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Si on n'est pas inquiet pour Mercedes, on peut l'être pour Ferrari...

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 27/02/2017 à 14:14 GMT+1

FORMULE 1 2017 - La campagne d'essais d'avant-saison débute ce lundi à Montmelo. Avec une écurie Mercedes qui a révélé le bolide le plus innovant et une Scuderia Ferrari dans l'inconnu avec une machine conçue par un directeur technique nouveau et plutôt inexpérimenté…

Sebastian Vettel (Ferrari) - SF70H Skakedown - Fiorano - 2017

Crédit: Ferrari S.p.A.

Il faut être clair : personne ne sait ce qui va impressionner à partir de ce lundi à Montmelo pour la première session de tests avec le matériel 2017. Avec 51 victoires en 59 Grands Prix ces trois dernières années, Mercedes bénéficie juste d'un a priori favorable mais la force de l'habitude est une valeur irrationnelle dans le monde des Grands Prix. Certains pourront se faire plaisir en passant des pneus tendres avec peu d'essence pour taper un chrono inévitablement sujet à caution. D'autres, incapables de décoller des dernières places, seront plus sûrement suspectés d'être des faibles mais on connaitra le vrai verdict à Melbourne, le 26 mars.
La Formule 1 est un sport que le nouveau propriétaire et gérant Liberty Media, rebaptisé Formula One Group, veut moins élitiste, plus accessible aux fans et ouvert aux équipes postulantes. La bonne nouvelle est arrivée avec la mise à l'écart de Bernie Ecclestone mais la loi du meilleur doit rester la règle, pour une question de crédibilité. A ce titre, la disparition de Manor est déplorable mais logique. Elle a réduit à dix le contingent des équipes du Mondial mais elle nous a aussi épargné un feuilleton rythmé par des repreneurs naïfs désireux de gagner du temps à coups de dérogations légitimant un bolide désuet. Pour tout dire, je ne piaffais pas à l'idée de voir le médiocre et amer Esteban Gutiérrez - ses humeurs indignes dans le stand Haas en fin de saison nous ont horripilés - s'offrir des tours de manège à la place d'un authentique espoir.

Dans quel état est Ferrari ? C'est la question...

On est donc impatient de revoir une écurie Mercedes forcément moins sûre d'elle après le remplacement de Nico Rosberg par un Valtteri Bottas qui n'a qu'un an pour prouver ce qu'il vaut. Elle y a perdu au change et c'est une chance pour une écurie comme Red Bull prête à la challenger tout en offrant à la scène médiatique la contemplation d'un binôme explosif avec Daniel Ricciardo et Max Verstappen. Prête à assumer aussi les écarts de trajectoire les plus contestables de son génie batave.
Ferrari ? L'hiver a été rude. La perte du bonus annuel de 90 millions de dollars qui lui octroyait Bernie Ecclestone paraît inéluctable et on saisit mieux pourquoi le président Sergio Marchionne s'était soucié l'été dernier de travailler mieux et de dépenser mieux.
A part ça, supprimer les vacances de Noël du personnel appartient à un folklore qui ne changera rien au destin d'une écurie au délitement rampant. Luca Baldisseri, longtemps homme du serail, a porté un jugement implacable sur Mattia Binotto. "Avec tout le respect que j’ai pour lui, ce n’est pas un directeur technique", a lâché le stratège des belles années de Michael Schumacher en rouge. "Il sait qu’il est incapable de concevoir une monoplace de Formule 1 et qu’il n’a aucune réelle connaissance dans le domaine du châssis, aussi bien d’un point de vue aérodynamique que mécanique." Difficile d'être plus définitif.
Ferrari Team - SF70H Skakedown - Fiorano - 2017

Alonso à la croisée de chemins

C'est vrai qu'on peut se demander si placer un motoriste à la tête du département Châssis est judicieux, surtout en pleine mutation réglementaire. Et on peut se demander pourquoi le chef aéro Dirk de Beer vient de rejoindre Williams quand Maranello assure que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais dans tout ça, le plus symptomatique a été de voir Mercedes se précipiter pour récupérer un James Allison partir l'été dernier en désaccord total avec les exigences de Sergio Marchionne. Le résultat de ce clash est quand même que Ferrari n'ose plus annoncer d'objectif précis. Ni d'ailleurs Sebastian Vettel, sur lequel les rumeurs de départ ne vont pas tarder à courir si le championnat démarre mal.
Enfin, à partir de ce lundi matin, on va aussi scruter Renault et McLaren, qui ambitionnent de déloger Force India et Williams du Top 5. Pas rien ! Le Losange est très content des progrès de son V6 au banc et il a ravi Nico Hülkenberg à l'écurie indienne, quatrième force du Mondial 2016. Mais l'annonce de Cyril Abiteboul a paru bien présomptueuse et pour tout dire prétentieuse ; irrespectueuse même à l'endroit de Vijay Mallya qui l'a mal pris. Pour la France qui aime la Formule 1 et se languit du retour de son Grand Prix (2018), il faut surtout espérer que les résultats feront oublier le charme rompu par le départ forcé de Fred Vasseur, qui incarnait l'amour de la course bien plus que celui du marketing.
Quant à McLaren, le sursaut est devenu une impérieuse question de crédibilité après deux années de transition avec Honda. Pour Fernando Alonso plus encore. L'an dernier, l'Espagnol qui arrive en fin de contrat avait annoncé que la compétitivité de sa monoplace 2017 conditionnerait son avenir. Et qu'il en saurait plus dès les premiers tours de roues. A n'en pas douter, ce lundi est l'un des jours les plus importants de sa carrière depuis longtemps.
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