Championnat du monde : La France s'impose face à l'Egypte (28-24)

Cette fois, les Bleus n’ont pas connu de trou d’air. Contrairement à vendredi, où ils avaient fonctionné sur courant alternatif pour se défaire de la République tchèque (27-30), ils ont réalisé un match plein face à l’Egypte, dimanche (28-24). Les Français ont ainsi engrangé un deuxième succès en autant de rencontres dans ce Mondial 2015 et ont déjà fait un grand pas vers les huitièmes. Ils pourraient composter leur billet pour le prochain tour dès mardi, en cas de victoire devant l’Islande (19h00). Bousculés par une formation égyptienne euphorique et qui a imposé un défi physique énorme tout au long de la rencontre, les champions d’Europe en titre ont fait parler leur expérience. Les hommes de Claude Onesta ne se sont jamais affolés. Au plus fort de la domination des Pharaons, ils ne se sont pas laissés distancer au score, ne concédant à aucun moment plus de deux buts d’écart. Ils ont fini par faire la différence au fil des minutes, dans le sillage d’un Nikola Karabatic omniprésent.

Au coeur d’une salle surchauffée, les Français sont restés au contact, grâce notamment à la réussite sur les jets de sept mètres de Michaël Guigou (3/3). A la vingt-cinquième minute, ils sont passés devant au score. Un avantage que les partenaires du capitaine Jérôme Fernandez n’ont plus lâché par la suite. Trois buts d’avance pour les Bleus à la pause (14-11), les Egyptiens ne sont jamais parvenus à faire passer l’écart en-dessous de cette barre au cours du second acte. Cédric Sorhaindo, William Accambray et Xavier Barachet se sont tous relayés pour maintenir les Egyptiens à distance. A cinq minutes de la fin, Valentin Porte et Michaël Guigou se sont chargés de clore les débats. En conférence de presse samedi, Claude Onesta avait fait part de sa satisfaction que les Bleus n’aient pas débuté leur tournoi par un match trop facile. De ce côté-là, le sélectionneur français a encore été servi. A leur rythme, les Français montent en puissance. De quoi engranger une bonne dose de confiance pour la suite du tournoi.

Six buts inscrits, des passes décisives à la pelle pour Cédric Sorhaindo ou William Accambray : Nikola Karabatic s’est occupé de tout dans le secteur offensif. Au cœur de la tempête durant les vingt premières minutes, c’est lui qui a permis aux Bleus de garder le cap et de ne pas céder à la panique. Le demi-centre barcelonais a ainsi ouvert des brèches pour ses partenaires et, si les Français ont mieux maîtrisé la deuxième période, ils le doivent en grande partie à leur maître à jouer. Impressionnant en attaque, Karabatic a aussi fait le boulot en défense. Symbole de cet investissement sans faille des deux côtés du terrain, ce ballon récupéré de haute lutte au milieu, à un moment où les Experts se démenaient pour rester au contact. Pour couronner le tout, l’ancien Montpelliérain a ramené à l’hôtel le trophée de meilleur joueur du match. C’est peu de dire qu’il ne l’a pas volé.

Comme souvent dans une compétition de cette envergure, les arbitres reçoivent des consignes strictes en début de tournoi. Ils l’ont démontré ce dimanche, en faisant preuve d’une sévérité extrême dans les coups de sifflet. Les hommes en noir ont distribué quatorze exclusions temporaires (huit pour l’Egypte et six pour la France). Une application tatillonne du règlement, qui a donné lieu à des scènes inhabituelles, comme des cinq contre quatre sur le parquet. Cela a aussi participé à donner un scénario décousu à cette rencontre. Que les Bleus s’en soient sortis sans vraiment trembler est d’autant plus significatif de leur niveau de concentration sur les soixante minutes.

En fin de rencontre, Valentin Porte a fait une grosse frayeur au clan français. Après une réception, l’ailier toulousain s’est plaint du mollet droit et s’est mis à boiter très bas. Un passage de Porte par la case infirmerie serait un coup très dur pour les Bleus, déjà affaiblis sur le côté droit par le forfait de Luc Abalo.