AFP
Gym: le club d'Avoine aux méthodes dénoncées suivi de "très près" par le ministère des Sports
Par
Mis à jour 24/07/2025 à 15:01 GMT+2
Le ministère des Sports suit de "très près" le club de gym d'Avoine-Beaumont (Indre-et-Loire), secoué par les accusations récentes de maltraitances et d'"emprise" de la part de la championne olympique Kaylia Nemour qui ont conduit la Fédération française de gym à suspendre l'une des deux entraineurs.
Kaylia Nemour championne olympique en barres asymétriques aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Crédit: Getty Images
Le club de gym d'Avoine-Beaumont est dans la tourmente depuis 2022. Dans un témoignage à l'Equipe, Kaylia Nemour, championne olympique aux barres pour l'Algérie aux JO 2024, a raconté ses années d'entraînement dans cette structure qu'elle a quitté avant l'été. "On était tellement sous emprise. Quand tu es là-bas, tu ne sais pas, tu ne vois pas", a-t-elle déclaré le 11 juillet au journal.
"Je ne renie rien mais je ne veux plus cautionner certaines méthodes", a-t-elle ajouté, évoquant "les cris quand on ne réussit pas", "se faire virer quand on ne réussit pas", des "humiliations", "rester trois heures dans le vestiaire sans savoir si je pourrais reprendre l'entrainement". Elle a aussi précisé avoir été auditionnée en mai dans le cadre de l'enquête judiciaire visant le club.
Il y avait des hurlements, des remarques blessantes aux entraînements
La Fédération française de gym (FFG), présidée depuis novembre par Dominique Mérieux, a suspendu à titre provisoire Gina Chirilcenco, qui entraîne dans ce club avec son mari Marc. La FFG a aussi indiqué le 12 juillet dernier avoir fait "trois signalements au parquet". La FFG et le club sont en conflit depuis trois ans et ces différends ont conduit Kaylia Neymour à concourir pour l'Algérie plutôt que la France.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/08/06/image-6f81d1b7-2fe0-47b9-b75e-ccf2f31039b0-85-2560-1440.jpeg)
Kaylia Nemour après sa médaille d'or aux barres asymétriques aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Crédit: Getty Images
D'autres témoignages ont été publiés sur le compte Instagram "balancetagym". "Il y avait des hurlements, des remarques blessantes aux entraînements sur le niveau et le poids (...) des objets, un plot ou une chaussure ont été jetés sur des filles quand elles bloquaient", témoigne Chloris Foucat qui n'est plus au club.
Dans une interview jeudi à l'Equipe, Marc Chirilcenco se défend de toute brutalité : "je ne valide pas ce que j'entends parce ce n'est pas ce qui se passe dans la salle de gym et j'ai suffisamment de témoignages pour le corroborer", affirme-t-il.
Vers une nouvelle enquête administrative ?
En 2023, une enquête administrative avait blanchi le couple d'entraîneurs. "Si le ministère recevait de nouveaux éléments, une enquête administrative pourrait être réouverte", a précisé jeudi à l'AFP le ministère de Sports.
Au niveau mondial, la gym est traversée depuis quelques années par des scandales de violences sexuelles, de maltraitances physiques et psychologiques, harcèlement, en passant par des privations alimentaires, dont sont victimes des enfants et des ados dans ce sport particulièrement exigeant.
En France, l'ancien directeur technique du pôle de Marseille Vincent Pateau avait été condamné en 2023 à six mois de prison avec sursis pour harcèlement moral. La fédération avait décidé ensuite de fermer le pôle de Marseille.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité