"Nous avons tenu bon"

Un bilan positif en ce qui concerne l'équipe de France. La "Maison France" a tenu bon. Je pense que nous possédons encore une bonne marge de progression dans l'optique des futurs évènements importants, comme les Mondiaux de ski alpin à Val d'Isère, en 2009, et bien, sûr les Jeux Olympiques de Vancouver, en 2010. Nous avons des grands champions, un bon encadrement et nous avons tenu bon. Maintenant, il faut préparer les prochaines générations de champions.

J'ai aimé les neuf médailles françaises. Mais les médailles d'or étaient vraiment fantastiques. Il y avait du panache, de la détermination. C'était une très bonne image de la France. Je regrette que les sports de glace n'aient pas obtenu de bons résultats, car il y avait un réel potentiel à mon avis. Mais il faut aussi se souvenir d'où on vient. En 2002, les deux grandes fédérations étaient quasiment en dépôt de bilan. Je pense que nous avons souffert de cette situation, même si elle tend à se stabiliser.

Certes, il y a plus d'épreuves, mais il y a aussi davantage de nations présentes et davantage de nations médaillées C'est la compétition. Cela va devenir encore plus dur à l'avenir. A Vancouver, il sera encore plus compliqué d'obtenir dix médailles. Comme je l'ai dit, nous avons globalement tenu bon, mais il ne faut pas s'endormir. C'est dès aujourd'hui, et pas dans deux ans, qu'il faut commencer à préparer cette équipe de France.

Quand j'avais parlé de 10 à 15 médailles, je voulais être ambitieux pour l'équipe de France. C'est une belle équipe. Je crois qu'il nous a simplement manqué une ou deux médailles dans les sports de glace. N'oubliez pas que Anissina et Peizerat étaient champions olympiques il y a quatre ans. On ne les remplace pas comme ça. Il y a aussi des champions qui n'ont pas eu de médailles, mais qui incarnent l'avenir, comme Jason Lamy Chappuis, quatrième en combiné nordique. Il sera au top à Vancouver.

Oui, mais d'autres étaient là, non pour les remplacer, mais pour les supporter. Et quand nous avons eu besoin d'eux, Sandrine Bailly ou Raphael Poirée ont su répondre présent, dans les relais, pour aller chercher le bronze. Ce sont des grands champions. Ils ont su retrouver de la motivation alors que la situation était pénible pour eux. Puis c'est formidable de voir des gens comme Florence Baverel ou Vincent Defrasne sur la plus haute marche des podiums. Le retour d'Antoine Dénériaz, après sa blessure, c'est extraordinaire aussi. Je suis très heureux de leurs succès ici, à Turin.

Oui, le snowboard français a manqué ses Jeux. En règle générale, je n'aime pas parler de chance ou de malchance, mais là, elle a joué son rôle. Mathieu Bozzetto qui casse sa fixation en demi-finale, Xavier Delerue qui se fracture la malléole trois semaines avant le début des Jeux... Le potentiel était clairement bien plis important que la seule médaille de bronze de Paul-Henri De le Rue, même si elle était belle. On va se rencontrer tous en fin de saison et discuter de tout ça. Faire le bilan et repartir sur de bonnes bases pour Vancouver.

Quand je vois la quatrième place de Delobel et Schoenfelder, je suis certain qu'ils seront sur le podium dans quatre ans. Physiquement, ils ont tout et leur volonté fera le reste. Bien sûr, nous aurions aimé voir Brian Joubert mieux placé. Désormais, c'est à lui et personne d'autre de prendre les bonnes décisions. S'il ne le fait pas, j'ai peur qu'il n'exprime jamais son véritable potentiel. Il possède un talent incroyable mais il doit encore prouver sa capacité à se surpasser dans les grands évènements.

Peut-être. Il a manqué effectivement cette appropriation de l'esprit olympique par la population, comme nous l'avions vu à Athènes en 2004. Est-ce la distance des sites par rapport à Turin? Possible. Mais ces Jeux ont été proprement organisés. Maintenant, concentrons-nous sur les évènements à venir.

Carole aurait largement mérité une médaille. Après sa terrible chute à l'entrainement, la voir remonter sur les skis, prendre malgré tout le départ de la descente, puis finir cinquième du Super G, c'est formidable. Quel exemple. Elle méritait amplement de porter le drapeau tricolore. Je suis heureux pour elle, même si je sais que sa cinquième place lui laisse des regrets.