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Ligue des Champions de handball - Du Stade Rennais au gratin du handball : Pechmalbec, l'ascension d'un guerrier

Fabien Esvan

Publié 01/03/2023 à 00:10 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Un soldat en mission. Quelques mois après son départ du HBC Nantes, Dragan Pechmalbec (27 ans) retrouve la France à l'occasion d'un déplacement à Paris avec le Telekom Veszprém. Considéré comme l'un des pivots les plus en vue du handball européen, l'international serbe, passé par les Bleus, se confie sur son parcours et son ascension vers les sommets.

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C'est un choc qui vaut son pesant d'or. Sur le papier seulement, pour cette fois. Déjà assuré de la première place du groupe A et d'une place en quarts de finale de la Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain accueille le Telekom Veszprém ce mercredi à Coubertin. Une rencontre au sommet qui rime aussi avec un retour dans l'Hexagone pour Dragan Pechmalbec.
Parti du HBC Nantes l'été dernier, où il évoluait depuis dix ans, le pivot franco-serbe s'est vite fait une place dans le collectif hongrois, réputé comme l'un des meilleurs du vieux continent. A l'heure où Veszprém se constitue peu à peu une armada XXL pour un futur proche, le guerrier compte bien confirmer l'étendue de ses progrès. Avec appétit et hargne, comme il l'a toujours fait.

Le football pour les repères et le caractère, Nemanja Vidic comme modèle

Issu d'une famille de sportifs avec un papa basketteur et une maman handballeuse, Dragan Pechmalbec a pourtant attendu avant d'embrasser une carrière sur les parquets. Car le natif de Cahors a d'abord eu un ballon rond dans les pieds jusqu'à ses 16 ans, où il est notamment passé par le centre de préformation du Stade Rennais.
Avant de changer de cap, faute d'opportunité chez les Rouge et Noir. "Je voyais qu’au foot je me donnais énormément et que quelque chose coinçait. À 16 ans, je me suis dit que c’était le moment de tenter autre chose. Je suis allé passer les tests du pôle espoir de Bréquigny en 'candidat libre' parce que je n’avais pas de club", nous confie-t-il.
Le fait d'avoir joué défenseur central, ça m'a beaucoup aidé sur le rapport de distance au handball.
Fan de Novak Djokovic, mais surtout de l'ancien roc de Manchester United Nemanja Vidic, le pivot estime que le football l'a beaucoup aidé dans son approche du handball. "Mon sportif numéro un, c’est Nemanja Vidic. Tout collait, quand j’étais à Rennes : il était serbe, il jouait à mon poste, il était rugueux, j’essayais de m’identifier à lui. Le fait d'avoir joué défenseur central, ça m'a beaucoup aidé sur le rapport de distance au handball."
S'il ne maîtrise pas toutes les spécificités du handball à ses débuts, le colosse se fait peu à peu une place, porté par une rigueur et un mental d'acier. "Au foot, il fallait se battre tous les week-ends dès 12 ans, 13 ans, il fallait être rigoureux. Ça m’a permis d’avoir un mental solide." Avant d'être repéré par Greg Cojean et le HBC Nantes en 2012, l'un des ténors du handball français.

Une aventure sans lendemain avec l'équipe de France

Très vite, l'ancien footeux gravit les échelons à vitesse grand V chez les Violets. Réputé solide défenseur, Pechmalbec progresse aussi en attaque. Jusqu'à exploser totalement aux yeux du grand public et des Bleus en 2018. "J'ai été appelé assez tôt pour jouer en équipe de France (ndlr, il avait 22 ans lors de sa première sélection), juste en sortie des espoirs pour trois matches de Golden League."
Mais l'histoire d'amour peine à démarrer avec la sélection. Souvent retenu pour les stages, le pivot doit composer avec une concurrence XXL et patiente alors que la sélection serbe lui fait des appels du pied. "À l’époque, je ne me voyais pas forcément changer. J’étais peut-être impatient, mais je pense que j’aurais pu faire partie d’une liste pour certains matches…"
C'est finalement un ultime rassemblement en 2021 qui le convainc de renoncer à l'escadron tricolore. "On approchait les trois ans avec la possibilité de changer de sélection. J’ai demandé à avoir un entretien avec Guillaume Gille. Je lui ai expliqué toutes les thématiques, tous les problèmes qui me tracassaient. Je lui ai dit que la sélection serbe me voulait et que je devais faire un choix sur le prochain rassemblement et c’est ce qui s’est passé."
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Dragan Pechmalbec sous le maillot de la Serbie contre du Championnat du monde 2023.

