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Handball - Euro 2022, France-Danemark : un match "à la vie à la mort" pour les Bleus

Vincent Roussel

Mis à jour 26/01/2022 à 18:34 GMT+1

EURO 2022 - L’équipe de France dispute, ce mercredi (20h30) son dernier match du tour principal, face aux redoutables danois, qu’elle a battus en finale des Jeux l’été dernier. Si les partenaires de Mikkel Hansen n’ont plus rien à jouer, les Bleus, sauf contre-performance de l’Islande, auront absolument besoin d’un nul ou d’une victoire pour atteindre les demi-finales. Un sacré défi.

La rage des joueurs de l'équipe de France lors de leur victoire face au Monténégro à l'Euro 2022

Crédit: Getty Images

Pour les Bleus, c’est l’heure de vérité. Après leur première défaite concédée dans cet Euro, samedi dernier face à l’Islande (21-29), ils savaient que ce dernier match du tour principal, face au Danemark ce mercredi (20h30), déciderait de leur sort. Après leur succès face au Monténégro (36-27), les joueurs de Guillaume Gille s’apprêtent désormais à disputer un quart de finale qui ne dit pas son nom. Où les champions olympiques, tels des gladiateurs, vont jouer "un match à la vie à la mort", pour reprendre les mots de leur capitaine Valentin Porte.
"On arrive sur un moment de bascule, un moment décisif de cette compétition", a de son côté posé Guillaume Gille, le sélectionneur qui, après cinq jours d’isolement dans sa chambre en raison du Covid, espère pouvoir vivre ce moment sur le terrain. Si les supporters français ont déjà le cœur serré à l’approche du coup d’envoi, les Bleus, eux, sont prêts à livrer un combat dantesque face aux doubles champions du monde en titre, alors que la victoire de lundi, après le coup de froid infligé par les Islandais, a "fait du bien aux têtes de tout le monde", toujours selon Porte.
Une partie de l’histoire de cette compétition se joue ce mercredi. C’est ce qui donne au match face au Danemark de son sel et de sa dramaturgie
Et la bonne humeur véhiculée par le Montpelliérain, ainsi que celle de son coach, lors de la visioconférence de presse organisée mardi, est venue donner une preuve supplémentaire que c’est non pas la peur au ventre mais avec des dents de loups que l’équipe de France compte croquer dans ce rendez-vous. "A partir du moment où on fait ce métier, on est sans cesse sur ce fil du résultat ou de la performance, c’est ce qui rend ces moments spéciaux. Une partie de l’histoire de cette compétition se joue demain [mercredi]. C’est ce qui lui donne [au match] de son sel et de sa dramaturgie", savourait Gille. Qui a accueilli, comme le reste de la délégation tricolore, avec joie la défaite de l’Islande face à la Croatie lundi (22-23).
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Dika Mem lors de France - Monténégro à l'Euro le 24 janvier 2022 à Budapest

Crédit: Getty Images

Car la désillusion vécue par les coéquipiers de Viktor Hallgrimsson a considérablement simplifié la tâche des Bleus, qui n'ont plus besoin "que" d’un nul à défaut d’une victoire pour accéder, pour la troisième fois en un an, au dernier carré d’une grande compétition internationale. Et encore, si l’Islande, fortement touchée par le Covid-19 et qui tire un peu la langue, venait à perdre face au Monténégro ce mercredi (15h30), les Français obtiendraient leur billet sans même jouer. "Mais on ne va pas attendre 17h30 mercredi pour préparer notre match", a tancé Gille, lorsque la question lui a été posée de savoir quelle importance il accordait au match de leur unique bourreau de l’Euro, pour le moment.
Si j’étais Danois, dans ma tête, j’aurais envie de battre l’équipe de France qui m’a privé du titre olympique il y a quelques mois
Et pour cause, son équipe a d’autres chats à fouetter, alors qu’elle s’apprête à défier une équipe qui, comme elle, est favorite à la victoire finale. Et qu’elle connaît plus que bien. Six mois après Tokyo, où les Bleus avaient glané la médaille d’or au nez et à la barbe de Mikkel Hansen et des Danois en finale (25-23), ce rendez-vous aura des faux airs de déjà-vu. Cette confrontation sera en effet la huitième face aux Nordiques en phase finale d’une compétition internationale depuis l’Euro 2014, la dernière édition remportée par la France (41-32)… face aux Danois. Sans compter les innombrables confrontations en Golden League ou en matches amicaux. Parmi ces matches, on retient notamment les défaites cuisantes en finale des JO 2016 (26-28) ou en demie du Mondial 2019 (30-38). Et donc, la revanche tricolore en août dernier.

