MOTOGP - Zarco, Dovizioso, Iannone, Crutchlow, Miller : Forces et faiblesses des outsiders

Le Français débarque en catégorie reine auréolé de deux titres de champion du monde Moto2. L'approche qu'il a développée pour décrocher ces deux sacres, faite de patience, d'analyse et de régularité, est idéale pour réussir son intégration parmi l'élite. En intégrant l'équipe française Yamaha Tech3, il a pu préparer cette nouvelle saison dans un environnement quasi familial, à l'image de celui qu'il a cotoyé en classe intermédiaire avec Ajo Motorsport.

Le Cannois cristallise les attentes et doit, déjà, supporter une lourde pression. Il maudit certains tracés (Aragon, Phillip Island) et cette faiblesse pourrait être rédhibitoire dans sa quête du titre de rookie de l'année. Ses deux principaux rivaux, son coéquipier Jonas Folger et Alex Rins, ont des arguments à faire valoir. Au terme d'une présaison aboutie, où il a régulièrement joué des coudes avec Zarco, l'Allemand est débordant de confiance. Le Catalan, lui, bénéficie d'une supériorité technique grâce à la montée en puissance de la Suzuki GSX-RR.

En bref : Parmi les outsiders, il est très attendu. Peut-être trop.

"Dovi" a prouvé, la saison dernière, qu'il était encore capable de réussir de jolis coups d'éclat et sa victoire à Sepang a couronné une saison solide. Le départ d'Andrea Iannone, avec lequel il a entretenu des relations parfois glaciales, l'a libéré d'un poids. Souvent frappé par la malchance en 2016, l'Italien repart à zéro, avec l'ambition débordante de Ducati.

Jorge Lorenzo est arrivé en grande pompe dans le box des Rouges et, à vrai dire, tous les espoirs de la firme de Bologne reposent sur les épaules du Majorquin. D'un tempérament plutôt discret, l'ex-pilote Honda va devoir cravacher pour ne pas être cantonné au rôle de faire-valoir.

En bref : Pas sûr que le jeu des chaises musicales lui soit bénéfique sportivement parlant.

Durant les essais de présaison, "Le Maniaque" s'est montré beaucoup plus appliqué et a dessiné les nouveaux contours d'une attitude plus conforme à celle d'un pilote de l'élite. En quête de constance dans les résultats, Suzuki va probablement lui accorder plus de marge que Ducati pour lui permettre d'exprimer pleinement son incontestable talent. Au côté du très jeune Alex Rins, il sera le leader du box japonais.

L'Abruzzais de 27 ans va devoir calquer le comportement adopté cet hiver sur toute cette saison. Dans le feu de l'action, il est parfois incontrôlable et, en 2016, il a payé ses excès par une piètre neuvième place au championnat.

En bref : S'il choisit la meilleure approche, il a tout pour réussir une saison-surprise.

Le Britannique ne doit pas son surnom - The Dog - au hasard. Crutchlow ne lâche jamais le morceau et cette abnégation lui a permis de boucler sa saison de référence en 2016, ponctuée par deux victoires remarquables en République tchèque et en Australie. Le pilote LCR est un personnage à part dans le paddock et, au-delà de sa générosité, il a aussi une capacité d'adaptation hors normes.

Cette année, il va devoir supporter une pression particulière. Son équipe est en lutte avec Marc VDS. Dans les prochains mois, la Dorna va probablement légiférer pour imposer un système à une seule écurie privée par constructeur. Le génial anglais est donc condamné à faire aussi bien - voire mieux - que la saison dernière pour conserver une certaine stabilité face à la structure belge aux moyens bien plus importants.

En bref : L'année de la révélation attend celle de la confirmation.

Le paddock le considère encore comme l'un des plus prometteurs de sa génération malgré des performances en dents de scie. Il est, aussi et surtout, un redoutable funambule sur les pistes humides et il aura, probablement dès ce week-end, des occasions de le rappeler.

Il a beau répéter disposer de nombreuses options pour la suite de sa carrière, Honda attend toujours des résultats significatifs de sa part pour le désigner comme successeur de Dani Pedrosa. La firme à l'aile n'a d'ailleurs toujours pas entamé la moindre discussion pour prolonger son accord avec le prodige de Townsville au-delà de 2017. Cette saison ressemble à celle de la dernière chance.

En bref : Son acclimatation à la catégorie reine est bouclée. Miller n'a plus d'excuse. Ni de joker.