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Pittsburgh revanchard

Eurosport
ParEurosport

Publié 30/05/2009 à 21:00 GMT+2

Pour la première fois depuis 25 ans, les fans de hockey se voient offrir deux saisons de suite la même finale. Detroit, champion en titre, reçoit à nouveau la réplique de Pittsburgh à partir de samedi. Les jeunes Penguins ont désormais un peu plus de métier. Et si c'était leur tour?

Ne vous fiez pas au visage angélique et encore adolescent de Sidney Crosby. L'enfant prodige canadien n'a peut-être que 21 ans, mais il a suffisamment de vécu aujourd'hui dans la NHL pour savoir ce qu'il veut et, plus important, comment l'obtenir. La jeune star de Pittsburgh a payé pour apprendre. L'année dernière, les Penguins, à l'image de leur capitaine, découvraient les finales de la Coupe Stanley, plein d'ambition et d'envie. Ils s'étaient alors casser les dents sur une infernale machine à gagner, nommée Detroit. 12 mois plus tard, le destin, ou plutôt la logique, tant les deux équipes ont à nouveau dominé leur sujet dans ces playoffs, offre à Pittsburgh une opportunité de revanche. Et les Pens, à l'image de leur tout jeune capitaine, savent à quoi s'attendre, ce qui change tout. "Cette année, il n'y a pas de surprise, pas de découverte. Nous pouvons mieux préparer l'évènement ", souligne Crosby.
L'ambition et l'envie sont toujours là, mais avec ce soupçon d'expérience supplémentaire qui pourrait faire toute la différence. L'an dernier, notamment lors des deux premiers matches, les Pens avaient l'air de petits garçons face à des hommes. Ils avaient grandi au fil de la finale, mais pas assez vite pour priver Detroit de son quatrième titre en 11 ans. "On sait ce qu'on a à faire. Ce n'était pas le cas l'année dernière. Je ne dis pas que nous allons gagner cette finale. Mais je suis certain que nous ne passerons pas à côté comme la saison dernière ", promet Crosby. C'est aussi l'avis des Red Wings, convaincus d'être confrontés à un challenge plus relevé qu'en 2008, à l'image du gardien Chris Osgood. "Ils ont grandi. L'an dernier, je me souviens qu'ils cherchaient toujours à marquer les buts les plus jolis possibles, les mieux construits, comme s'ils voulaient bien montrer qu'ils avaient beaucoup de talent. Maintenant, ils veulent marquer, simplement marquer, même des buts très laids. C'est comme ça que l'on gagne des matches", rappelle Osgood.
Trois matches en quatre jours
Depuis un an, sur le papier, les deux équipes ont relativement peu changé, à deux exceptions près. Marian Hossa, d'abord. Déterminant en playoffs en 2008 avec Pittsburgh, l'ailier slovaque a décidé à l'intersaison de rejoindre Detroit pour assouvir ses rêves de titre. Pour l'instant, il n'a pas eu à regretter son choix. Mais si Detroit venait à s'incliner en finale face à son ancienne équipe, Hossa pourra se mordre les doigts. "Parfois, vous devez prendre des décisions difficiles et j'ai fait ce choix. J'espère qu'il sera bon jusqu'au bout. Je ferai un bon scout en tout cas car je sais choisir les bonnes équipes on dirait", a-t-il plaisanté. L'autre changement principal est survenu sur le banc de Pittsburgh. Au mois de février, alors que la franchise pennsylvanienne galérait à la 10e place de la Conférence Est, Michel Therrien a été limogé. Son remplaçant, Dan Bylsma (qui a joué pour Mike Babcock, le coach de Detroit, quand les deux hommes étaient à Anaheim), a redonné confiance à un groupe qui a ensuite remporté 18 de ses 25 derniers matches pour accrocher la 4e place de la conférence avant de tout casser en playoffs. Contrairement à celle de Detroit, la saison de Pittsburgh n'a donc pas été un long fleuve tranquille, mais cette difficulté a sans doute permis au groupe de mûrir.
Sur le papier, difficile en tout cas de départager la jeunesse de Pittsburgh et l'expérience de Detroit. Les Red Wings possèdent un vécu inégalable. Depuis que Nicklas Lidstrom a été drafté en 1992, les Wings n'ont jamais fini plus bas que la 6e place de la saison régulière. Ils ont remporté quatre Coupes Stanley (1997, 1998, 2002 et 2008) et disputé les playoffs sans discontinuer ces 15 dernières années. Leur profondeur d'effectif est également très supérieure à celle de leur adversaire, notamment au niveau de la troisième ligne défensive ou des troisième et quatrième ligne d'attaque. Du coup, même les blessures de Lidstrom, de Pavel Datsyuk ou de Kris Draper ont pu être compensées sans trop de difficultés lors de la finale de conférence contre Chicago. Osgood, considéré souvent à tort comme le maillot faible de la chaîne, s'est montré impressionnant depuis le début des playoffs. Detroit sait tout faire. "On peut gagner des matches affreux, hyper physiques, ou briller dans une rencontre ouverte. On peut s'adapter à tout et à tout le monde", souligne "Ozzie", un des chouchous du public de la Joe Louis Arena.
Mais un élément pourrait peser très lourd. Alors que la finale ne devait débuter que le 5 juin, la NHL, à la demande de la chaine de télévision CBS, qui retransmet l'évènement, a décidé de faire débuter la série dès samedi soir, avec un deuxième match dans la foulée dimanche (une première depuis 1955!) et le troisième, à Pittsburgh, mardi. A Detroit, les dents grincent, car els Wings ont fini leur duel face à Chicago mercredi (Pittsburgh avait bouclé sa série 24 heures plus tôt) et les vieilles jambes du Michigan ne sont pas guillerettes à l'idée de jouer trois fois en quatre jours. A l'inverse, ça ne dérange pas les jeunots que sont Sidney Crosby, Evgueni Malkin ou Jordan Staal. Les Red Wings semblent plus complets, mais les éléments conjoncturels plaident en faveur des Penguins. Dans les deux villes, l'engouement est en tout cas énorme. Detroit, appelée "Hockey town", est une des rares villes des Etats-Unis où le hockey tient une place aussi importante face aux franchises NBA, NFL et MLB. Les Wings rêvent d'étendre leur dynastie avec un cinquième sacre en 12 ans. De son côté, Pittsburgh reste nostalgique de l'ère Mario Lemieux et du doublé réussi en 1992 et 93. Aujourd'hui, c'est d'un autre doublé dont rêve la ville. Il y a quatre mois, les Steelers remportaient le Super Bowl. Une Coupe Stanley dans la foulée et l'été serait fier à Pittsburgh…
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