La France en dilettante

EURO 2006 - PREMIERE PHASE

FRANCE - ESPAGNE : 24-28 (mi-temps: 12-15)
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La magie n'aura pas opéré bien longtemps. Après un match plein d'opportunisme face au Danemark, triple champion olympique, la France s'est révélée incapable de prendre le meilleur sur l'Espagne, adversaire bien inférieur. Pourtant le moral était bien là. On évoquait même, comme Olivier Krumbholz, un chemin dégagé pour les demi-finales en cas de victoire face aux Ibériques... avant même de les jouer.

Victimes de leur optismisme, les Françaises se sont laissées manger par des Espagnoles, qui ont réalisé le même match contre les Pays-Bas, leur premier adversaire dans ce championnat d'Europe : soudées en défense et hargneuses en attaque. Si les Bleues ont pris l'avantage en début de match, les Espagnoles ont repris la main après 5 minutes de jeu... pour finalement ne pas la lâcher. A la pause, les Françaises étaient menées de trois buts (12-15), mais aussi dans tous les compartiments du jeu.

Le retour de Raphaëlle Tervel, éloignée face au Danemark en raison d'une entorse au pouce, n'a pas changé la donne, malgré un apport non négligeable en attaque, mais trop peu utilisé. La principale raison invoquée? La peur au ventre. "On avait travaillé des trucs, avance Véronique Pecqueux-Rolland, mais on n'a pas forcément réussi à les reproduire." Et Olivier Krumbholz d'ajouter : "Je suis déçu mais j'ai la sensation qu'on a été battus par plus forts que nous. On n'a pas fait un grand match, on a été tout le temps largués."

Pire, les Bleues n'ont pas été capables de reproduire les rudiments qu'elles répètent depuis plus de deux mois. Etonnantes de réaction face aux Danoises, c'est étonnantes de dilettantisme que les protégées d'Olivier Krumbholz ont trébuché là où elles ne devaient pas. "On a tenté beaucoup de choses mais on a manqué de compétences dans tous les secteurs", avouait le coach français. Si les Espagnoles se trouvaient sans problème dans la défense en gruyère des Françaises, ces dernières, brouillonnes, ne parvenaient pas à se faufiler dans le trou de souris que les Ibériques leur proposaient. A l'image de Sophie Herbrecht et de Stéphanie Cano, étonnamment muettes en attaque.

Et quand elles arrivaient à créer un décalage, la gardienne espagnole Aitziber Elejada Vargas intervenait impeccablement dans les moments les plus chauds, là où la France avait l'opportunité de revenir à une ou deux longueurs. Quand ses poteaux ne venaient pas la suppléer. Treize arrêts au total pour elle, contre seulement douze pour Valérie Nicolas et Linda Pradel réunies, qui se sont succédé aujourd'hui dans la cage bleue.

Victime d'un malaise pendant la rencontre, suite à un choc avec Nina Kanto, Paule Baudoin a été la joueuse la plus engagée côté tricolore, avec 8 buts sur 11 tentatives : "On a manqué d'agressivité, joué avec la peur au ventre. Il faut vite tourner la page et penser à demain", annonce-t-elle. La qualification se jouera donc face aux Pays-Bas, dimanche dès 18h30. Avec un match-couperet utile pour réveiller les esprits. Et continuer l'aventure au second tour.

FICHE TECHNIQUE

France : Gardiennes de but: Pradel (5 arrêts/13), Nicolas (8/28). Marqueuses: Lambert (1), Pecqueux-Rolland (3), Baudouin (8 dont 4 pen.), Herbrecht (2 dont 1 pen.), Cano (2), Wendling (4), Vanparys-Torres (2), Tervel (2).

Espagne : Gardiennes de but: Elejaga (13/36), Navarro (0/1). Marqueuses: Box (3), Sanroman (1 pen.), Mangue (6 dont 1 pen.), Aguilar (4), Lopez (6), Fraile (5), Ortuno (1), Oncina (2).