France - Didier Dinart, l'entraîneur-adjoint qui a pris du galon

ParAFP

Publié 02/02/2015 à 18:28 GMT+1

Pour sa première compétition en tant qu'entraîneur-adjoint des Bleus, Didier Dinart a fêté à sa manière sa première médaille mondiale.

Didier Dinart sur le banc des Bleus lors du match de préparation contre l'Autriche

Crédit: Panoramic

Claude Onesta et Didier Dinart, c'est une affaire qui roule. Depuis le départ de Sylvain Nouet, ancien adjoint du sélectionneur emblématique des Bleus, c'est l'ex-défenseur tricolore qui a pris la relève. Après avoir tout gagné avec la France, voici Dinart entraîneur de la défense et de l'attaque françaises. Un poste qu'il incarne avec passion dans le sillage de Claude Onesta qui a lâché les rênes de la tactique, mais pas du banc de touche. S'il intervient de moins en moins pendant les matches, le Toulousain reste le sélectionneur officiel jusqu'en 2017, en somme le patron jusqu'aux prochains Jeux olympiques de Rio de 2016.
"J’ai sans doute un rôle plus important en amont du match, dans des moments d’arrêt, à la mi-temps, expliquait Onesta durant le championnat du monde. L’idée que je me fais du coaching, c’est aussi de la projection. Et ça ne veut pas dire qu’on ne discute pas des stratégies. Mais j’ai un peu de recul et c’est utile à la réflexion de ceux qui sont dedans." Un recul qu'il assume depuis quelques années pour mieux préparer sa succession à la tête de l'équipe. Une succession qui fait beaucoup parler en coulisses.

Propulsé numéro deux à l'automne 2014

Lors de sa prolongation, Onesta avait fait part de son désir de prolonger jusqu'à Rio, tout en intégrant progressivement au sein du staff son successeur, qu'il souhaite être un des membres de l'équipe actuelle. "Je suis convaincu qu'un entraîneur de club ne peut plus occuper ce poste", avait-il alors déclaré, écartant de facto Patrice Canayer et Philippe Gardent, actuels entraîneurs de Montpellier et du PSG Handball. Cela n'avait pas manqué de faire grincer quelques dents. "Cela fait partie des options, mais il y en a d'autres", avait estimé Joël Delplanque, président de la Fédération Française, sans s'étendre sur le cas de Jérôme Fernandez, capitaine de l'équipe de France et proche d'Onesta qui a déjà fait part de son intérêt pour le poste.
Mais la concurrence ne manquera pas. Pour sa première expérience en tant qu'entraîneur-adjoint, Didier Dinart a été récompensé d'un titre de champion du monde, prouvant qu'il avait réussi sa transition vers son nouveau poste. Voilà un nouveau trophée qui viendra s'ajouter à ceux collectés par l'ancien défenseur des Bleus, âgé de 38 ans, quand il était encore joueur.
Double champion olympique, triple champion du monde et double champion d'Europe, le Guadeloupéen a achevé sa carrière en 2013, avant d'intégrer dans la foulée l'encadrement de l'équipe nationale sur le banc, à l'Euro-2014. Il avait alors pour mission d'intervenir exclusivement sur les aspects défensifs, un secteur dont il était déjà un expert en tant que joueur, lui longtemps considéré comme le meilleur défenseur du monde. Le départ à l'automne dernier de Sylvain Nouet, l'adjoint du sélectionneur national Claude Onesta depuis 2001, l'a propulsé en position de N.2.
Dans les réunions quand il parle, on l'écoute tous. On sait qu'il est très compétent et qu'il nous apporte beaucoup.
La mutation s'est opérée en parfaite symbiose avec des joueurs qu'il a pour nombre d'entre eux côtoyés sur les terrains, et peut être considérée comme un plein succès au regard du résultat obtenu à ce Mondial. "Je me sens à l'aise, expliquait-il quelques jours avant ce sacre. En même temps, ce qu'on m'a demandé, c'est ce que je savais déjà faire. J'ai vraiment pris du plaisir l'an dernier à être spécialiste de la défense. Et avec le fait maintenant d'avoir un rôle élargi, j'utilise l'expérience que j'avais en défense pour savoir ce qui pose problème en attaque."
Dinart avait pris soin de préparer son avenir bien à l'avance. Dans ses dernières années comme joueur, son attitude sur le terrain tenait déjà un peu de ses futures responsabilités. "J'ai été mis en poste en 2013, mais je pense que j'avais déjà basculé en 2011", dit-il. Après quelques ajustements, compréhensibles, en début de compétition dans la communication entre eux, Onesta et Dinart ont très vite trouvé leurs marques, pour ne plus parler que d'une seule voix.
"Dans les réunions quand il parle, on l'écoute tous, assure Nikola Karabatic. On sait qu'il est très compétent et qu'il nous apporte beaucoup. Et dans les moments en dehors, il est très proche de nous et il déconne comme avant quand il était joueur." Pour Dinart, cette proximité est même plutôt un avantage. "La pratique sur le terrain fait aussi qu'on connaît les sensibilités de chacun. On sait ce qu'il ne faut pas faire à certains moments avec eux. On peut anticiper énormément de choses." Pour l'instant, tout se passe bien : les victoires effacent les éventuelles animosités qui pourraient arriver avec le départ effectif d'Onesta.
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