JO PARIS 2024 - J-500 | Cérémonie d'ouverture, transports, billetterie. budget, écologie... Les défis de l'organisation

Mis à jour 14/03/2023 à 09:32 GMT+1

JEUX OLYMPIQUES PARIS 2024 - Ce mardi 14 mars, nous sommes à 500 jours de la cérémonie d'ouverture des JO 2024 de Paris. Celle-ci, et notamment sa sécurité, figurent parmi les défis qui demeurent pour le Comité d'organisation (COJO). Parmi eux, on peut aussi citer la billeterie, les transports, le budget, les sites mais aussi l'engagement de Jeux "à contribution positive pour le climat".

Les anneaux olympiques devant la Tour Eiffel, pour célébrer l'organisation par Paris des JO 2024

Crédit: Getty Images

La cérémonie d'ouverture

L'idée avait suscité un enthousiasme quasi-unanime : sortir la cérémonie d'ouverture du carcan du stade pour la placer au cœur de la ville, avec un défilé des délégations sur la Seine. Un choix inédit, hors normes et incontestablement très excitant. Le 26 juillet 2024 à 20h24, l'événement devra être grandiose en mondovision. Mais à mesure que l'échéance se rapproche, les questions se sont multipliées, notamment en termes de sécurité. Un vrai casse-tête.
600 000 personnes sont annoncées sur les bords ou à proximité des quais. Le ministère de l'Intérieur, lui, souhaiterait le faire descendre à 500 voire 400 000. Sur l'ensemble de l'espace public, on estime à environ un million le nombre de personnes présentes ce soir-là. Le ministère de l'Intérieur envisage de mobiliser plus de 30 000 gendarmes et policiers pour la seule cérémonie d'ouverture. Le gouvernement souhaite aussi faire appel à des agents de sécurité privés mais, pour l'heure, les appels d'offre ne font guère recette.
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Prestigieux et monumental : découvrez le parcours de la cérémonie d'ouverture sur la Seine

Les services de l'Etat, la mairie de Paris et le Comité d'organisation des Jeux collaborent étroitement sur ce sujet sensible, car Paris ne peut se permettre de lancer ses J.O. sur un couac. "Tout le monde travaille et travaille énormément. Une cérémonie pareille n'a jamais eu lieu. Le défi est énorme. Mais on va y arriver, on sera prêt", confie à l'AFP un haut fonctionnaire impliqué dans le projet.

Le budget

C'est l'éternelle question posée à tout pays organisateur des Jeux Olympiques, plus encore ceux d'été. Ça l'est sans doute plus que jamais alors que les populations rechignent de plus en plus à voir leur État dépenser - et de façon quasiment systématique, perdre - de l'argent pour quinze jours de fête sportive. Alors, combien coûteront les J.O. de Paris 2024 ? La France peut-elle éviter un dérapage comparable à celui de Tokyo, dont l'addition finale a presque été multipliée par deux par rapport aux chiffres avancés dans le dossier de candidature ?
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Estanguet : "Enfin, on peut savoir à quoi les Jeux vont ressembler"

Paris tablait initialement sur une enveloppe de 6,6 milliards d'euros. Mais en raison essentiellement de l'inflation, elle a déjà grimpé à près de 9 milliards. Rappelons qu'une grosse partie du budget est assurée par des fonds privés et par le CIO. Mais dans les chiffres avancés ne figurent pas certains coûts qui, eux, relèvent uniquement de l'argent public, à commencer par ceux liés aux questions de sécurité. Le gouvernement parlait il y a quelques mois de 419 millions d'euros, mais il n'y a là rien de définitif.
Au total, entre l'Etat et les collectivités territoriales, le coût des Jeux en termes d'argent public s'élèverait à 2,166 milliards. La Cour des Comptes, elle, table plutôt sur trois milliards. En réalité, il est impossible de dire avec précision combien, au final, les Jeux de Paris coûteront au contribuable. D'autant que, comme les précédentes éditions l'ont montré, le chiffre définitif sera connu... bien après la fin de la quinzaine olympique.

