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Paris 2024 - Benjamin Osberger - Léo Saladino, en parallèle vers les Jeux Olympiques

David Lortholary

Mis à jour 28/09/2022 à 17:50 GMT+2

PARIS 2024 - Les deux pensionnaires de l'INSEP Benjamin Osberger (21 ans) et Léo Saladino (20 ans) ont entamé leur sprint vers les Jeux Olympiques de Paris. Après leur premier championnat d'Europe cet été et avant leur premier championnat du monde, dans un mois, nous les avons rencontrés à l'occasion des Internationaux de France où le premier a remporté une médaille de bronze au sol.

Benjamin Osberger lors des Internationaux de France de Gymnastique, 2022

Crédit: Imago

Benjamin, Léo, que ressent-on en participant à un championnat d'Europe tout en s'entraînant par ailleurs ensemble au quotidien ?
Benjamin Osberger : C'était notre deuxième car nous l'avions fait déjà en junior. Ça fait 9 ans que je suis au pôle d'Antibes, ça fait donc 9 ans que nous nous entraînons ensemble. Nous avons nos petites habitudes.
Léo Saladino : Nos petites habitudes de vieux !
B.O. : Dans la chambre, chacun a son côté, chacun son emplacement pour la serviette...
L.S. : Nous avons des caractères assez similaires. On râle souvent pour rien. On s'énerve beaucoup. On se marre bien, aussi.
B.O. : Et on sait comment s'encourager. On se connaît vraiment bien. Plus que les autres. Même en dehors du gymnase, nous sommes souvent dans la chambre ensemble. Je pense que ça aide. On ne se prend pas la tête. C'est comme si nous étions à la maison, disons !
L.S. : Je pense, en effet, que c'est une force. On s'entend très bien surtout en dehors de la salle. Être amis à l'extérieur, ça aide en compétition.
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Benjamin Osberger lors des Internationaux de France de Gymnastique, 2022

Crédit: Imago

Le collectif antibois est présent en nombre en équipe de France, juniors compris. Est-ce, là aussi, une force ?
L.S. : C'est sympa d'être tous ensemble mais il y a aussi les autres, avec lesquels on s'entend très bien et que nous côtoyons de plus en plus – ce qui nous fait aussi du bien.
B.O. : Travailler en groupe, c'est vrai, nous tire vers le haut.
Pourquoi Antibes est-il performant ?
L.S. : Nous sommes une famille, tout simplement. On s'aide tous les uns les autres.
B.O. : C'est la réputation du pôle. Moi, à la base, je ne suis pas d'Antibes, mais je l'ai choisi pour ça. Les entraîneurs, l'ambiance de travail au gymnase... Et ça se voit dans les résultats nationaux comme internationaux.
Que des entraîneurs d'Antibes vous accompagnent sur des compétitions internationales est-il un plus ?
B.O. : C'est sûr. Ça aide beaucoup. Un truc tout bête : ton entraîneur connaît parfaitement l'écartement de tes arçons ou de tes parallèles, ainsi que la distance du tremplin. Tu as davantage confiance. Il peut moins se tromper qu'un autre entraîneur.
Quel meilleur souvenir retenez-vous de votre semaine européenne ?
L.S. : L'ambiance de l'équipe. La cohésion.
B.O. : Je pense que c'est unanime. Vous pouvez demander aux cinq membres, tous répondront la même chose.
L.S. : Nous avons tous très bien travaillé. Certes, pour l'instant, il n'y a pas de médaille mais nous sommes très contents du concours par équipe, la qualification comme la finale. On peut être fiers de nous.
Quelle envie cela fait-il naître ?
B.O. : Nous étions les deux plus jeunes de notre finale (arçons pour lui, saut pour Léo). Certains sont là depuis dix ans. Nous, nous prenons de l'expérience et, petit à petit, ça va le faire.
L.S. : Ça donne envie, forcément. On travaille pour depuis déjà un moment. Ça finira par porter ses fruits. On retourne à l'entraînement avec la même détermination qu'avant la compétition.
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Leo Saladino lors des championnats d'Europe de Munich

