1

FORMULE 1 - Bernie Ecclestone fait feu de tout bois dans le Daily Mail. Pour lui, le championnat du monde 2016, sans suspense, court à sa perte. Les patrons d'équipes sont ingérables et Jean Todt est un président trop "diplomate" ! Agacé, le grand argentier de la F1 n'épargne personne.

Bernie Ecclestone (FOM) au Grand Prix d'Autriche 2015

Crédit: Panoramic

Habitué à tout maitriser, Bernie Ecclestone s'énerve lorsque le cours des événements lui échappe. Autant dire que beaucoup de choses ne prennent pas la tournure souhaitée pour lui depuis quelques temps. Dimanche soir, dans le Daily Mail, le grand agentier de la F1 s'est lâché, et pas qu'un peu.
"Quel intérêt ça a quand on sait plus ou moins que Lewis Hamilton va probablement mettre la voiture en pole position et qu'il va encore plus probablement gagner, et que l'autre Mercedes sera sur le podium ?", interroge le businessman historique du sport.
"Je suis une exception en Formule 1 : mes intérêts sont assurés. Je veux ce qu'il y a de mieux pour la Formule 1. Je n'ai pas besoin du travail", poursuit-il, en abordant le sujet politico-financier. "Je n'ai pas besoin d'argent. La plupart des participants pensent seulement à eux à court terme. Le long terme pour la plupart d'entre eux, c'est deux ou trois courses. Le résultat est que la Formule 1 est pire qu'elle n'a jamais été.Je ne paierai pas pour aller en famille à une course. Hors de question."
Lewis Hamilton (Mercedes) lors du Grand Prix d'Abou Dabi 2015

Il a laissé Ferrari et Mercedes tout verrouiller

Le promoteur du championnat du monde à la Formula One Management oublie probablement que Lewis Hamilton a été battu dans les sept dernières séances de qualification de 2015 et que c'est son coéquipier, Nico Rosberg, qui a enlevé les trois dernières épreuves.
Mais pour en revenir au cœur de l'agacement, le Daily Mail rappelle que le Britannique de 85 ans a sans doute provoqué la situation qu'il dénonce en accordant il y a trois ans un droit de veto à Mercedes et Ferrari sur tout changement au règlement. Et que ces mêmes constructeurs sont aujourd'hui d'accord pour libérer, à partir de 2017, le développement de moteurs V6 hybrides dont il s'acharne à dénoncer le coût exorbitant et l'effet sonore peu spectaculaire en bord de piste.
Mercedes et Ferrari fournissent effectivement huit des onze équipes du plateau 2016 et au moment des votes en assemblées, la bataille est pour lui perdue d'avance. Sans compter Renault, à qui il a été obligé d'accorder un statut de marque historique du Mondial, avec les bonus sonnant et trébuchants qui vont avec.

"J'ai déjà dit que je n'aime pas tellement la démocratie"

Pour couronner le tout, "Mister E" est poursuivi par Sauber et Force India devant la Commission européenne pour redistribution notoirement inéquitable des gains du sport. Il espère un arrangement avec ces petits, une fois de plus. "Nous sommes des grands garçons, nous devrions régler ça entre nous", dit-il.
Les équipes incapables de s'accorder sur les orientations futures, il est convenu avec Jean Todt de court-circuiter les teams. Sans grand résultats. L'occasion pour lui de dénoncer le président français de la Fédération internationale de l'automobile : "Jean, malheureusement, est devenu un diplomate", soupire-t-il. "Il veut que tout le monde soit content. C'est une bonne façon de penser pour un président, sauf que ça ne marche pas. On ne peut pas rendre tout le monde heureux."
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Jean Todt, président de la FIA, le 29 avril 2015

Crédit: AFP

"Bernie", comme tout le monde l'appelle dans le monde de la course, aimerait conduire le business du Mondial toujours avec la même main de fer, mais son autorité s'effrite. Ce qui le fragilise auprès de la CVC, propriétaire de la Formule 1, qui songe à le remplacer. Pour reprendre la main, il assène donc sa punchline favorite : "J'ai déjà dit que je n'aime pas tellement la démocratie." Et de s'aventurer à évoquer les méthodes de Vladimir Poutine...
Alors, prêt à lâcher la barre Bernie ? Sûrement pas. "Je ne veux pas m'en aller tant que je n'aurai pas dépenser tout mon argent", lance-t-il. Sa fortune étant estimée à deux milliards de dollars, il lui reste du temps.
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