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"Un groupe trop gentil"

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ParEurosport

Publié 06/12/2006 à 07:00 GMT+1

Le sélectionneur de l'équipe de France féminine, Olivier Krumbholz, souhaite que son groupe en reconstruction passe de "l'envie de bien faire" à l'envie de "gagner" pendant l'Euro 2006, à partir de jeudi en Suède.

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Crédit: Eurosport

OLIVIER KRUMBHOLZ, est-ce trop ambitieux pour l'équipe de France de viser le tour principal de l'Euro ?
O.K: Nous n'avons jamais été éliminés au premier tour. On a quand même toujours figuré quasiment jusqu'au bout dans les compétitions même si on a raté la fin du Mondial (2005) en Russie. Ca serait une grosse désillusion. De là à dire que ça serait un raz-de-marée ou une catastrophe, pour moi, non. Parce qu'on ne peut pas toujours être au top. Toutes les grandes nations, tôt ou tard, passent par des moments difficiles. La Roumanie, qui est vice-championne du monde, n'est pas à l'Euro. Les Suédois, chez les garçons, vivent des moments difficiles, je pense qu'ils continuent quand même à travailler. Il faudrait en faire autant.
Que manque-t-il au nouveau groupe par rapport à celui des vice-championnes du monde 1999 et championnes du monde 2003 ?
O.K: Il y a de l'envie mais je crois qu'elles veulent seulement bien faire. Les autres n'en avaient rien à faire de bien faire, elles voulaient gagner. La différence est majeure. L'environnement n'est pas favorable actuellement parce que le handball français est beaucoup orienté vers le Mondial 2007. Mais il faut que les nouvelles comprennent qu'elles ne pourront pas passer d'un coup de baguette magique de l'envie de bien faire à la gagne comme ça, juste parce que le Mondial 2007 sera là. Ce groupe vit bien mais il est un peu trop "gentil-gentil". Il faut peut-être passer par des phases non pas de crise mais où elles sont beaucoup plus exigeantes les unes envers les autres.
L'équipe de France manque-t-elle d'agressivité sur le terrain ?
O.K: C'est évident. Tant qu'on ne jouera pas plus dur et qu'on ne sera pas respecté sur le terrain, on ne pourra pas s'en sortir. C'est dommage car l'équipe a beaucoup de physique et de vitesse, mais il y a trop de laxisme, trop de lacunes, de pertes de balle pour pouvoir exploiter ces qualités. Par contre, quand on va re-défendre avec plus d'agressivité et récupérer des ballons, on pourra jouer les meilleures équipes au monde.
Pensez-vous que la multiplication des stages aura un impact sur votre parcours à l'Euro ?
O.K: Peut-être que la grande quantité de travail ne permettra pas d'avoir un grand résultat à l'Euro. Mais pour le Mondial? cela devrait nous permettre d'être plus opérationnels que les autres et d'inverser un ou deux rapports de force contre des équipes qui sont potentiellement supérieures mais moins bien préparées. Il y a un enjeu majeur pour le Mondial 2007, c'est d'être l'équipe la mieux préparée dans tous les domaines. Logistique, physique, technique, tactique. C'est vrai qu'il y a du chemin et qu'on va avoir besoin de beaucoup d'entraînements.
Regrettez-vous l'époque où la France pouvait jouer les premiers rôles ?
O.K: Je ne suis pas nostalgique du tout. Je suis assez zen parce que je savais que derrière l'embellie il allait y avoir un peu la traversée du désert. Peut-être que certains sont étonnés, je ne le suis pas et on est aussi payés pour vivre la difficulté et apporter nos compétences dans ces moments-là. Ce n'est pas une période qui me pose problème. Ceci dit, il faut aussi que les choses avancent et qu'elles croient peut-être plus dans le message du coach quand on parle de rigueur, d'investissement. Le plus fatigant est d'avoir à répéter les mêmes choses. Pas forcément de ne pas avoir de grands résultats comme ça a été le cas entre 1999 et 2003.
Pourquoi l'équipe de France féminine n'a-t-elle pas la constance de son homologue masculine au plus haut niveau ?
O.K: Les garçons sont plus compétents que les filles dans le contexte international. Ils sont plus matures, plus solides, plus forts physiquement, beaucoup de joueurs sont installés dans le gotha mondial. Nous n'avons pas assez de joueuses aujourd'hui qui y sont. On ne peut pas comparer les deux équipes, aujourd'hui encore moins qu'à d'autres moments. Il manque quelque chose dans tous les domaines, notamment dans la rigueur et l'approche des choses.
Vous étiez un entraîneur réputé pour ses terribles coups de gueule, vous êtes-vous adouci avec le temps ?
O.K: Forcément. On peut se poser la question: le coach a-t-il aussi faim qu'avant ? Disons qu'on évolue car on prend du recul par rapport à certaines choses, on essaye certainement d'exprimer son autorité de manière différente, de manière moins colérique. Et puis le staff de l'équipe de France est plus étoffé aujourd'hui. La répartition des tâches fait que le rôle du head-coach n'est pas le même qu'en 1999 où toute l'autorité et le travail se concentraient sur moi.
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