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Contre l'Allemagne, la France ne veut pas "se retrouver avec la médaille en chocolat"

Vincent Roussel

Mis à jour 27/01/2019 à 14:20 GMT+1

CHAMPIONNAT DU MONDE - Marqués par leur élimination en demi-finale, la France et l’Allemagne, deux des nations les plus dominantes de l’histoire du handball, se disputeront la médaille de bronze dimanche. Un match pour se réconforter, ou alors définitivement laisser place à la déception.

Timothey N'Guessan a inscrit le but égalisateur à la dernière seconde de Allemagne-France, aux Mondiaux, le 15 janvier 2019.

Crédit: Getty Images

Il y a des gueules de bois dont on se relève plus facilement que d’autres. Au lendemain d’un titre par exemple, ou d’un résultat historique. Mais les Bleus n’ont obtenu ni l’un, ni l’autre vendredi à Hambourg en demi-finale. Face au Danemark, c’est même une défaite (38-30) qui était d’une ampleur inédite. Pas sûr, donc, qu’ils aient sauté du lit samedi au réveil. "Ça va être dur de digérer", indiquait d’ailleurs Michael Guigou au micro de beIN Sports après le match vendredi.
Ne pas se retrouver avec la médaille en chocolat
Méthode Coué ou non, l’ensemble des joueurs interrogés à la fin du match indiquaient quand même leur volonté de se remobiliser pour aller chercher la médaille de bronze : "C’est toujours dur quand on perd à ce stade de la compétition (…) maintenant il ne faut pas baisser les bras, on a une médaille à aller chercher. Toute l’équipe ne veut pas se retrouver avec la médaille en chocolat. Faire tout ce chemin pour finir 4e…", disait Melvyn Richardson, seul joueur à surnager lors du naufrage tricolore (6/7 aux tirs), comme pour affirmer que les Bleus ne pensaient pas à autre chose qu’à bien finir l’aventure.
Historiquement ils ont souvent su réagir après une défaite si près du but. Sur 9 précédents (J.O, Mondial et Euro confondus), ils ont décroché la médaille de bronze à 6 reprises. Ça avait été le cas pas plus tard que l’an passé, lors des championnats d’Europe, où après une défaite cuisante face à l’Espagne (27-23), les Bleus avaient logiquement dominé… le Danemark (32-29) pour monter sur le podium. Bis repetita ce dimanche face à l’Allemagne, co-organisateur du tournoi avec les Danois ?
Dans ses propos d’après match, l’ailier droit français Valentin Porte se voulait rassurant : "Tu digères mieux quand tu vois que tu as été en-dessous, donc j'espère qu'on le digèrera mieux. Il faut qu'on se serve de tout ça pour continuer à grandir. Ce soir (vendredi) on était en place au moins offensivement. On a trouvé des solutions et on a mis trente buts". Bien aidés par le fait que le match était déjà plié après 35 minutes, les Bleus ont certes été à l’aise devant. En retrouvant son assise derrière, cela pourrait suffire face à l’Allemagne, une équipe physiquement très dure à bouger, avec des joueurs de qualité devant. La France le sait bien, puisqu’elle a déjà joué son voisin d’outre-Rhin dans ce mondial, lors du tour préliminaire (25-25). Uwe Gensheimer, l’ailier gauche du PSG, le pivot Hendrik Pekeler, ou l’ailier droit Fabian Wide avaient fait mal aux tricolores.

La France doit mieux gérer ses phases de transition

Giflés devant leur public par une séduisante équipe de Norvège en demi-finale (31-25), les joueurs de Christian Prokop ont affiché des lacunes tout au long de ce Mondial, tant dans la gestion des fins de match à risque, comme contre la Russie et la France, où ils se sont fait rejoindre dans les dernières secondes, que dans l’efficacité (59% de tirs réussis contre la Croatie, 61% contre la Norvège). "Je me sens vide maintenant, comme toute l’équipe", disait Patrick Groetzki après cette première défaite de la compétition pour sa sélection. En écho à la déception teintée d’espoir des tricolores, il a enchainé : "Mais on a un autre match à jouer et nous voulons la médaille de bronze".
Touchée dans son honneur, l’Allemagne l’a aussi été, elle qui espérait tant soulever le trophée lors de "son" Mondial. Mais pas sûr qu’elle puisse compter sur le soutien explosif de ses supporters, comme ce fut le cas à Cologne, Berlin ou Hambourg, puisque le match de joue à Herning, au Danemark. C’est donc un combat de coqs auquel on devrait assister demain, entre deux formations qui veulent se racheter. Comme souvent, tout risque de se jouer dans la tête. La France aura à cœur de mieux gérer ses phases de transition attaque-défense et inversement. À chaque fois pris de court dans ce secteur face à des nations plus faibles lors du tour préliminaire (Brésil, Corée unifiée), les Experts n’ont pas su se régler et ont été punis face au Danemark. Et pour ne pas laisser échapper la breloque tant désirée, il ne faudra plus faire aucun cadeau à l’adversaire. Car la médaille en chocolat sera, elle, très difficile à digérer.
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