Les Bleus au rendez-vous

Claude Onesta va pouvoir dormir tranquille. Son équipe a remis son jeu en place à l'occasion de ce match face à la Suède, pourtant d'un tout autre calibre que la Slovaquie. Si les Scandinaves s'avançaient avec une certaine confiance légitime après leur victoire face à l'Islande (24-19), ils allaient rapidement déchanter face aux champions d'Europe en titre.

"La Suède sera dure à battre", notait dans nos colonnes Daniel Costantini, l'ancien sélectionneur des Bleus. Les Suédois doivent certainement se dire la même chose après une rencontre dominée de la tête et des épaules par le collectif français. Défense de fer, entraide, montée sur les attaquants, tous les ingrédients étaient réunis pour que la vague bleue s'élève. La nouvelle génération suédoise est apparue certes talentueuse, mais manquant singulièrement de métier, comme le prévoyait l'expérimenté gardien Tomas Svensson, 39 ans. Dès le coup d'envoi la défense française faisait voler en éclats l'attaque suédoise qui butait sans cesse sur Didier Dinart et Jérôme Fernandez, très concentrés.

Les tauliers ont répondu présent et l'ensemble du groupe France a paru bien plus concerné que face à la Slovaquie. Derrière Olivier Girault, capitaine exemplaire, les hommes de Claude Onesta ont parfaitement maîtrisé leur sujet. Onesta ne boudait pas son plaisir de faire rentrer les remplaçants à 10 minutes de la fin du match pour soulager les cadres. Cela avait pour conséquence de voir les Suédois revenir à quatre longueurs (28-24) mais l'essentiel était ailleurs.

Les Suédois encaissaient un 0-4 d'entrée, ce qui obligeait Ingemar Linnell à prendre un temps mort alors que la rencontre basculait déjà en faveur des Bleus (1-6). Tour à tour, les Tricolores récitaient leurs combinaisons en attaque. Luc Abalo et le capitaine Olivier Girault donnaient le tournis à l'arrière garde viking. Daniel Narcisse, alias "Air France", faisaient parler sa hauteur d'attaque, et planait au dessus du contre suédois pour tromper imparablement le pauvre Svensson qui ne pouvait que constater les dégâts. La première mi-temps fut un régal pour les yeux, et un modèle pour les écoles de handball. Qui aurait pu croire que cette même équipe avait, deux jours plus tôt, dû s'en remettre à un jet à 7 mètres d'Olivier Girault, pour s'imposer sur le fil face à la Slovaquie (32-31) ?

Nikola Karabatic, encore un peu deça de son niveau offensivement, soulageait le groupe France, quand les Suédois se rapprochaient un peu trop près (+4, 15-19). Pour ne rien arranger, Thierry Omeyer sortait des parades venues d'ailleurs pour soulager une défense toujours présente, qui réussissait parfaitement son travail de sape. Avec 14 arrêts le gardien de Kiel n'a laissé que les miettes aux attaquants adverses. Seul Dalibor Doder, 4 buts en 2e période, trouvait la faille dans le filet défensif hexagonal mais le joueur d'Aragon était bien trop esseulé sur le front de l'attaque. Claude Onesta était lui déjà tourné vers le match face à l'Islande dès demain. "J'imagine que l'Islande n'a pas puisé dans ses ressources contre la Slovaquie, alors que nous avons quand même pas mal puisé. Il y a de la fatigue mais j'espère que la joie et la satisfaction vont compenser la carburant dépensé aujourd'hui ". Il y aura de la revanche dans l'air après la défaite concédée à Magdebourg (32-24) lors des Mondiaux 2007. Cet Euro ne fait que commencer.

Gardiens de but: Svensson (13/33 arrêts), Beutler (2/10)
Marqueurs: Boquist (4), Lundström (3), Andersson (4 dont 1 pen.), Källman (2), Petersson (3), Doder (4), Ahlm (1), Aarhenius (1), Larholm (2)

Gardiens de but: Omeyer (14/38), Karaboué
Marqueurs: Fernandez (4), B. Gille (4), Narcisse (4), Busselier (1 pen.), Girault (5), Karabatic (5 dont 1 pen.), Abalo (5)