"Aider une équipe d'usine"

François Delecour : Cela fait sept ou huit ans que je n'avais pas roulé en rallye. Après toutes ces années, je me suis rendu compte que c'était ma vie. En fin de saison dernière, j'ai disputé trois courses. J'ai d'abord participé à une course de côte en Italie, style "Pike's Peak", avec une Mitsubishi Groupe N. J'ai terminé à la 3e place. Puis j'ai disputé deux rallyes au volant d'une 206 WRC que j'ai gagné. Ces épreuves m'ont vraiment donné envie de replonger. En plus, ça m'a fait une petite préparation pour le Monte-Carlo.

F.D. : Je ne m'y attendais pas forcément à vrai dire. En fait, je ne savais pas où situer la Peugeot 207 S2000 qui datait de 2007. Mon objectif était de rentrer dans le top 10 et d'être compétitif. Je me suis rendu compte qu'il ne me manquait pas grand chose pour être compétitif. Avec de nouvelles évolutions et un peu plus d'essais, ça pourrait le faire.

F.D. : C'était incroyable. Il y avait en engouement terrible que ce soit au parc d'assistance à Valence, mais aussi sur le parcours avec des banderoles... Je pense que je faisais le lien entre deux générations. Certains avaient peut-être entendu parler de moi grâce à leur parent. Et puis les anciennes générations étaient là-aussi. C'est vrai que le Monte-Carl', c'est un peu mon rallye. J'ai ressenti quelque chose de fort. Ça m'a donné un coup de motivation incroyable. Je crois que je n'ai jamais eu autant envie de repartir.

F. D. : J'ai encore l'envie, la motivation et le physique. C'est vrai que j'ai 48 ans. Mais il y a des jeunes de 20-25 ans qui sont moins forts que moi. J'ai aussi le sentiment que d'autres pilotes de ma génération n'ont plus cette envie, cette flamme. Moi j'ai la chance de pouvoir faire du sport à longueur de journée que ce soit du vélo, du tennis...Ça me permet de rester en pleine forme et de ne pas avoir d'appréhension, de ne pas souffrir dans la voiture.

F.D. : Ça va très vite. Par rapport à mes références en WRC, j'ai trouvé que les châssis avaient fait un progrès considérable. J'ai été bluffé par les vitesses atteintes. Entre le châssis et les pneumatiques, c'est incroyable.

F.D. : J'aimerais bien faire le Tour de Corse. J'y travaille en tout cas avec Doumé (Dominique Savignoni, son copilote, ndlr). J'adore ce rallye et mon copilote aimerait bien essayer de monter sur le podium, chez lui, en Corse. Pour cela, je vais me rapprocher de Peugeot pour essayer d'obtenir une aide et disposer d'une voiture du niveau des autres Peugeot 207 S2000 officielles. Je pense sincèrement qu'on pourrait aider une équipe d'usine comme Peugeot face aux autres Skoda qui sont redoutables. En plus, on a fait quelque chose de bien au Monte-Carlo. J'ai l'impression que ça a été bien perçu. On va tout faire pour être au départ du Tour de Corse.

F. D. : Je suis sur un projet pour disputer l'intégralité du championnat d'Italie des rallyes au volant d'une C4 WRC ou une Focus WRC. Ce sont les projets en cours et j'espère qu'ils vont se concrétiser. Si cela se fait, cela me permettrait notamment d'être au Sanremo.