Crédit: Getty Images

Comment avez-vous digéré ces championnats d'Europe, une fois rentrés en France ?
L.S. : Franchement, très bien. Nous avons pris une petite pause qui a fait beaucoup de bien, quelques jours, pour se ressourcer, penser un peu à autre chose, car la saison a été longue. Munich, c'est une bonne expérience. On ne retient que le positif. Ça s'est plutôt bien passé. Première finale individuelle, première finale en équipe... Ça va nous faire avancer.
B.O. : En rentrant des “Europe”, j'ai été déçu (de sa 4e place aux arçons) pendant une semaine ou deux. J'ai revu la finale, j'étais un peu triste. Je suis à ma place, mais ça fait mal. Si proche du podium, en plus, c'est un peu difficile à accepter. Mais c'est comme ça. Je vais m'en servir pour rebondir. À part ça, ça s'est super bien passé. Une superbe expérience pour toute l'équipe. Après le petit break, nous sommes montés à l'INSEP. Je ne suis pas au top de ma forme comme aux “Europe”. Pour moi, ce sont beaucoup de changements ces derniers temps : changement de ville, d'entraînement, d'entraîneur... Après Munich, j'ai eu quelques soucis, quelques douleurs que je ne ressentais pas forcément avant. Au niveau physique, j'ai eu du mal à me remettre dedans. J'ai un peu galéré.
Vous participiez à la Coupe du monde à Bercy, en cette fin septembre. Une compétition en France est-elle à part ?
B.O. : Notre famille vient nous voir, alors j'ai envie de la rendre fière. C'est notre premier Bercy à tous les deux. Je savais à quoi m'attendre au niveau de l'ambiance, y ayant assisté naguère en tant que spectateur. Il faut réussir à rester dans sa bulle.
L.S. : Quand le public est à fond derrière soi, il ne faut pas se laisser déconcentrer. Faire son travail au mieux. Que ce soit à la maison ou ailleurs...
Quelle est la place d'une telle étape de Coupe du monde sur un cycle olympique ?
B.O. : C'est une étape de préparation pour les championnats du monde et, derrière, pour les Jeux. Cette atmosphère nous apporte de l'expérience.
L.S. : J'essaie, moi, de me dire que c'est une compétition comme une autre. Je n'appréhendais pas. Bercy, c'était l'occasion de se relancer après les “Europe”. De matcher de nouveau dans une salle pleine, comme à Munich, après toutes les compétitions à huis clos.
Il reste à peine deux ans avant les Jeux. Cela vous paraît-il loin ?
L.S. : Ça vient très vite. Il y a déjà un premier championnat du monde, puis le suivant, en 2023 (à Anvers), où il va falloir se qualifier (en faisant partie des 12 meilleures formations mondiales). Une fois cela passé, et la France, je l'espère, sélectionnée, ça va aller super vite.
B.O. : L'objectif, c'est 2023, en effet. Se qualifier.
Quelles attentes avez-vous pour les Mondiaux de Liverpool (29 octobre-6 novembre) ?
B.O. : Si chacun réussit sur ses points forts, ça aide forcément l'équipe. Et après, on espère se qualifier pour un maximum de finales. Il faut faire le travail et n'avoir rien à se reprocher. Ce sera une bonne étape pour 2023. Nous nous sommes placés au niveau européen (5es), on va voir ce que ça donne au niveau mondial.
L.S. : Il faut déjà être dans l'équipe (individuellement), mais c'est une super motivation. Ce serait la plus grosse compétition que nous ayons jamais disputée. Ça ne peut être que bénéfique de bien performer en 2022 pour pouvoir se placer en 2023. On va se jauger par rapport aux autres nations et savoir ce qu'il nous reste à améliorer pour aller chercher cette qualification l'an prochain.
En quoi les championnats d'Europe vont-ils vous aider à aborder les Mondiaux ?
B.O. : Mentalement, ça se fait automatiquement. Et une fois dans l'arène, le jour J, c'est là que ça compte. Je ne vais pas me mettre la pression en avance.
La Coupe du monde de Bercy s'est déroulée dans la salle qui accueillera les Jeux. Cela vous a-t-il traversé l'esprit ?
L.S. : On se concentre sur ce qu'on a à faire, mais c'est une super expérience. C'est toujours dans un coin de notre tête mais la priorité, c'est de profiter du moment.
Le discours autour des Jeux est-il omniprésent au quotidien ?
B.O. : Les entraîneurs nous disent que ça va arriver vite. Nous savons que nous devons un peu augmenter nos notes de départ. Et après, c'est une question de stabilité.
Être en course pour Paris 2024 est-il une motivation en plus dans le travail au quotidien ?
L.S. : Dans les moments compliqués, on se dit qu'il ne faut pas lâcher parce qu'il y a les Jeux. Mais je n'ai pas forcément de plan de carrière. J'essaie de profiter de toutes les compétitions. De progresser tout le temps. Tant que je me sens bien, que je sens que j'avance, je continuerai.
B.O. : Je prends étape par étape. Je ne pense pas déjà aux Jeux, à ce que je vais y présenter comme mouvement... Ça viendra au fur et à mesure.
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