Les transports

Comment faire en sorte qu'un réseau saturé puisse tenir le choc avec une demande bien supérieure à la normale pendant l'événement le plus important à Paris depuis des dizaines et des dizaines d'années ? C'est toute la question que se posent les organisateurs, la région et la ville de Paris. Nouveau patron de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex, a ainsi un sacré dossier sur les bras alors que 500 000 personnes de plus par jour pourraient se presser dans les transports en commun franciliens.
Il faut dans un premier temps que les nouvelles lignes soient terminées, le prolongement de la 14 par exemple qui desservira notamment le très symbolique village olympique. Dans un deuxième temps, il faudra être capable de répondre à l'immense demande, tout en garantissant un réseau fiable. La RATP prévoit ainsi de recruter 6 600 personnes alors que l'offre de transports pendant les Jeux Olympiques pourrait être augmentée de 15%. Sera-ce suffisant ? Là est toute la question et les Franciliens qui le peuvent sont d'ores et déjà gentiment invités à télétravailler ou à... partir en vacances du 26 juillet au 11 août 2024.

La billetterie

C'est indéniablement le hic de ce début d'année. Présentée pour être révolutionnaire, la vente par packs a déçu une immense majorité du public qui souhaite assister aux Jeux Olympiques. Passés les premiers jours, le système forçait la note à grimper sérieusement et beaucoup ont renoncé, espérant pouvoir se rabattre sur la vente à l'unité qui débutera le 11 mai prochain, via un nouveau tirage au sort.
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ESTANGUET : "LA PLUS GRANDE VENTE DE BILLETS DE L’HISTOIRE EN FRANCE"

Tony Estanguet est monté au créneau pour défendre cette phase 1, rappelant que "3,25 millions de billets ont été vendus en trois semaines", insistant sur la réussite alors que la barre des 3 millions était visée. Reste que la polémique est là et que les "300 000 billets à 24 euros" promis pour la phase 2 ne suffiront peut-être pas à l'éteindre. Vantant des Jeux populaires, le COJO a du pain sur la planche. Si les déçus de la phase 1 le sont encore pour la phase 2, les éléments de langages seront sans doute bien mal accueillis par le grand public, et le mal sera fait.

Des Jeux "verts"

Ou, plus précisément, des "Jeux à contribution positive pour le climat". La France s'est engagée à faire de Paris 2024 des JO "durables" sur le plan écologique. Au cœur du projet, une réduction massive des émissions de CO² par rapport aux précédents Jeux. Sur ce plan, le pari devrait être tenu, grâce à différents éléments, comme les infrastructures des sites déjà largement en place ou le recours à de l'électricité d'origine renouvelable. De Londres à Tokyo en passant par Rio, les trois dernières éditions tournaient en moyenne à 3,4 millions de tonnes de CO² émises. Paris vise 1,5 million.
Cette volonté se heurte parfois à des problèmes concrets comme l'absence de climatisation dans les chambres des athlètes au Village olympique. Surtout, certains spécialistes tiquent sur la notion de contribution positive pour le climat, à l'image de Madeleine Orr, professeure à l'université britannique de Loughborough et experte en écologie du sport, qui explique à l'AFP : "Même s'ils font tout comme il faut, un gros événement international ne peut pas être parfaitement durable. L'événement le plus durable est celui qui n'a pas lieu".

Les sites

Il a fallu de longs mois, bien plus que prévu, pour pouvoir officialiser la liste des sites de Paris 2024. Au cœur du problème, le mélodrame mêlant le handball et le basket. Celui-ci a accepté de délocaliser sa première phrase à Lille, au Stade Pierre-Mauroy, que la Fédération internationale espère climatisé d'ici-là. Ce n'est qu'à cette condition, et pour éviter un parquet rendu glissant par la condensation, qu'elle dit accepter que ses joueurs évoluent à Lille. A l'inverse, le handball quitte le Nord pour s'installer au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.
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La Tour Eiffel, théâtre de plusieurs épreuves des JO de Paris 2024

Crédit: From Official Website

La climatisation, il en a donc récemment été question au village olympique. Soucieux de limiter l'impact environnemental de ces Jeux, le Comité d'organisation a décidé de ne pas climatiser les chambres des athlètes. Une annonce qui en a surpris plus d'un mais le COJO promet un différentiel de 6 degrés par rapport à la température extérieure en cas de forte chaleur. Problème pour la mairie de Paris, les délégations auront le droit d'installer des climatisations mobiles dans les chambres. "Il n'y en aura pas besoin", répond-elle.
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