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JO 2022 - Combien de médailles pour la France à Pékin ? Les meilleures chances, sport par sport

Mis à jour 13/02/2022 à 09:53 GMT+1

PEKIN 2022 - Nous sommes pile à un mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'hiver à Pékin. Après avoir battu puis égalé son record à Sotchi et Pyeongchang avec 15 médailles, la délégation française peut-elle faire mieux en Chine ? C'est un objectif ambitieux mais pas inatteignable. Tour d'horizon du potentiel de podiums des Bleus, sport par sport.

Combien de médailles pour la France à Pékin ? Les Bleus comptent en tout cas sur eux...

Crédit: Eurosport

BIATHLON

  • Bilan historique : 25 médailles (9 or, 5 argent, 12 bronze)
  • Bilan 2018 : 5 médailles (3 or, 2 bronze)
  • Potentiel 2022 : Entre 5 et 9 médailles
25 médailles dont 9 en or. Depuis son retour au programme olympique en 1992 à Albertville, le biathlon a apporté à la France plus de médailles que n'importe quel autre sport. Paradoxalement, pour les premiers Jeux de l'ère post-Martin Fourcade, la moisson pourrait s'avérer plus fructueuse sans celui qui a été la grande star du biathlon tricolore pendant une décennie. A Pyeongchang, en 2018, les Bleus avaient récolté cinq médailles dont trois en or. L'effet Fourcade avait alors joué à fond puisqu'il avait glané à lui seul deux médailles d'or en individuel avant de contribuer à celle du relais masculin.
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Jacquelin : "L'ombre de Martin Fourcade sera toujours avec nous et ce n'est pas un souci"

Fourcade n'est plus là, mais la densité du groupe n'a peut-être jamais été aussi prometteuse. Chez les hommes, Emilien Jacquelin occupe à ce jour la tête du classement général de la Coupe du monde, devant Quentin Fillon Maillet. Ils seront clairement les deux leaders en Chine. Les seules victoires françaises de l'hiver en solo sont venues d'eux : une pour Jacquelin, deux pour Fillon Maillet. Ils ont également décroché huit des neuf podiums de la saison, Simon Desthieux étant le seul autre Français à monter sur la boite, lors de la toute première épreuve de l'hiver.
Mais la grande nouveauté et la meilleure nouvelle de cette campagne 2021-2022, c'est la montée en puissance de ces dames. Elles aussi ont pris leur part du gâteau et si elles n'ont pas encore gagné, elles ont cumulé sept podiums en neuf courses, par l'intermédiaire de quatre athlètes différentes : Julia Simon (2), Anaïs Chevalier-Bouchet (2), Anaïs Bescond (2) et Justine Braisaz (1). Pour l'or, le potentiel n'est pas aussi élevé qu'avec un Fillon Maillet ou un Jacquelin, mais l'homogénéité du groupe féminin est peut-être supérieure encore. Au total, hommes et femmes confondus, le biathlon français a obtenu 16 podiums en 18 courses individuelles.
A cela il faut ajouter les trois relais, masculin, féminin et mixte. Là aussi, les chances de médailles seront grandes. Sur les quatre premiers relais de l'hiver, les garçons ont signé deux deuxièmes places. Les filles ont fait mieux encore avec une victoire et une troisième place. Pour résumer, dans chacune des onze épreuves au programme, la France possèdera une, voire plusieurs, chances de médailles. Il est sans doute illusoire de compter sur une dizaine de podiums ou davantage, mais si le bilan n'est pas supérieur à celui de Pyeongchang en nombre de podiums (égaler les trois médailles d'or de 2018 sera compliqué), ce sera une réelle déception. Et le bilan total de la délégation tricolore dépendra pour une bonne part des performances des biathlètes.

SKI ALPIN

  • Bilan historique : 48 médailles (15 or, 16 argent, 17 bronze)
  • Bilan 2018 : 3 médailles (1 argent, 2 bronze)
  • Potentiel 2022 : 3 ou 4 médailles
Antoine Dénériaz doit commencer à trouver le temps long. Cela fait depuis 2006 qu’il attend un successeur. Sacré champion olympique de descente à Turin, il est le dernier représentant du ski alpin français à l’avoir porté au sommet de l’Olympe. Entre-temps, il y a eu le fiasco de Vancouver et les cuvées correctes de Sotchi (deux breloques) et Pyeongchang (trois).
Mais cette absence de sacre ultime n'a pas totalement érodé le pedigree de la France, qui dispute aux Etats-Unis le statut de troisième nation historique du ski alpin, derrière l’intouchable Autriche et la Suisse. La preuve : le tenant du Gros Globe de cristal est un Tricolore, en la personne d’Alexis Pinturault. Double médaillé il y a quatre ans, "Pintu" sera encore un sacré client en géant et en parallèle, lors des JO de Pékin 2022, et ce même si Marco Odermatt tend à le supplanter dans le rôle du meilleur des polyvalents.
Le vainqueur sortant du classement général de la Coupe du monde abordera en revanche, probablement, le super-G et le slalom avec l’étiquette d’outsider. La pancarte du favori, il pourrait bien la laisser à son compatriote Clément Noël, entre les piquets serrés. Le Vosgien a dominé la première joute de la spécialité cette saison. Puis il a bien failli écraser la seconde… avant de manquer la dernière porte à Madonna di Campiglio.
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Noël impérial chez lui : son succès en vidéo

