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JEUX PARALYMPIQUES - “La communication, c’est le coeur de la performance”, le rôle du guide en ski alpin

Maxime Ducher

Mis à jour 05/03/2022 à 09:37 GMT+1

JEUX DE PEKIN - Engagés sur les disciplines de vitesse à Pékin, Hyacinthe Deleplace et son guide Valentin Giraud-Moine doivent être en adéquation. L’expérience de l’ancien descendeur, récemment retraité, revêt alors une grande importance dans la prise de décision en course ainsi que dans la communication avec son athlète. Décryptage du rôle essentiel de guide par Valentin Giraud-Moine.

Alpine Skiiing : Kvitfjell : Men's Downhill Wcup : Valentin Giraud-Moine

Crédit: Eurosport

Comment guides-tu Hyacinthe pour réaliser la meilleure descente possible ?

Valentin Giraud-Moine : Je dois d’abord lui apporter mon calme et ma sérénité. Je dois l’aider au maximum sur les reconnaissances, sur les choix de trajectoire, voir ce qu’il veut faire, adapter notre choix stratégique, car ce ne sont pas les mêmes trajectoires que chez les valides.
Je lui annonce vraiment tout ce qu’il peut y avoir devant lui, qu’il ne soit pas surpris. Ce qui est compliqué, c’est que, lui, la porte il la voit au dernier moment, donc il faut s’imaginer qu’il ne voit rien et d’un coup il voit la porte passer à 120km/h à côté de lui. Je me retourne régulièrement, et si lui voit que je ne me suis pas retourné et qu’il me perd de vue il me l’annonce en disant “régule”, ce qui veut signifie “ralentis”. Ensuite, je m’adapte en me relevant et le laissant revenir sur moi pour l'emmener au mieux sans faire de fautes.
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"The Rock" comme si vous y étiez : Découvrez la descente de Pékin en caméra embarquée

Quelle place a la communication lors d’une descente ?

V. G-M : On travaille beaucoup la communication car c’est vraiment le cœur de la performance. Quand la communication se déroule sereinement, c’est vraiment le top et la performance est tout de suite là. Il faut qu’il sache où il en est dans le tracé et mon rôle c’est vraiment d’essayer de gérer mon allure pour rester devant lui dans une zone où il me voit, donc à une quinzaine de mètres environ.

Comment ne pas commettre d’erreurs ?

V. G-M : Déjà, je prends du matériel beaucoup plus facile à skier parce que, forcément, on fait des erreurs, donc il faut que je puisse les rattraper au plus vite. Techniquement, il faut que j’ai la meilleure attitude possible car il a tendance à se calquer sur mon attitude. Si j’ai une attitude profilée, il va faire pareil en se disant que c’est une partie facile. Il faut vraiment que je skie propre techniquement mais plus en termes de démonstration que d’efficacité. Si je fais une toute petite erreur de trajectoire, son timing va être décalé et, avec le temps de réaction en plus, admettons deux dixièmes, il perd tout de suite 10 mètres de ligne.
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Valentin Giraud Moine durant la descente de Garmisch-Partenkirchen en 2017

Crédit: Getty Images

La manche parfaite c’est de partir, je lui annonce les obstacles et lui me répond “OK, OK, OK…” et on avance sans avoir de tension. Parfois, il peut paniquer car on skie à 120km/h et dès qu’on rate un truc, il ne sait pas s’il va prendre un filet, une porte etc. Il faut vraiment qu’il me fasse confiance. C’est une pression supplémentaire, mais je suis dans un niveau de ski où je suis vraiment en aisance. Donc je peux gérer tous les autres paramètres.

Quelles sont les principales qualités d’un bon guide ?

V. G-M : Il faut beaucoup de patience au quotidien. On est habitué à faire les choses vite, mais ne serait-ce que scratcher les skis et monter dans la benne, dans la journée on perd énormément de temps. Il faut être très calme avec lui. Il ne voit pas bien donc tous ses autres sens sont beaucoup plus développés. Il faut qu’il me sente beaucoup plus calme et sûr de moi parce qu’il va se calquer dessus.
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