Hansen et Gidsel têtes de proue d'une armada impressionnante

De quoi imaginer des Danois, qui sont, eux, déjà qualifiés pour les demies et voudront seulement préserver leur première place du groupe I, revanchards ce mercredi ? "Je ne pense pas, c’est un contexte complètement différent", a estimé Dika Mem, l’arrière droit des Bleus, rejoint par son sélectionneur. "Si on compare les deux équipes (entre Tokyo et aujourd’hui, NDLR), il y a beaucoup de changements. Qui dit effectif qui a évolué dit aussi des forces et des ressources différentes", a indiqué Guillaume Gille.
Valentin Porte, lui, imagine : "Si j’étais Danois, dans ma tête, j’aurais envie de battre l’équipe de France qui m’a privé du titre olympique il y a quelques mois. A leur place, évidemment que je ferais en sorte d’éliminer un adversaire comme la France qui fait partie des favoris pour une médaille d’or. Mais est-ce que je voudrais me griller alors que j’ai une demi-finale à jouer dans deux jours ? Je ne sais pas (sourire), mais ça c’est leur problème", balaie le polyvalent arrière ou ailier gauche. Tandis que lundi, en zone mixte, le défenseur Henrik Mollgaard a indiqué aux journalistes présents qu’il ne se priverait pas de profiter de l’opportunité de "renvoyer les Français chez eux", et que le sélectionneur Nikolaj Jakobsen a laissé entendre en conférence de presse qu’il ferait vraisemblablement tourner, la menace reste grande.
Si on s’amuse à les regarder on peut le payer le prix fort
"Même leurs rotations ont assez de qualité pour battre n’importe qui", nuance Porte, alors que son partenaire, Mem, a décrit "une équipe qui joue bien au handball, qui est agréable à regarder. Si on s’amuse à les regarder on peut le payer le prix fort". Avec un Hansen qui enchaîne les buts (39 réalisations à 70% de réussite), un Mathias Gidsel à la touche de magicien en attaque, un collectif bien huilé, donc, et une paire de gardien redoutable, composée de Kevin Moller (45% d’arrêts) et de celui nommé meilleur handballeur du monde en 2019, Niklas Landin, les écueils sont partout face à une telle armada, qui a remporté ses six rencontres dans cet Euro. Avec toujours ce sentiment de marge conservée sur ses adversaires.
"J’ai l’impression que c’est la même équipe que depuis deux ans, elle ne me surprend pas, dit Valentin Porte. On connait la qualité de cette équipe, de ces joueurs, mais aussi leurs défauts", expose le Montpelliérain, pour lequel il faut, pour dérégler cette équipe, "reprendre une activité défensive qui ne leur permet pas de dérouler. J’ai en tête la finale des JO, où on les a secoués. Notre assise défensive est en place, notre jeu de percussion et de transition en attaque peut leur poser des problèmes. Sans leur manquer de respect, je pense que la défense n’est pas forcément leur point fort". "Il va falloir une grosse défense, et continuer à faire ce qu’on fait de bien, à savoir monter les ballons et être le plus précis possible en attaque", a acquiescé Mem.
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Finale de rêve et finish de fou : le résumé du sacre des Bleus

"Contre une équipe d’un tel calibre, on ne peut pas se concentrer uniquement sur un secteur de jeu, insiste Guillaume Gille. Sur ce type de rencontre, on a besoin d’être performants dans l’ensemble de nos secteurs et des phases de jeu, c’est ça le défi, il faut être au rendez-vous de ce moment de bascule", exhorte le sélectionneur, qui peut compter sur une défense retrouvée, avec le retour de Karl Konan et Ludovic Fabregas, encore grippé lundi mais dont l’état de santé va crescendo, dans le secteur central. Et sur l’éclosion du Nantais Aymeric Minne sur sa base arrière, lui qui est devenu, après deux prestations de haut vol face aux Pays-Bas et au Monténégro, le meilleur marqueur des Bleus (25 buts) dans cette compétition. Dans ce secteur, il peut aussi compter sur un Nikola Karabatic toujours aussi redoutable, à 37 ans, motivé par la quête d’une dixième médaille d’or en équipe nationale.
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Le banc de l'équipe de France célèbre un but tricolore face au Monténégro

Crédit: Getty Images

La France toujours privée de Kentin Mahé (positif au covid-19 et qui sera de retour, au mieux, pour les demies en cas de qualification), c’est le joueur du PSG qui assure, avec Minne, le rôle de demi-centre. Et qui rassure toute l’équipe, à commencer par l’autre pion essentiel des Tricolores en attaque, Dika Mem : "Le fait qu’il soit menaçant sur les tirs de loin ou sur ses passes au pivot, cela fait que les défenses restent plus aplaties, ou se concentrent sur lui. Ça me permet de prendre l’intervalle, ça crée plus de jeu pour moi", a apprécié le Barcelonais mardi. Et dans les buts, la bonne prestation de Pardin (10 arrêts) après le carton rouge reçu par Gérard face au Monténégro, montre que cette équipe a des ressources : "Wesley fait partie de cette force collective qu’on peut avoir. Dans une compétition comme l’Euro, il faut compter sur tout le monde", l’a ainsi félicité Valentin Porte. Pour continuer sa course aux médailles, il faudra, en effet, que toute l’équipe de France pousse pour renverser la montagne danoise.
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