Double champion du monde en titre (géant et parallèle - une discipline non-olympique), Mathieu Faivre est bien plus discret en cette entame d’exercice 2021-2022. Du côté des as de la vitesse, la France comptera notamment sur un Matthieu Bailet (25 ans) en progrès et l’expérimenté Johan Clarey (41 ans en fin de semaine). Deux grosses cotes à défaut d’être les principales têtes d’affiche dans leur domaine.
Tessa Worley retrouve quant à elle les devants de la scène avec un timing prometteur. Lauréate du dernier géant de l’année 2021, elle sera une candidate au podium, a minima dans cet exercice. Enfin, le parallèle par équipes mixte, inauguré en 2018, représentera une ultime chance de médaille pour le contingent tricolore, le 19 février en clôture des compétitions de ski alpin. Peut-être même l’opportunité d’emboîter le pas à Dénériaz… si cela n’a été fait.
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Une deuxième manche maitrisée et un 15e succès en carrière : la victoire de Worley à Lienz en vidéo

SKI ACROBATIQUE

  • Bilan historique : 14 médailles (3 or, 5 argent, 6 bronze)
  • Bilan 2018 : 2 médailles (1 or, 1 argent)
  • Potentiel 2022 : Entre 3 et 5 médailles
Avec l'alpin et le biathlon, voilà sans doute le sport où les Français seront les plus attendus. Avec 14 épreuves au programme, seul le patinage de vitesse décernera plus de médailles que le ski acrobatique (13). Les Bleus ne sont certes pas compétitifs dans toutes les disciplines, mais ils vont abattre là quelques-uns de leurs meilleurs atouts. A commencer par Perrine Laffont dans les bosses.
A 23 ans, l'Ariégeoise a déjà tout gagné : Coupe du monde, Championnats du monde et, bien sûr, l'or aux J.O. voilà quatre ans. Elle s'aligne donc pour un doublé historique et sur le papier, elle est la femme à battre. Une nouvelle médaille est attendue au moins autant qu'elle est espérée, mais c'est bien l'or que vise Laffont. Toujours en ski de bosses, Ben Cavet s'avance lui en prétendant très sérieux au podium. Reparti deux fois déçu des Jeux (8e à Sotchi, 25e à Pyeongchang), il était sur le podium des derniers Mondiaux (2e).
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Laffont : "Être la fille à battre, ça me met un peu de pression"

Outre Perrine Laffont, l'autre grand espoir bleu en ski acrobatique est Tess Ledeux. Plutôt deux fois qu'une puisqu'en plus du slopestyle, elle bénéficiera de la présence du Big Air pour la toute première fois au programme. La cousine de Kevin Rolland a été championne du monde dans ces deux disciplines et a remporté le petit globe en slopestyle en 2021. Elle a par ailleurs décroché sa première victoire de la saison dès la première manche de Coupe du monde. Tous les signaux sont donc au vert pour Ledeux qui, si elle est encore toute jeune (20 ans) a pour elle l'expérience (douloureuse) de Pyeongchang. Antoine Adelisse, spécialiste du Big Air, rêve lui aussi d'une médaille.
Le skicross sera aussi un potentiel pourvoyeur de médailles. Même si cette discipline réserve toujours son lot de surprises et ne consacre pas toujours les meilleurs. Mais cela reste une discipline traditionnellement forte pour le ski acrobatique français et ce devrait encore être le cas cette année. Terence Tchiknavorian et Bastien Midol occupent les deux premières places du classement général de la Coupe du monde. A eux deux, en six courses cette saison, ils ont signé sept podiums. Et il y a toujours eu au moins un des deux sur la boite. Chez les dames, Marielle Berger Sabbatel et Alizée Baron figurent dans le Top 5 de la Coupe du monde. Le groupe est à la fois solide, dense et ambitieux.
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Ledeux lance son hiver olympique : sa victoire en vidéo

