On refait le Grand Prix : Marquez la débandade, Lorenzo la balade, Rossi la régalade

Encore une édition de belle facture au Mugello. Si personne n'a jamais revu Lorenzo, cet opus a valu pour l'ordre incertain qui régna derrière. Le désordre aussi pour Marquez, qui malgré lui a relancé (un peu) la course au titre. Bref, on sort de cet épisode revigoré en se disant que rien n'est figé.

Voilà, il la tient sa victoire ! Celle qui l'a autorisé à moucher ses détracteurs, clan ducatiste compris ! Parce que le Majorquin a un sacré caractère, et qu'il en avait assez de communiquer par le langage corporel pour dénoncer son inconfort au guidon. La maison italienne a corrigé sa position de pilotage en modifiant son réservoir et c'est ce qui a lui a permis d'économiser l'énergie qui lui manquait en seconde partie de course. Et il ne s'est pas gêné de dire qu'il aurait réussi bien plus tôt si Borgo Panigale n'avait pas traîné pour lui apporter les changements réclamés. Ça reste quand même à vérifier lors des prochains rendez-vous.

Outre sa première victoire depuis Cheste 2016, les statisticiens retiendront sur ce triomphe purement majorquin : il a gagné pour la 25e fois en menant de bout en bout. Sur un total de 45 succès, c'est phénoménal.

L'Espagnol ne s'est pas gêné de tamponner Danilo Petrucci (Ducati Pramac) pour rester sur ses roues en début d'épreuve et n'a pas tardé à coucher sa machine pour repartir bon dernier. Il s'est ensuite clamé en courant après un point qu'il n'a jamais rattrapé.

20 points donnés à "Dovi", 16 à "Vale". Il a grillé un joker et on ne va pas s'en plaindre. Il a remis un peu de suspense dans la bataille pour le titre.

Passé par la Q1, il s'était frayé une place jusqu'en 1re ligne mais c'était une illusion. P8, troisième course "sans" de suite, ça commence à faire beaucoup même est troisième au championnat.

Le Français n'est jamais sorti trois jours durant d'une impasse technique tellement lancinante qu'il n'en retirera surtout rien, pour une fois. "On était tout dans le négatif, on va faire un reset et oublier", a-t-il dit.

Ce n'est pas souvent que tout est à jeter mais pas besoin de psychoter : il lui fallait des points après son échec du Mans (il en a pris 8) et il est impatient de vérifier dans deux semaines au Grand Prix de Catalogne ses bonnes des récents tests à Montmelo.

Encore ! Avec son sens de la course, il avait choisi d'attendre son heure avec son pneu "dur" à l'avant. Il n'a pas bronché quand "Dovi" l'a supplanté pour P2 et il a laissé Andrea Iannone (Team Suzuki) et Danilo Petrucci (Ducati Pramac) s'épuiser avant de ramasser la mise. Jusqu'à fondre sur #AD04 en fin d'épreuve.

Ses fans ont surjoué la célébration du podium. Peut-être une combinaison de deux choses : la victoire agaçante pour eux de Lorenzo et la crainte d'assister au dernier Top 3 de leur champion au Mugello.

Une stat, enfin, qui fera plaisir aux inconditionnels : il vient de franchir le cap des 5000 points en carrière.

Blessé dans un gadin effrayant en essais libres 2, le troisième pilote engagé par l'usine Ducati était de retour dans le box pour assister à cette course.

"Por Fuera" n'est que le sixième pilote à faire vaincre la Ducati. Seuls Loris Capirossi (6 fois), Troy Bayliss (1), Casey Stoner (23), Andrea Dovizioso (8) et Andrea Iannone (1) l'avaient fait avant lui.

1-Marc Marquez (Honda HRC) 95 pts, 2-Valentino Rossi (Yamaha Factory) 72 pts, 3-Maverick Viñales (Yamaha Factory) 67 pts, 4-Andrea Dovizioso (Ducati Team) 66 pts, 5-Johann Zarco (Yamaha Tech3) 64 pts