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Chronique d'un sacre

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/10/2008 à 08:15 GMT+1

Valentino Rossi, sextuple champion de la catégorie reine, a reconquis le trône qu'il a quitté après deux années en eaux troubles. A 29 ans, celui que l'on pensait blasé et démotivé par la claque qu'il reçut la saison passée par Casey Stoner a fait preuve

"Rossi est presque fini. Il a 28 ans, n'a plus rien à gagner mais il tentera de faire des coups", disait-on dans la presse en début de saison. Force est de constater aujourd'hui que ces paroles n'étaient pas du tout pondérées et n'avaient surtout pas pris en compte la soif de revanche de Valentino Rossi après deux années sans titre. Si le titre d'Hayden avait été considéré comme une couronne glanée par défaut par l'Américain, Rossi abandonnant de nombreux points en raison d'un moteur capricieux, celui de Stoner avait mis un coup au moral du prodige de Tavullia, tant le transfuge du team LCR avait écrasé la concurrence.
L'Australien avait surtout montré une capacité à résister à la pression de tous les instants que pouvait mettre son rival transalpin en plus de se montrer capable d'imprimer un rythme infernal à une course, à l'instar de Dani Pedrosa. Lors de la déroute de Rossi à Losail, en ouverture de la saison, on a bien cru que le scénario de la saison passée allait se répéter. Il n'en fut rien ou presque. La première moitié de saison fut décousue. On y vit Stoner se fourvoyer à Jerez, Jorge Lorenzo, insolent rookie en provenance de la 250cc, gagner ses galons jusqu'à remporter son premier succès à Estoril ou encore Colin Edwards se mêler à la bagarre avec les gros.
Le tournant de Laguna Seca
Au milieu d'un important bassin de talents, Rossi, lui, attendait patiemment son heure, le temps de se faire à ses nouveaux pneumatiques, son cheval de bataille lors des tests de pré-saison. Elle arrivait finalement lors du Grand Prix de Chine, au début du mois de mai. Le numéro 46 brisait alors une série de sept courses sans victoire. La machine Rossi s'en trouvait ainsi relancée. Sans attirer l'attention sur lui, "Le Docteur" se refaisait une santé même si dans le même temps Stoner redevenait irrésistible à Donginton, Assen et au Sachsenring. L'écart se réduisant petit à petit au général, la fin du sprint estival à Laguna Seca donnait pourtant lieu au tournant de la saison.
Toujours aussi régulier mais incapable de lutter à la régulière avec le pilote Ducati sur les précédentes semaines, le numéro 46 livrait l'un des plus beaux combats de la décennie sur la piste américaine. La manière avec laquelle Rossi s'imposait marquait une césure, un climax indélébile dans le déroulement de la saison de la rédemption pour l'Italien. Le nom du futur champion 2008 se précisait même lorsque Stoner, rattrapé par une vieille blessure et probablement par son mental, chutait à deux reprises alors qu'il menait les débats, à Brno et Misano. Rossi n'en demandait pas tant pour s'ouvrir la voie royale.
Aussi fort qu'en 2004
"C'est une belle consécration. Je pense que c'est du même niveau que lors de mon premier titre avec Yamaha en 2004. Le Championnat a été très long et difficile et toute l'équipe n'a jamais lâché le morceau. On a été capables d'êtres très rapides sur tous les circuits", déclarait-il après sa victoire de Motegi, scellant son retour au sommet. Le champion n'a pas tort car ce titre avait un arrière de gout de cette année où il s'était arraché devant Biaggi et Gibernau, assommant l'Italien dès l'ouverture de Welkom et piquant au vif l'Espagnol à Sepang.
Sur le plan technique, Rossi s'est également rassuré en réussissant son pari: le changement de marque de pneumatiques, de Michelin à Bridgestone. Mais plus fort encore, la M1 de Rossi a été capable de surpasser la Ducati en éliminant les récurrents problèmes de moteur qui minaient le blason d'Iwata depuis trois ans. La Yamaha a également gagné en vitesse de pointe de manière indéniable, le team Yamaha Tech3 en est une preuve flagrante. A l'aube de la trentaine, "Vale" a gagné, conquis, dominé, écrasé ses adversaires, failli, douté avant de renaître. Que peut-on alors attendre du cru 2009 ? Avec Rossi, tout est possible.
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