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MOTOGP - Yamaha touche le fond… et creuse encore

Julien Pereira

Mis à jour 12/08/2018 à 12:29 GMT+2

GRAND PRIX D'AUTRICHE – Incapable d'installer Valentino Rossi ou Maverick Viñales dans le Top 10 en qualification, Yamaha traverse une crise profonde, encore creusée par les particularités du Red Bull Ring. Johann Zarco (Yamaha Tech3), lui, y échappe quelque peu.

Valentino Rossi (Yamaha Factory) lors du Grand Prix d'Autriche 2018

Crédit: Getty Images

Au cœur d'une saison de galères, Yamaha avait envisagé de nouvelles mésaventures en Autriche. Mais elle n'avait certainement pas imaginé une situation aussi humiliante : sur le Red Bull Ring, terrain de jeu fétiche de Ducati, la firme aux diapasons n'a placé aucun de ses officiels sur l'une des dix premières places de la grille. Maverick Viñales a péniblement accroché le onzième rang, à plus d'une seconde de la référence établie par Marc Marquez (Honda HRC). Son coéquipier Valentino Rossi, lui, n'a même pas passé la Q1.
Au soir de la première journée, déjà, l'Italien avait laissé poindre une petite inquiétude. Ce n'est pas habituel chez lui et le septuple champion du monde avait même une excuse toute prête pour justifier une première journée de tests délicate. Après tout, un problème mécanique l'avait privé d'une moto durant toute la séance inaugurale, décisive pour la qualification, puisque les deux suivantes ont été perturbées par la pluie. Mais il avait compris : "Pour moi, le plus gros problème est mon absence du Top 10".

L'électronique à l'origine de tous les mots

L'appréhension a donc tourné au drame, samedi, lorsque l'usine japonaise a bouclé sa pire séance de qualification depuis le Grand Prix de Valence 2007. A l'époque, Rossi y avait subi un violent highside et une triple fracture de la main. A Spielberg, il n'y avait que le retard technique de la firme pour justifier la piètre performance. "Cette M1 était une moto gagnante jusqu'à juin 2017, nos ingénieurs et tout ce qu'ils faisaient étaient bons, a confié VR46 à nos confrères de Movistar. Mais depuis que nous utilisons la centrale Magneti Marelli, rien ne fonctionne. Ce n'est pas faute de leur avoir dit à plusieurs reprises ce qui posait problème. Depuis, rien n'a changé et ce ne sont pas des petits détails qui vont faire évoluer la situation".
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Valentino Rossi (Yamaha Factory) dans son box au Grand Prix d'Autriche 2018

Crédit: Getty Images

Par ces mots, l'actuel °2 mondial réitère, de manière à peine masquée, les demandes qu'il avait faites à son employeur il y a plusieurs mois : le recrutement de vrais spécialistes de cette centrale, comme l'ont fait, très tôt, les usines Honda et Ducati. La firme d'Hamamatsu, fidèle à sa philosophie, avait préféré tenter de relever le défi avec ses propres hommes. C'était tout à son honneur à l'époque. Mais aujourd'hui, c'est aussi l'origine de tous ses problèmes de traction. Le Red Bull Ring, tracé de puissance, a mis en exergue la profondeur des problèmes de Yamaha, qui ne se limitent pas qu'à l'électronique, le moteur ayant aussi été mis en cause.
Nous vivons la pire crise depuis mon retour
A tel point que le constructeur a, événement rarissime, organisé une conférence exceptionnelle pour "s'excuser auprès de ses deux pilotes" et assurer qu'il "cherchait toutes les solutions possibles". Pour tenter d'embellir une deuxième partie de saison au cours de laquelle Rossi aura bien du mal à conserver sa position de dauphin face aux menaces d'Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo, dont les machines sont les meilleures du plateau. "Nous vivons actuellement la pire crise chez Yamaha depuis mon retour en 2013", a ajouté Rossi, réaliste.
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Valentino Rossi (Yamaha Factory) lors du Grand Prix d'Autriche 2018

Crédit: Getty Images

Viñales, lui, peut aussi s'inquiéter pour sa place parmi les cinq premiers au championnat. Danilo Petrucci (Ducati Pramac) et Cal Crutchlow (Honda LCR), qui bénéficient d'une machine d'usine, sont à ses trousses. Tout comme Johann Zarco (Yamaha Tech3), dont la monture est un puzzle. Elle mêle un moteur de 2016 dont le régime moteur a été rehaussé à un châssis similaire à ceux des deux officiels. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le Français n'a eu aucun mal à accrocher la deuxième ligne, avec quatre dixièmes de marge sur l'Espagnol. Finalement, celui qui devait être désavantagé par le matériel l'est peut-être moins que ceux qui auraient dû être favorisés. Preuve que Yamaha a tout fait à l'envers.
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