La France inarrêtable

Après un début de match hésitant des deux équipes, la France a réussi à faire la différence avec autorité au cours de la seconde période. Cette fois on ne l'y reprendra plus. Après une défaite qui reste encore en travers de la gorge face à ces mêmes Allemands, l'année dernière en demi-finale des championnats du monde, les Bleus ont tenu à prendre leur revanche et à rétablir la vérité sur le terrain.

On se doute que cette déconvenue face à la Mannschaft leur a trotté dans la tête au moment d'entrer dans le Spektrum de Trondheim. Et pour cause, le début de match fut tendu à plus d'un titre. D'abord devant où les attaquants des deux équipes ne parvenaient pas à lâcher leurs bras (4-1 pour les Bleus après 15 minutes de jeu). Ensuite au sein des défenses qui multipliaient les fautes, parfois limites. Enfin, la faute à une attaque française qui se limitait à utiliser ses trois arrières et utilisait très (trop?) peu ses ailiers. Ainsi Luc Abalo n'a marqué que deux buts et Olivier Girault un seul. A la pause, l'équipe de Claude Onesta menait néanmoins d'un tout petit but: 11-10.

La seconde période fut marquée tout d'abord par l'expulsion de Oliver Roggisch qui, à force d'accumuler les deux minutes, finit par être sorti définitivement. Par la suite, les Bleus firent la course en tête, se faisant rejoindre à la 50e minute sans toutefois se faire dépasser. Il y eut bien Michael Kraus qui mit six buts, tous en seconde période, pour permettre aux Allemands d'espérer mais Jérôme Fernandez et Nikola Karabatic, qui terminèrent respectivement avec sept et huit buts, ruinèrent leurs espoirs. Au final les coéquipiers d'Olivier Girault réussirent à se mettre à l'abri et contrairement aux Espagnols, mardi, les Allemands ne vinrent pas les inquiéter dans les dernières minutes.

L'équipe de France va désormais pouvoir se concentrer sur sa demi-finale. Les Français sont effectivement assurés de finir premiers de leur groupe quel que soit le résultat contre la Hongrie. Par ailleurs, Didier Dinart reconnait que les joueurs sont fatigués. "Là, on a vraiment besoin de souffler", a reconnu le défenseur. Fernand (Jérôme Fernandez), Nikola (Karabatic) et Daniel (Narcisse), c'est eux qui font tout le boulot depuis le début, ils ont vraiment besoin de souffler demain (jeudi), alors ça va être un match assez particulier, d'autant plus qu'on est sûr de finir premier. Je ne vois pas l'intérêt de se faire encore plus mal et de prendre le risque d'avoir plus de blessures. Mais bon, je ne suis pas l'entraîneur, c'est quand même Claude Onesta qui décide !" , a conclu avec une pointe d'humour le chef de la défense française. Les adversaires sont de plus en plus accrocheurs et les Bleus semblent de plus en plus sûrs d'eux. Arrivera-t-on à les arrêter sur la route d'un deuxième sacre continental consécutif? Pas sûr...

Gardiens de but: Fritz (11/33 arrêts), Bitter (0/4)
Marqueurs: Hens (2), Glandorf (2), Baur (1), Zeitz (2), Jansen (5 dont 2 pen.), Klimovets (1), Kraus (6), Kehrmann (4)

Gardiens de but: Omeyer (14/37 arrêts), Karaboué
Marqueurs: Fernandez (7 dont 1 pen.), Dinart (1), B. Gille (1), Narcisse (6), Girault (1), Karabatic (8), Abalo (2)

LA DECLA : Claude Onesta (sélectionneur de la France) : "On a déjà battu les champions du monde (allemands), des ex-champions du monde (espagnols), les gens doivent être inquiets de nous rencontrer aujourd'hui. Quand on arrive en demi-finale, on prend qui vient. J'espère surtout que les autres vont se bagarrer jusqu'au bout pour gagner leur place en demie et que de notre côté on aura réussi à récupérer au maximum. Je suis fier de notre équipe parce que par moments ils sont capables de jouer très bien. A d'autres moments, ils jouent un peu moins bien mais ils restent lucides. On a peiné longtemps, les Allemands reviennent pour faire match nul. C'est bien à ce moment-là de ne pas baisser la tête. On a une équipe solide dans sa tête, qui a confiance dans sa défense et son gardien de but, même quand ils ne sont pas brillants en attaque".