Mondial de handball | Avant France-Allemagne : Mem, une bouffée d'air frais au bon moment pour les Bleus

ParFabien Esvan

Mis à jour 25/01/2023 à 17:16 GMT+1

CHAMPIONNAT DU MONDE - Guillaume Gille et les Bleus peuvent avoir le sourire. Alors que les choses très sérieuses débutent ce mercredi en quarts face à l'Allemagne (coup d'envoi 20h30), l'équipe de France pourra compter sur le retour de sa star Dika Mem. Blessé aux abdos, l'arrière-droit a fait sa rentrée contre l'Espagne dimanche. Et le Francilien devrait encore monter le curseur ce mercredi…

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Jérôme Fernandez nous l'avait annoncé à la fin de l'automne : la forme physique de Dika Mem serait l'une des grandes interrogations de l'équipe de France pour ce Championnat du monde. Le constat de l'ancien capitaine des Bleus s'est révélé juste. Absent depuis dix jours et le match d'ouverture contre la Pologne, en raison d'une contracture aux abdominaux, l'arrière-droit de 25 ans a fait son retour dimanche dernier face à la Roja (28-26).

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Le costume de titulaire vite enfilé, "Dikson" a passé un peu plus de 23 minutes, plutôt encourageantes, sur le terrain de la Tauron Arena de Cracovie avec quatre buts inscrits. Suffisant pour rassurer le staff des Bleus qui auront bien besoin de leur détonateur privilégié pour aller au bout de cette quête de septième étoile.

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Dika Mem

Crédit: AFP

Une rentrée imparfaite, mais déjà pleine de promesses

Car si tout n'a pas été parfait pour le joueur du FC Barcelone, notamment dans le rythme et la lecture du jeu, cette reprise l'a bien remis en selle comme il le confiait juste après la rencontre : "C'était long, ça fait énormément plaisir d'être là. Je me sens bien. J'avais de bonnes sensations, j'ai fait quelques erreurs bêtes, des pertes de balles inutiles (ndlr, 5 sur les 10 côté tricolore), des passes dans les pieds, ce sont des choses qui se corrigent facilement. C'est une question de rythme."

Le sélectionneur des Bleus était évidemment ravi du retour de sa star. "Je l’ai trouvé intéressant, avec beaucoup d’énergie et aussi comme quelqu’un qui ne s’est pas entraîné depuis longtemps", avouait Gille qui s'est appuyé sur Nedim Remili et Melvyn Richardson pendant l'absence du numéro 10. "L’objectif était qu’il puisse reprendre des repères et que l’on continue d’aménager son retour progressif."

"La marque des grands"

Suivi méticuleusement par le staff médical depuis le début de la compétition, Dika Mem n'a pas précipité son retour. Une situation qui a permis à certains de faire plus que "de l'intérim", notamment Nedim Remili et Melvyn Richardson. Les trois hommes se complètent bien et se tirent vers le haut au sein du riche collectif des Bleus. Mais "Dikson" est un joueur à part et fait d'un autre bois.

Artificier en chef en club comme en sélection, l'ancien joueur du Tremblay HB possède une palette offensive et un impact qui le hissent parmi les meilleurs joueurs de la planète. "Il est extrêmement complet, capable de déborder, tirer de loin, bon défenseur, passeur. C'est difficile de lui trouver des points faibles réellement", décrypte son compère Yannis Lenne à l'AFP, qui le connaît depuis les équipes de France de jeunes.

Même s'il n'est pas dans un grand jour, et que son manque d'altruisme peut parfois lui jouer des tours, l'explosif arrière droit est capable de faire basculer le match à lui seul, ou presque. Un joueur unique et à classer dans le gotha du handball comme le soufflait Nikola Karabatic lors du dernier Euro, il y a un an. "Il a montré qu’il était capable de revenir dans un match et d’être décisif alors qu’il était en échec. Même lorsqu’il n’est pas en confiance, il répond présent. C’est la marque des très grands."

Mem pas peur

Concurrence ou non, Dika Mem a évidemment un statut à faire valoir. Une étiquette que le Francilien assume à chacune de ses sorties. La donne ne devrait pas changer avant d'affronter une équipe d'Allemagne (mercredi, 20h30) en reconstruction et qui fait office de sacré test pour l'équipe de France.

Un énième rendez-vous de choix qui ne devrait pas effrayer le natif de Paris qui continue d'étoffer son jeu et de progresser. "La pression des gros matchs, c'est quelque chose que je connais", racontait-il il y a quelques jours dans un entretien pour le site des Jeux olympiques. J'aimerais marquer l'histoire de mon sport et mettre mon nom le plus haut possible. À la fin, j'ai envie de ne pas avoir de regrets, j'ai envie d'avoir fait tout ce que j'avais à faire."

Solides des deux côtés du terrain, forts de leur rotation XXL, les champions olympiques en titre pourront donc s'appuyer sur un Dika Mem, revanchard et tout frais pour rallier le dernier carré. Pilier du vestiaire où il fait partie de ceux qui ont "leur mot à dire et sont écoutés" selon les termes du capitiane Luka Karabatic, "Dikson" a un statut à faire parler et du temps à rattraper. L'équipe de France peut se frotter les mains.