Crédit: Imago

Briller loin du "cocon H"

C'est finalement en club que Dragan Pechmalbec se taille une solide réputation. Ses performances régulières avec le H attisent les convoitises un peu partout en Europe. Paris l'a dans le viseur depuis longtemps, mais c'est finalement Veszprém qui rafle la mise. "Au moment des négociations, je n’étais pas contre l’idée de rester à Nantes… Mais l'opportunité de Veszprém me donnait envie."
Je rigole avec les mecs de l’équipe avec qui je suis resté en contact en leur disant qu’ils jouent mieux depuis que je suis parti !
Jusqu'à y voir poindre une once de regret de ne pas avoir continué l'aventure au H, très en vue en C1 cette année ? Loin s'en faut pour le guerrier qui préfère sortir la carte de l'humour. "Je rigole avec les mecs de l’équipe avec qui je suis resté en contact en leur disant qu’ils jouent mieux depuis que je suis parti. Je leur dis que ce serait dommage s’ils gagnent le titre sans moi."
Huit mois après son arrivée, l'international serbe s'est pleinement fondu dans le collectif de Momir Ilić. "Tout le monde a essayé de me mettre à l'aise dès le début. Je m’entends bien avec l’autre pivot Andreas Nilsson. Il m’a mis en confiance. J’ai eu du temps de jeu dès le début car je performe plutôt bien aux entraînements. Avec Kentin (Mahé), j’ai une très bonne relation, on arrive à avoir des petits coups faciles. On peut parler librement français, sans que personne comprenne."
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Veszprem, un poids lourd en quête de rédemption

Les premières impressions du joueur en disent un peu plus sur ce changement de dimension. Comme un besoin de se challenger. "C’est très carré ici, c’est un peu entre le hand et le foot. Tout est fait pour qu’on ne pense qu’au handball. À Nantes, j’avais peut-être un peu plus de liberté sur le terrain. En fonction de mes sensations, je pouvais faire ce que je sentais pendant les matches. C’est très axé sur la discipline à Veszprém."
Déjà fournie, l'armada hongroise s'enrichira de nouveaux talents la saison prochaine avec les arrivées des Tricolores Hugo Descat (Montpellier) et Ludovic Fabregas (FC Barcelone). Sans oublier que Nedim Remili a rejoint le club il y a peu en raison des déboires de Kielce et de la grosse blessure de l'Egyptien Yahia Omar, une grosse perte pour le champion d'Europe 2019. "Veszprem a toujours eu l’habitude de faire de gros recrutements. C’est sûr que l’année prochaine ça va parler français dans le vestiaire. Il y a toujours eu des équipes façonnées pour gagner la Ligue des Champions ici", explique l'ancien Nantais.
S'ils espèrent surtout ravir le titre au Pick Szeged sur la scène nationale, après deux ans à jouer les dauphins, Veszprém et Pechmalbec n'en demeurent pas moins des favoris à la victoire finale en C1. Face à Paris, les Hongrois ont un sacré test. "C’est une équipe qui joue très, très bien. Ils arrivent toujours à avoir un niveau minimum qui est très élevé", analyse le Lotois. "On va galérer, ça c’est sûr. De notre côté, les choses ont aussi changé." Avec Pechmalbec dans ses rangs, Veszprém peut en tout cas partir sereinement au combat.
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Dragan Pechmalbec lors du Championnat du monde 2023.

Crédit: Imago

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