19 médailles, 6 titres : notre projection ambitieuse (mais pas irréaliste) pour les Bleus

Danse sur glace
Or : Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

Les sports de glace sont devenus le parent pauvre de l'équipe de France olympique aux Jeux d'hiver, à l'image du patinage artistique. Longtemps spécialité tricolore, ce sport n'a plus apporté la moindre médaille depuis le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat à Salt Lake City en 2002. On espère ne pas porter la poisse à Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, mais ne pas les voir sur le podium à Pyeongchang relèverait quand même de l'énorme catastrophe.

Champions du monde en 2015 et 2016, vice-champions du monde en 2017, ils visent l'or et rien d'autre. Les Canadiens Tessa Virtue et Steve Moir, champions du monde en titre, sont sans doute les seuls à pouvoir rivaliser avec eux. Mais après avoir battu trois fois le record du monde cette saison, les Français semblent en mesure de décrocher l'or olympique.

Le biathlon est devenu le principal pourvoyeur de médailles pour la délégation française. Lors des trois dernières éditions, 14 des 35 médailles tricolores sont venues de ce sport. Dont quatre titres olympiques. Cette fois encore, les biathlètes sont particulièrement attendues. A commencer évidemment par Martin Fourcade. Le Catalan, si tout se passe bien pour lui, peut réaliser une moisson totalement inédite dans l'histoire du sport français.

Il reste sur 18 podiums consécutifs en Coupe du monde, de mars 2017 à janvier 2018. Une constance ahurissante qui en fait presque une assurance tous risques dans la course aux médailles. La concurrence de Johannes Boe, qui a signé davantage de victoires que lui cet hiver (8 contre 6) est très rude, mais Fourcade a les moyens de faire encore mieux qu'à Sotchi. Attention quand même, les Jeux sont souvent le théâtre de surprises et les conditions pourraient niveler les valeurs. Nous misons sur trois podiums dans les épreuves individuelles et une autre dans le relais masculin. Avec deux nouveaux titres. Encore une fois, c'est ambitieux, mais pas irréaliste au vu de la saison en cours.

Une bonne surprise peut également venir d'Antonin Guigonnat et Quentin Fillon-Maillet (deux podiums chacun cet hiver). Il y a souvent une ou deux surprises aux Jeux. Pourquoi pas lui ? Chez les filles, Justine Braisaz est la valeur la plus sûre, même si, après un excellent début de saison, elle a connu davantage de difficultés. Mais l'équipe de France féminine aura à cœur de ne pas être bredouille comme en Russie voilà quatre ans.

Poursuite hommes
Or : Martin Fourcade

Individuel hommes
Argent : Martin Fourcade

Mass start hommes
Or : Martin Fourcade

Mass start femmes
Bronze : Justine Braisaz

Relais
Hommes : Argent
Femmes : Bronze

L'équipe de France a des atouts. Elle en a peu, en tout cas pour briguer des médailles, mais ces atouts-là peuvent s'avérer maîtres. Les Bleus peuvent viser le titre dans quatre épreuves : les géants hommes et femmes, le combiné hommes et l'épreuve par équipes, discipline dans laquelle elle est championne du monde en titre. L'an dernier, aux Mondiaux de Saint-Moritz, les Français n'avaient obtenu qu'une seule autre médaille, mais elle était également en or, grâce à Tessa Worley en géant.

Dans ces deux épreuves, une médaille est espérée, et le plus précieux métal n'est pas hors de portée. Mais une bonne partie des espoirs français reposent sur Alexis Pinturault. Capable de briller en géant, le skieur de Courchevel est aussi et surtout le meilleur spécialiste mondial du combiné depuis deux ans. Mais il a déçu dans les rendez-vous d'un jour. Dans les autres disciplines, en vitesse notamment, les Bleus auront besoin d'un exploit pour accéder au podium. Notre projection table sur quatre podiums et un titre. Comme à Saint-Moritz, cela pourrait se terminer avec moins de métal, mais plus d'or...

