La France fait ses comptes

Saint-Pétersbourg, morne plaine. C'était il y a un an. Comment oublier ? Pour la défense d'un titre acquis si héroïquement en 2003 à Zagreb, la France prenait la douzième place des mondiaux, douze mois tout juste après une onzième place d'un euro hongrois déjà annonciateur d'une triste rentrée dans le rang.

La retraite momentanée et/ou temporaire de certains cadres, la mise à l'écart d'autres, une relève qui a du mal à être à la hauteur, une mayonnaise jeunes-anciennes qui a du mal à prendre : on a tout évoqué pour expliquer le déclin de la sélection.

Alors que la France va accueillir dans un an les championnats du monde pour la première fois, un vaste débat s'est instauré entre tous les acteurs du handball féminin français. L"enjeu est de taille. Il en va notamment d"une troisième participation consécutive aux Jeux olympiques, ceux de Pékin en 2008.

Au retour de Russie, le débat en question fut parfois virulent entre le sélectionneur et les entraîneurs de clubs. Alors que s'ouvre demain, en Suède, la septième édition des championnats d'Europe, il a au moins eu le mérite de mettre les choses à plat. Aujourd'hui, Olivier Krumbholz, qui va mener sa dixième bataille depuis 1999, dit: "On a réglé le problème."

Et a France s'est remise au travail. Elle a multiplié les stages au détriment des matches amicaux parce qu"elle avait besoin de réciter ses gammes. En novembre dernier, en plus du Tipif, elle n'a participé qu'à la Mobelringen cup en Norvège. Son bilan : six matches, cinq défaites, une victoire.

Il y a eu de la bonne volonté. De l'optimisme et des promesses aussi nés de quelques prestations plutôt convaincantes lors du tournoi parisien, le mois dernier, malgré trois courtes défaites face au Danemark (18-20), l'Allemagne (29-32) et la Norvège (22-26). Parce qu'avec l"équipe de France, rien n'est définitivement simple, parce que l'indiscipline, qui est souvent sa marque de fabrique, lui donne l'impression parfois de revenir en arrière, il y a eu quelques coups de gueule.

Qui ont eu le mérite de payer : pour preuve avec la victoire face à l'Allemagne au tournoi de Norvège. La dernière victoire de la France face à une grande nation du hand remontait à octobre 2005 (25-21 face à la Norvège). Depuis, elle n'avait battu que les modestes Macédoine, Argentine, Cameroun et Turquie pour trois nuls et seize défaites.

Est-ce à dire que la France est enfin guérie des maux qui l'ont longtemps taraudée ? Olivier Krumbholz n"ira pas jusque là. "On n'est sûrement pas à l'abri des mésaventures connues à l'Euro hongrois et au mondial de Saint-Pétersbourg." Autant se couvrir : il fait froid en Suède.