PATINAGE ARTISTIQUE

  • Bilan historique : 13 médailles (3 or, 3 argent, 7 bronze)
  • Bilan 2018 : 1 médaille (1 argent)
  • Potentiel 2022 : 1 médaille
Un paradoxe. La France ne compte qu'une seule chance de médaille en patinage artistique, mais c'est aussi une de ses plus sérieuses opportunités de titre olympique. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont tout gagné en danse sur glace, sauf l'or aux Jeux. Argentés en 2018, le tandem tricolore retente sa chance à Pékin et fera office de favori dans la course à la victoire. Sauf cataclysme, c'est une médaille assurée pour la délégation tricolore et pour être clair, tout autre résultat que l'or serait une déception pour Papadakis et Cizeron.
En dehors d'eux, la France ne sera alignée que chez les hommes, avec deux représentants, le quadruple champion de France en titre Kevin Aymoz et son dauphin lors des trois dernières éditions, Adam Siao Him Fa. Pour l'un comme pour l'autre, ce sera une grande première sur la scène olympique. Mais le podium apparaît inatteignable, à moins d'une divine surprise. Pour le patinage français, ce sera donc tout pour Papadakis-Cizeron.
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Record du monde tutoyé : Nouvel instant de grâce pour Papadakis et Cizeron

SNOWBOARD

  • Bilan historique : 12 médailles (4 or, 4 argent, 4 bronze)
  • Bilan 2018 : 2 médailles (1 or, 1 argent)
  • Potentiel 2022 : 1 ou 2 médaille/s
Retour avorté. Pierre Vaultier (34 ans), double champion olympique en titre de snowboard cross, a envisagé de revenir à la compétition malgré la grave blessure à un genou qui l’a conduit à prendre sa retraite fin 2020. Mais il a "décidé de renoncer à la suite d’un problème médico-légal", comme il l’a confié à Ski Chrono en décembre. Les principales chances de médaille du snowboard français à Pékin reposeront ainsi sur les épaules de Julia Pereira de Sousa Mabileau, argentée dans cette même discipline il y a quatre ans, et Chloé Trespeuch, bronzée en 2014.

SKI DE FOND

  • Bilan historique : 4 médailles (1 argent, 3 bronze)
  • Bilan 2018 : 2 médailles (2 bronze)
  • Potentiel 2022 : 2 médailles
Un double podium aux airs de promesse. Richard Jouve et Lucas Chanavat ont accompagné Johannes Klaebo sur la boîte, le 28 décembre lors du sprint libre à Lenzerheide, en ouverture du Tour de ski. Les deux hommes représenteront des chances de médailles lors de cette épreuve aux Jeux Olympiques, même si personne ne se dégage derrière la fusée norvégienne.
Mais c'est surtout collectivement que les Bleus peuvent briller, comme il y a quatre ans. Ils avaient décroché deux breloques en relais à Pyeongchang (4x10 km et sprint par équipes). Maurice Manificat était de la partie, dans les deux cas. Le fondeur de 35 ans compte même trois médailles olympiques.
Bien que perturbé dans sa préparation par une pubalgie, et récemment handicapé par une chute, Manificat espère encore s'illustrer à Pékin. Jean-Marc Gaillard (41 ans) figure toujours au sein de ce solide collectif tricolore. Son pendant féminin occupe en revanche une place moins importante au sein de la hiérarchie mondiale. Une médaille de Delphine Claudel ou d'une autre fondeuse française serait une surprise.
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Richard Jouve

Crédit: Getty Images

AUTRES SPORTS

Dans les neuf autres sports représentés à Pékin (Patinage de vitesse, short track, bobsleigh, luge, skeleton, combiné nordique, saut à skis, curling, hockey sur glace), la France sera soit absente, soit avec des chances de médailles infimes. Sauf divine surprise, difficile d'imaginer des médailles.
Toutefois, le bobsleigh (qui pourrait aligner une équipe féminine pour la première fois de son histoire) laisse un tout petit espoir. En short track, les Bleus nourrissaient de vraies ambitions en relais mais la grave blessure d'Aurélie Monvoisin privera les filles du relais alors qu'elles étaient vice-championnes du monde en titre.

Conclusion : Mieux qu'à Pyongchang et Sotchi, chiche ?

Selon les prévisions de l'institut Gracenote, qui a comme avant chaque rendez-vous olympique délivré dès le mois d'octobre ses prédictions, les Tricolores remporteraient 18 médailles à Pékin, contre 15 lors des JO 2018 à PyeongChang et à Sotchi quatre ans plus tôt. Là-dedans, seulement quatre médailles d'or.
C'est une projection très crédible, même si elle est comme toujours soumise aux aléas (blessures, forme du moment, surprises, chutes, voire... le Covid-19). Mais la délégation tricolore peut espérer signer les meilleurs Jeux d'hiver de son histoire. Si les têtes d'affiche répondent présent, six ou sept médailles d'or sont possibles, et entre 15 et 20 podiums au total.
Mais les Bleus n'ont que peu de marge de manœuvre, parce que les réserves sont minces derrière les tauliers et les sports-clés, car la France est inexistante ou absente dans au moins la moitié des sports au programme olympique. Pour signer ce record, le biathlon, le ski alpin et le ski acrobatique ne devront ainsi pas se rater. Mais il y a de vraies raisons d'être optimistes.
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