Combiné hommes
Argent : Alexis Pinturault

Géant hommes
Bronze : Alexis Pinturault

Géant dames
Or : Tessa Worley

Team Event
Bronze : Equipe de France

Ce fut la divine surprise de Sotchi il y a quatre ans. Avec cinq médailles, le ski acrobatique avait apporté une contribution essentielle à la moisson bleue en Russie, avec en point d'orgue le triplé historique de ces messieurs en skicross. Cette année, les médailles peuvent provenir de disciplines aussi variées que le skicross (encore), les bosses, le halfpipe ou le slopestyle. Champion olympique en titre, Jean-Frédéric Chapuis peut rêver au doublé en skicross. Il emmène avec lui une équipe ambitieuse. Et les filles, avec Ophélie David (41 ans), Alizée Baron et surtout Marielle Berger-Sabbatel (trois podiums cet hiver), lorgnent aussi une médaille.

En halfpipe, Marie Martinod vit à 33 ans les derniers instants de sa carrière. La vice-championne olympique et vice-championne du monde en titre veut (et peut) sortir par la grande porte. Kevin Rolland, lui, s'était paré de bronze en 2014. Il brigue un nouveau podium mais sa saison a été difficile. La grande révélation pourrait être sa cousine, Tess Ledeux, engagée en slopestyle. A seulement 16 ans, la benjamine tricolore a les moyens de monter sur le podium, même si elle reste sur une déception aux X Games.

Discipline de tradition en France, les bosses peuvent encore sourire aux Bleus. A 19 ans, Perrine Laffont arrive à Pyeongchang avec des références : vice-championne du monde en titre, elle livre une saison solide avec trois podiums, dont une victoire, sur ses quatre dernières sorties. Et malgré son jeune âge, elle a aussi son expérience de Sotchi pour elle. Benjamin Cavet, vice-champion du monde lui aussi, est également un candidat au podium.

Skicross hommes
Or : Jean-Frédéric Chapuis

Skicross femmes
Bronze : Marielle Berger-Sabbatel

Halfpipe femmes
Bronze : Marie Martinod

Bosses femmes
Argent : Perrine Laffont

Slopestyle femmes
Argent : Tess Ledeux

Les deux meilleurs atouts français se nomment Lucas Chavanat et Maurice Manificat. Chavanat a décroché ses trois premiers podiums en Coupe du monde cette saison sur le sprint libre. Il a un coup à jouer pour une médaille en Corée du Sud, même si c'est le sprint classique qui sera au programme, et non le libre. La carte la plus sûre est donc certainement Maurice Manificat, revenu à son meilleur niveau depuis le début de l'hiver. Sur le 15 kilomètre libre, il compte parmi les favoris. C'est d'ailleurs lui qui occupe la tête du classement de la discipline en Coupe du monde.

15 kilomètres hommes
Argent : Maurice Manificat

Les meilleures chances de médailles en snowboard se situent en snowboardcross. Chez les dames, il serait très décevant que les Tricolores ne décrochent pas a minima un podium. Cet hiver, au moins une Française est montée sur le podium lors des neuf manches de Coupe du monde disputées. Chloé Trespeuch, vice-championne du monde en titre et médaillée de bronze à Sotchi en 2014, est la plus régulière. Mais Charlotte Bankes et Nelly Moenne Loccoz peuvent également briguer l'or olympique.

Chez les hommes, la France dispose aussi d'un atout maître avec Pierre Vaultier, qui n'est autre que le champion olympique en titre. A 30 ans, Vaultier est toujours une des références du circuit. Le snowboarder de Serre-Chevalier est monté en puissance au fil de l'hiver avec deux victoires avant les J.O. Lors des cinq dernières courses, il a toujours figuré, au moins, sur le podium. Il sera un des hommes à battre.

Snowboardcross hommes
Or : Pierre Vaultier

Snowboardcross femmes
Argent : Chloe Trespeuch