Mondial 2015 : Les cinq matches où Thierry Omeyer avait déjà porté les Bleus vers les sommets

Et dire qu’il n’était qu’à 22% d’arrêts au bout du troisième match. Comme une habitude pour Thierry Omeyer, de manquer ses débuts de compétitions, avant de finir en trombe. Depuis ? Quatre trophées de meilleur joueur du match, dont celui obtenu en toute logique en demi-finale du Mondial face à l'Espagne (26-22). Le gardien des Bleus vient d'enchaîner matches à 50, 44 et 48% d’arrêts dans les rencontres à élimination directe. L’Alsacien aime l’odeur des matches couperets. Les titres des Costauds-Experts-on est déjà à bout de surnom- sont souvent marqués de l’empreinte de leur gardien. La preuve en cinq actes.

La France affronte en Suisse l’équipe d’Espagne (oui, déjà !) pour une finale de Championnat d’Europe. Première finale depuis 2001 pour l’équipe de France, qui subit un léger creux entre la fin de la génération des Costauds de Jackson Richardson et celle des Karabatic, Abalo and co. Omeyer a connu les deux. Déjà auréolé d’une Ligue des champions et de plusieurs doublés coupe-championnat avec Montpellier, il a à cœur de briller avant son transfert dans le mythique club de Kiel. Mission réussie. En finale, il multiple les arrêts. Assez pour être élu gardien du tournoi. Assez, aussi, pour être élu homme du match alors que Nikola Karabatic a marqué onze des 31 unités françaises (31-23). Il sera, quelque mois plus tard, élu gardien de l’année par l’IHF. 

Après une élimination contre la Russie en 2004, la France rêve d’enfin décrocher un titre olympique. A la surprise générale, ce n’est pas l’Espagne mais l’Islande qu’il faudra battre en finale. Un statut de favori qui sied à Omeyer. Après avoir écœuré les ailiers croates en fin de match en demi-finale, il réalise dix-neuf arrêts en finale et porte l’équipe de France sur la plus haute marche du podium (28-23). Il sera logiquement élu gardien du tournoi, avant d’être élu joueur de l’année par l’IHF. 

La France a l’occasion de réaliser le triplé historique titre mondial, titre olympique et titre européen, à l’image d’un boxeur qui réunifie toutes les ceintures. Il ne lui manque plus que le titre européen à décrocher en Autriche. C’est Omeyer qui place les uppercuts sur ses adversaires, notamment sur les Islandais, encore eux, en demi-finale (36-28). 35% d’arrêts (15 tirs stoppés), une moyenne à 38% sur la compétition. 38%, c’est justement le pourcentage d’arrêt contre la Croatie en finale (25-21). Une année 2010 marquée pour le portier par le plébiscite faisant de lui le meilleur gardien de l’histoire, selon un sondage de la fédération internationale de handball, à 93%.

Thierry Omeyer peine à démarrer son Championnat du monde suédois. Pas d’éclats, malgré une équipe de France qui tourne à plein régime, seulement inquiétée par l’Espagne, qui refait un écart de 7 buts à la toute fin d’un match de poule. Dans la presse, les Suédois se lâchent. A domicile, ils rêvent tous de remporter la compétition, et trouvent Thierry Omeyer sur la pente descendante. Seize arrêts pour lui contre les Scandinaves en demie (29-26), qui ne verront pas la finale chez eux. Ils n’avaient pourtant pas loin d’avoir raison : en finale, Omeyer passera complètement à travers de son match face au Danemark, avant de sauver les Bleus en prolongation (37-35).

Thierry Omeyer n’a peut-être, historiquement, eu du mal que contre une nation en particulier : la Croatie. Le génial demi-centre Ivano Balic a souvent réussi des merveilles face à lui. Mais à Londres, c’est le "Killer" qui a fait taire le génie des Balkans, fatigué par le poids des années. 46% d’arrêts lors de la demi-finale (19 arrêts). Les cinq premiers tirs finissent sur ses bras tentaculaires. L’équipe de France prend le large (5-1 au bout de 10 minutes). Les Bleus filent vers la finale (25-22) avant de remporter un deuxième titre olympique de rang.