Rétro JO: Sapporo 1972

Pour la première fois de l'histoire, les Jeux ont lieu en dehors de l'Europe et des Etats-Unis. Le 3 février, Sapporo, capitale régionale de l'île d'Hokkaido, et l'empereur Hirohito accueillent l'édition hivernale de 1972. Plus de 1 000 concurrents dont 43 Français (34 hommes et 9 femmes) participent aux 35 épreuves. Riches en émotions et organisés sur fond de scandales, les Jeux de Sapporo ont tout d'abord été marqués par la remise en question de l'amateurisme.

Trois jours avant la cérémonie d'ouverture, le grand champion de ski alpin autrichien Karl Schranz est exclu pour faits de professionnalisme. L'Autriche crie au scandale. Le retour au pays du "banni" est synonyme de triomphe pour Schranz.

Sur le plan sportif, le héros de ces Jeux reste l'Espagnol Francisco Fernandez-Ochoa, vainqueur surprise du slalom, offrant ainsi sa première médaille d'or à l'Espagne aux Jeux d'hiver. Chez les dames, la Suissesse MarieèThérèse Nadig prive l'Autrichienne Annemarie Proell de deux titres attendus et annoncés en descente et en géant. L'URSS truste les médailles tandis que la France n'en décroche que trois.

Le Néerlandais Ard Schenk réalise un formidable triplé en patinage de vitesse, en décrochant les titres olympiques sur 1 500, 5 000 et 10 000 m. Il est imité par son homologue soviétique féminine Galina Koulakova, victorieuse du 5 000, du 10 000 m et du relais 3 x 5 km.

Nombre de nations : 35
Nombre de participants : 1006 (205 femmes et 801 hommes)
Nombre d'épreuves : 35
Dates : Du 3 au 13 février 1972
Pays le plus médaillé : URSS (16 dont 8 or)
Nombre de médaille française : 3 (aucune d'or)
Ouverture officielle : Hirohito
Serment : Keiichi Suzuki

Trois mille représentants des médias sont à Sapporo pour mille athlètes.

Lors du concours de saut à ski, sur le K90, trois sauteurs japonais se classent aux trois premières places.

Le skieur autrichien Karl Schranz, champion du monde de géant deux ans plus tôt, est exclu des Jeux pour avoir reçu de l'argent de la part d'un fabricant de matériel.

Quand "Paquito", son surnom, prend part aux JO de Sapporo, l'homme âgé de 21 ans n'a jamais gagné la moindre épreuve de Coupe du monde. Lors du slalom, l'Espagnol Francisco Fernandez Ochoa ne fait pas partie des favoris. Lui-même déclarera après son titre : "Cette médaille d'or, c'est comme si un Japonais devenait un roi des arènes".

Le 13 février, dernier jour des Jeux, l'Italien Gustavo Thoeni et le Français Jean-Noël Augert, spécialistes de la discipline, font figure d'épouvantails. Victorieux trois jours plus tôt en géant, Thoeni rate sa première manche (+1.33 seconde). Fernandez Ochoa s'empare du meilleur temps tandis qu'Augert n'est qu'à 56 centièmes.

En seconde manche, l'Espagnol parvient à conserver son avance et s'adjuge le titre olympique. C'est la première médaille d'or espagnole lors de jeux d'hiver. Après Sapporo, Francisco Fernandez Ochoa gagnera un slalom de Coupe du monde, à Zakopane en 1974. Sa soeur Blanca décrochera le bronze vingt ans plus tard en slalom à Albertville.

Victorieux en 1968 sur le 20km, ce policier de 31 ans avait surpris tout le monde. Grâce à un tir parfait (premier sans faute de sa carrière), le Norvégien décroche une nouvelle médaille d'or avec près de 55 secondes d'avance sur le premier poursuivant. Dans le relais 4 x 7,5km, il remporte l'or avec son pays. Quatre ans plus tard, à Sapporo, il réédite son exploit sur le 20 km malgré deux fautes.

Sur la ligne d'arrivée, il devance de 12 secondes Hansjörg Knauthe. Solberg reste à ce jour le seul biathlète de l'histoire olympique à avoir défendu avec succès son titre dans une épreuve individuelle. Champion olympique le plus âgé des Jeux d'hiver, il avait à l'époque 35 ans et quatre jours.

Agée de 17 ans et demi, la Française échoue à 2 centièmes de seconde de l'Américaine Barbara Cochran.

Passée à un centième du bronze quatre ans plus tôt à Grenoble, Steurer s'empare de la médaille cette fois-ci.

Comme en 1968, le patineur décroche le bronze.