On compte sur eux : Le judo, cette valeur (très) sûre

Les Jeux Olympiques, ce sont près de 40 sports. La France, elle, vise environ 40 médailles. Une par sport ? Pas vraiment. Dans environ la moitié des disciplines, la France ne possède aucune chance de médaille, sauf colossale (voire divine) surprise.

Pour atteindre son objectif, la délégation tricolore compte principalement sur quelques gros pourvoyeurs : judo, escrime, voile, cyclisme ou natation pourraient ainsi, à eux cinq, générer près environ 50% des podiums et des médailles d'or. Si la France veut atteindre la barre des 40 médailles, il y aura besoin d'eux. Et notamment du judo…

Une valeur sûre. Avec 47 médailles, le judo se place au 4e rang des plus gros pourvoyeurs historiques du sport français. Mais ça, c'est vrai pour l'intégralité de l'ère moderne (1896-2012). Au cours du dernier demi-siècle, l'influence et le poids du judo, qui ont obtenu leur toute première médaille seulement en 1972, sont bien plus importants. Depuis 1988, à l'exception du couac d'Athènes (une seule médaille), les judokas ont ainsi toujours ramené au minimum quatre médailles.

Une immense réussite : 7 médailles, soit 20% (!) du total tricolore, et deux titres. Un cru exceptionnel, en forme de record pour le judo français. D'autant plus méritoire que les judokas se savaient très attendus dans la capitale britannique. Ils n'avaient pas déçu, à l'image des deux principaux leaders, Lucie Décosse et Teddy Riner, tous deux couverts d'or.

Lors des derniers Mondiaux, l'an dernier, les Bleus avaient décroché six médailles : deux en or, deux en argent, deux en bronze. En 2014, ils en avaient raflées huit (mais dont une par équipe, qui n'est pas au programme olympique). Cela donne une idée du potentiel de l'équipe de France à Rio. Comme à Londres, il est fort possible que le judo soit le sport numéro un en nombre de médailles. En premier lieu, il y a d'abord évidemment Teddy Riner, véritable statut du commandeur, et qui a sans discontinué ramener une médaille d'or des Mondiaux ou des J.O. dans la catégorie des +100 kg depuis 2008.

Mais il est loin d'être seul. Dans 10 des 14 catégories au programme, la France peut espérer une médaille, même si certains espoirs sont bien sûr plus ténus que d'autres. Lors des trois Championnats du monde qui ont séparé Londres de Rio, Clarisse Agbegnenou a obtenu l'argent, puis l'or, puis l'argent. Loïc Pietri a fait presque aussi bien : or, bronze, argent. Automne Pavia a été bronzée aux Mondiaux 2014 et 2015. Gévrise Emane est revenue sur le toit du monde à 33 ans l'année passée. Cyril Maret, Priscilla Gneto ou le petit nouveau Walide Khyar peuvent aussi avoir leur mot à dire. Bref, avec une mégastar, de vrais leaders et un dosage intéressant de générations, le judo français peut (encore) voir grand.