Hommages à Richardson

Olivier Girault (capitaine de l'équipe de France): "C'est marrant que la sortie de Jackson coïncide avec la mienne (Girault achève samedi sa carrière en club mais il la poursuit en sélection, ndlr). C'est une page du handball qui se tourne. J'espère qu'une grande fête a été organisée pour lui à Chambéry, même si je suis persuadé que lui-même n'en a pas forcément envie. Le connaissant, son souhait serait de partir tranquillement. Il a été médiatique un peu malgré lui mais il est impossible que son départ se fasse dans la plus grande discrétion.

Il ne s'est jamais trop pris au sérieux même si, sur le terrain, il a toujours eu sérieusement envie de gagner. Faire rêver les gens et les amuser, c'est sa philosophie. Il a été le premier à faire des gestes extraordinaires, il a transformé ce sport à l'origine très physique en exhibition, en spectacle. Jackson, c'est Monsieur Plus".

Philippe Gardent (entraîneur de Richardson à Chambéry et ancien pivot de l'équipe de France): "Tout a été dit sur les qualités de handballeur de Jackson. Il avait décidé de finir sa carrière à Chambéry et le fait qu'il y dispute son dernier match est une petite mort pour lui, pour nous. Il a sincèrement révolutionné ce sport, apportant une touche artistique à une époque où l'on était plutôt dans la fabrique de joueurs "bodybuildés". Au-delà du handball français, il a donné une pulsion au handball mondial. Sur le terrain comme dans la vie, il s'amuse. C'est surtout quelqu'un de très fidèle en amitié. Nous sommes vraiment très proches, nous étions d'ailleurs compagnons de chambrée en équipe de France. Il ne faut pas qu'il revienne sur sa décision, il a eu le grand privilège de choisir sa sortie. La vie devra continuer sans lui".

Luc Abalo (ailier d'Ivry): "Jackson Richardson incarne pour moi un joueur exemplaire, plein de qualités. Il est agréable à regarder jouer, vraiment atypique. Je ne sais pas si son style a inspiré le mien mais il reste une référence forte pour les joueurs, comme moi, de la nouvelle génération".

Guéric Kervadec (ancien pivot de l'équipe de France): "Le fait que Jackson s'arrête va certainement me faire un petit pincement au coeur. Il est tellement imprévisible, il apporte tant de folie sur un terrain. Jack' va manquer au handball français. Ce n'est pas un simple joueur. Il a tant apporté... Humainement, c'est quelqu'un de toujours disponible, qui a toujours incarné les valeurs du sport. Le handball français devra trouver une nouvelle icône. Samedi soir, je penserai à lui".

André Amiel (président de la Fédération française de handball): "Jackson a représenté quelque chose de fort pour le handball français. Par sa manière d'être, il a attiré les médias et cela a rejailli sur ce sport. Le handball français lui doit beaucoup mais je crois que le handball lui a aussi beaucoup apporté. J'ai beaucoup d'affection pour ce garçon, je sais qu'il me la rend à titre personnel. A la fin de sa carrière en équipe de France, il y a eu des moments pas faciles, de petites jalousies instaurées à cause de son vedettariat. Mais les médias l'ont fabriqué parce qu'il méritait de l'être. Il crevait l'écran par ce qu'on peut appeler, au choix, sa folie ou son génie".

Isabelle Wendling (pivot de l'équipe de France féminine, détentrice du record du nombre de sélections): "Jackson Richardson reste LE joueur emblématique, celui qui a fait parler du handball en France. Son jeu tout en finesse, ses gestes très caractéristiques en ont inspiré pas mal. Il a marqué ce sport de son empreinte au niveau défensif. Malgré son palmarès, son aura, son renom, il n'a pas pris la grosse tête. C'est quelqu'un de super simple, abordable, gentil et qui va facilement vers les gens. On a tous les deux le record de sélections en équipe de France mais je n'ai pas la prétention de me comparer à lui. Il est incomparable. C'est Monsieur Jackson Richardson".

Daniel Costantini (ancien entraîneur de l'équipe de France de handball, médaillé de bronze olympique en 1992, champion du monde 1995 et 2001 avec Richardson): "La première chose à faire, c'est dire merci à Jackson pour tout ce qu'il a apporté au handball. A certains moments, il aurait pu mériter un autre traitement de la part de certains. A titre personnel, je peux le dire: qu'aurait été Daniel Costantini s'il n'avait pas rencontré Jackson Richardson ? Certainement pas le même en terme de notoriété et de palmarès. Il va laisser un nouveau vide après celui laissé en équipe de France après son arrêt en 2005".