JO - Paris 2024 - Frédéric Weis sur le cas Thomas Heurtel : "Il a tout fait pour ne pas faire partie de cette sélection"

A moins de six mois des Jeux Olympiques, le cas Thomas Heurtel est revenu sur la table. De manière brutale. Non sélectionnable en équipe de France depuis qu'il a rejoint le Zenit Saint-Pétersbourg à l'automne 2022 après avoir pourtant ratifié la charte de la FFBB (Fédération française de basket) dans laquelle il s'engageait à ne pas signer avec un club russe ou bélarusse après l'invasion de l'Ukraine, le meneur a mis les pieds dans le plat la semaine passée. "Bien sûr qu'ils savent. Bien sûr que la charte était bidon. C'est pour ça qu'il faut la déchirer. Tout le monde était au courant", a déclaré Heurtel au "Skweek Show by Tony Parker".

Une attaque frontale qui a poussé la FFBB à réagir quelques minutes après. "Le Bureau Fédéral de la FFBB et son Président, Jean-Pierre Siutat, n'étaient pas au courant de l'existence d'un contrat entre Thomas Heurtel et un club russe ou bélarusse", a répondu la Fédération dans un communiqué. Et si Heurtel a aussi glissé qu'il "espère être" à Paris 2024 ("J'en ai parlé avec Boris (Diaw), Vincent (Collet)... Il faut que je signe (ailleurs, NDLR) avant l'annonce du groupe" retenu, soit mi-mai"), Frédéric Weis, qui qui sera consultant sur Eurosport pour Paris 2024, balaye lui cette hypothèse d'un revers de la main quand on lui demande si la France peut se présenter aux Jeux sans le meneur du Zenit : "Ce n'est pas qu'on peut s'en passer, c'est qu'on va s'en passer. Il a tout fait pour ne pas faire partie de cette sélection. Il a scié lui-même la branche sur laquelle il est assis."

Aux yeux de l'ancien pivot de l'équipe de France, la dernière sortie de Thomas Heurtel a définitivement clôturé ce dossier. "C'était déjà complexe au départ. Et si en plus, tu commences à tirer à boulets rouges sur le président de la fédération..., lance le médaillé d'argent aux Jeux Olympiques 2000. Je ne vois pas comment le président va pouvoir dire : 'D'accord, je te pardonne le fait d'avoir signé en Russie alors qu'il y avait la charte. Et en plus, je te pardonne le fait de m'avoir défoncé.' Je ne suis pas sûr que cela se passe comme ça…. Donc, on va s'en passer." Et ce n'est pas anodin.

L'été dernier, l'équipe de France a payé cash ses carences au poste de meneur, où l'absence d'un joueur avec l'expérience et le profil de Thomas Heurtel s'est fait cruellement ressentir. Après le fiasco du Mondial 2023, le capitaine Nicolas Batum a d'ailleurs milité pour le retour du banni. Mais voilà, il y a aujourd'hui plus de chances que l'ancien meneur du Barça regarde les Jeux devant son écran. Et c'est un vrai souci : "On va avoir un problème au poste de meneur, estime encore l'ancien pivot du CSP Limoges. Pour le profil créateur car des meneurs défenseurs, on en a avec Andrew Albicy ou Frank Ntilikina. On va peut-être devoir décaler à nouveau Nando (De Colo, ndlr) mais sur des petites séquences. (…) Sur tous les autres postes, on est assez bien armés même s'il y a un doute avec Evan Fournier. En revanche, sur celui de meneur, on est un peu en difficulté. C'est un vrai problème, un vrai casse-tête pour moi".

Sans un meneur capable de gérer le tempo ou de montrer le chemin à suivre lors des moments clefs, l'équipe de France n'aura en effet pas les mêmes arguments. On l'a vu en Indonésie lors du dernier Mondial. Et à Paris dans quelques mois, ça peut tout changer pour les ambitions tricolores. "C'est la plus grosse inquiétude. C'est bien d'avoir des très fort joueurs. Mais si tu n'as pas un joueur qui les abreuve, c'est compliqué", conclut un Fred Weis inquiet.