Dopage : l'exclusion pour 4 ans de la Russie recommandée par l'AMA

ParAFP

Mis à jour 25/11/2019 à 23:29 GMT+1

DOPAGE - A sept mois de l'organisation de certains matches de l'Euro 2020 à domicile, la Russie est menacée d'exclusion de toutes compétitions sportives jusqu'en 2023.

Les contrôles de nuit, nouvel arsenal dans la lutte anti-dopage

Crédit: Eurosport

Et si la Russie ne participait pas aux JO 2020 ? Et si sa participation à l'Euro 2020 était en suspens ? C'est en tout cas ce que préconise un comité indépendant de l'Agence mondiale antidopage (AMA) qui a recommandé ce lundi une suspension de quatre ans de la Russie des futures compétitions sportives pour avoir falsifié des données de laboratoire transmises aux enquêteurs de l'Agence.
Si le comité exécutif de l'AMA, qui doit se réunir le 9 décembre à Paris, confirme la longue liste des mesures qui lui sont recommandées par son comité de révision de la conformité (CRC), la Russie serait purement et simplement mise au ban du sport international pendant quatre ans. Mais l'affaire ne serait sûrement pas terminée car Moscou pourrait contester les sanctions devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
La punition est en tout cas à la hauteur "d'un cas extrêmement grave" aux yeux du CRC, cité dans le communiqué diffusé par l'AMA lundi. Parmi les griefs cités, la disparition de "centaines" de résultats de contrôles antidopage suspects parmi les fichiers que Moscou avait remis à l'AMA au début de l'année.

Les sportifs devront montrer patte blanche pour participer sous drapeau neutre

"Les données de Moscou ne sont ni complètes ni entièrement authentiques", a fustigé l'agence dans son communiqué. Or, la remise de ces données était une condition fixée par l'AMA pour lever de précédentes sanctions contre l'agence antidopage russe (Rusada), au coeur d'un système de dopage institutionnel entre 2011 et 2015.
picture

Scandale dopage et corruption en Russie : Rapport de l'AMA distribué aux journalistes à Genève

Crédit: AFP

Du coup, le CRC préconise d'utiliser la manière forte. Tout d'abord, pendant quatre ans, aucun officiel russe, ni le drapeau du pays, ni son hymne n'auraient droit de cité lors des éditions des Jeux olympiques d'été ou d'hiver, ainsi qu'aux Jeux olympiques de la jeunesse ou aux Jeux paralympiques. Cela concernerait donc les Jeux d'été de Tokyo 2020 et ceux d'hiver à Pékin en 2022.
Pour les sportifs, seuls ceux qui seraient "en mesure de démontrer qu'ils ne sont impliqués en aucune manière" par l'affaire seraient admis sur les compétitions, sous drapeau neutre. Des sanctions déjà subies par la Russie aux JO d'hiver 2018 de Pyeongchang, ou lors de toutes les compétitions internationales d'athlétisme depuis 2015.
Sous Vladimir Poutine, la Russie a fait du sport un outil de sa puissance sur la scène internationale, mais elle n'en finit plus de payer les conséquences du dopage à grande échelle. Ainsi, si l'AMA suit son comité, le pays ne serait plus autorisé à candidater à l'attribution d'événements sportifs internationaux, JO compris.

Quid de l'organisation de l'Euro ?

Pire, si des événements lui ont déjà été attribués, l'organisateur devra les lui retirer et les "réattribuer à un autre pays, sauf si c'est impossible d'un point de vue légal ou pratique". En théorie, cette mesure pourrait donc concerner l'Euro 2020 de football et la ville de Saint-Pétersbourg, qui doit accueillir des rencontres.
picture

Yuri Ganus, directeur de l'agence antidopage russe

Crédit: Getty Images

Reste à savoir si le comité exécutif de l'AMA, composé à part égales de représentants du mouvement olympique et des gouvernements, ira si loin. Les précédentes sanctions contre la Russie, pour punir la mise en place du système de dopage institutionnel, ont été à l'origine de vives polémiques ces dernières années, des voix s'élevant pour critiquer l'indulgence du Comité international olympique (CIO).
Peu avant les JO de Rio 2016, l'AMA avait déjà préconisé une exclusion de la Russie, mais le CIO avait eu le dernier mot et avait laissé le soin de trancher aux fédérations sportives internationales. Mais depuis, l'AMA a renforcé ses pouvoirs de sanctions, et il appartiendrait au TAS de se prononcer en appel.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité