Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le fabuleux destin d'Harley Windsor, premier Aborigène d'Australie à participer aux Jeux d'hiver

ParAFP

Mis à jour 06/02/2018 à 14:14 GMT+1

JO PYEONGCHANG 2018 - C'est une belle histoire dont le sport raffole. Du haut de ses 21 ans, le patineur australien Harley Windsor va devenir le premier Aborigène d'Australie à participer à des JO d'hiver. Un destin qui était loin d'être tracé pour lui.

Harley Windsor avec sa partenaire Ekaterina Alexandrovskaya

Crédit: Getty Images

C'est un peu par accident que Harley Windsor a découvert le patinage artistique à l'âge de huit ans, mais depuis, celui qui sera à Pyeongchang le premier Aborigène d'Australie à participer aux Jeux Olympiques d'hiver n'a plus jamais regardé en arrière.
Un jour en circulant dans la banlieue de Sydney, sa mère se trompe de chemin et le petit garçon se retrouve devant une enceinte assez peu commune dans ce pays aux températures torrides : une patinoire. "J'ai trouvé ça vraiment cool et ça m'a plu", raconte Windsor, aujourd'hui âgé de 21 ans, en marge du championnat des Quatre continents à Taïwan.

Partenaire particulier cherche partenaire particulière

"Les premières années, je ne pensais pas forcément continuer. C'était plus pour mon plaisir", se souvient-il pour l'AFP. "C'est peut-être vers l'âge de 15 ans que j'ai commencé à me dire 'j'aime vraiment ce sport. Je commence à être bon'".
A l'adolescence, une soudaine poussée de croissance conduit Windsor à s'orienter vers le patinage en couple, mais il reste un problème : la pénurie de patineuses dans le pays. Désireux de conserver leur pépite, ses entraîneurs d'origine russe se lancent alors à la recherche d'une partenaire.
C'est ainsi qu'ils traquent Ekaterina Alexandrovskaya, une patineuse basée à Moscou et délaissée par le système fédéral russe. Après une période d'essai, elle accepte de changer de nationalité et obtient la citoyenneté australienne.

Champion du monde junior en 2017

La barrière de la langue n'est pas vraiment un problème pour le couple qui devient champion du monde junior en 2017 et décroche au passage sa qualification pour les JO de Pyeongchang. "Sur la glace, on pense surtout au boulot. On sait tous les deux ce qu'on doit faire et ne pas faire", déclare Windsor au sujet de son association avec Alexandrovskaya, 18 ans.
En dehors de la glace, "on a des hauts et des bas, comme n'importe quel couple", reconnait-il. Mais avec l'expérience, ils ont appris qu'une certaine distance pouvait être bénéfique à leur relation. "On est ensemble tout le temps, donc il ne faut pas qu'un problème sur la glace se poursuive en dehors et affecte tout le reste", explique celui qui se définit comme "l'intrus" de sa famille, ses six frères et soeurs préférant des sports plus traditionnels en Australie, comme l'équitation ou le foot.
Le fait de passer la plupart de son temps l'année dernière à Moscou avec certains des meilleurs patineurs du monde a été bénéfique pour son évolution mais a également représenté un gros changement dans son mode de vie.
C'est un grand honneur d'être le premier Aborigène
"C'est super de côtoyer les meilleurs du monde", déclare-t-il. "Mais je passe environ les trois quarts de l'année à Moscou ou en déplacement et c'est difficile parce que j'ai l'habitude d'être tout le temps avec ma famille. C'est la chose la plus difficile à gérer."
Ayant grandi dans une communauté indigène très soudée de Nouvelle-Galles du Sud, Windsor est très attaché à ses origines. Et il est conscient du poids que représente le fait d'être le premier Aborigène d'Australie à participer aux JO d'hiver. "C'est un grand honneur d'être le premier", affirme-t-il. "C'est une grande partie de ma vie."
picture

Harley Windsor avec sa partenaire Ekaterina Alexandrovskaya

Crédit: Getty Images

Le duo qu'il forme avec Ekaterina Alexandrovskaya est le premier couple australien à évoluer au haut niveau depuis Stephen Carr et Danielle McGrath, qui avaient fait leurs débuts olympiques aux Jeux d'Albertville en 1992. En trois participations, leur meilleur résultat a été une onzième place.
Pour le moment, Windsor ne se met pas trop de pression, et se satisferait de terminer dans les 12 premiers. "Il faut être réaliste, on ne va pas (à Pyeongchang) pour gagner une médaille. On est encore super jeunes et on doit encore beaucoup progresser."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité