Eurosport
GP Australie - "Je commençais un poil à perdre espoir" : Johann Zarco, la victoire que l'on n'attendait plus
Par
Publié 21/10/2023 à 09:33 GMT+2
Johann Zarco a attendu son 120e Grand Prix pour décrocher sa première victoire dans la catégorie reine. Après des années de podiums, de frustrations et de succès qui lui filent entre les doigts, le Français a décollé la poisse qui lui collait aux basques et est enfin allé au bout de ses idées au petit matin en Australie. Une happy end à peine gâchée par un couac sur le podium…
Zarco, vainqueur en Australie
Crédit: Getty Images
Il y avait de quoi devenir fou. Tout envoyer balader et ranger ses ambitions pour de bon au placard. Sur la catégorie reine depuis 2017, Johann Zarco était souvent sur la photo, jamais au premier plan. Des podiums en pagaille, quelques poles, beaucoup d'espoirs dès ses premiers tours de piste en MotoGP. Dès sa première course au Qatar, il mène la bande durant six tours avant de chuter. A Valence, il joue la victoire face à Dani Pedrosa mais se contente de la deuxième place. Une chute au Mans en 2018 alors qu'il a la gagne dans le viseur, une victoire qui lui file sous le nez en Argentine alors qu'il est en tête au 20e tour, une combinaison qui s'ouvre à Barcelone en 2021 alors qu'il mène les débats à 12 tours de la ligne…
Au fil d'une carrière pleine de promesses et de contretemps, il est devenu le pilote avec le plus de podiums et de poles sans victoire dans toute l'histoire de la MotoGP. C'est à croire que le sort s'est acharné sur le Français depuis six ans. Chaque saison ou presque, il a touché du doigt cette victoire qui ne cessait de le fuir. Et c'est presqu'au moment où on s'y attendait le moins, au cœur d'une saison moins aboutie et d'une séquence poussive où les pépins se sont accumulés, qu'il a fini par conclure, en Australie, et arraché ce succès qui se refusait à lui au guidon de sa Pramac - Ducati, la meilleure moto du plateau qu'il ne pilotera bientôt plus. "Je commençais un poil à perdre espoir, a avoué le pilote de 33 ans au micro de Canal +. Même si j'essaie de travailler au mieux, certaines sensations ont du mal à venir. Après tellement de courses, gagner enfin ça me procure tellement d'émotions... J'ai encore du mal à réaliser."
Il a fallu attendre 120 courses et le 20e podium pour monter enfin sur la première marche. Il a fallu aussi digérer la frustration d'une carrière pourtant bien née, celle de se faire dépasser par un compatriote, Fabio Quartararo, qui, lui, n'a pas perdu de temps pour rafler victoires et titre mondial. Mais ce samedi, aux antipodes sur la piste de Phillip Island, c'était son moment. "La sensation est incroyable, savoure-t-il enfin. J'ai fait un bon départ et j'ai dû beaucoup me battre. Quand j'étais derrière Pecco (Bagnaia), je me suis accroché pour rester au contact. On a vu que Jorge Martin ralentissait énormément et j'ai essayé de passer. Il fallait que la longue course soit le samedi pour débloquer le compteur."
/origin-imgresizer.eurosport.com/2023/10/21/3808587-77423668-2560-1440.jpg)
Johann Zarco
Crédit: Getty Images
"Après tellement de courses, gagner enfin ça me procure tellement d'émotions... J'ai encore du mal à réaliser." Comme la poisse lui colle aux basques, Zarco a été privé de sa toute première Marseillaise sur le podium. "J'ai dit au président de la Fédération internationale que c’était scandaleux parce qu'il n'y a pas eu l'hymne sur le podium, s’est agacé Zarco au micro de Canal +. Pour la première de ma carrière en MotoGP, j’aurais voulu un peu d’émotion. Encore heureux que je la connaisse et que j’ai pu la chanter fort jusqu’au bout."
Le pilote français a tout de même chanté l’hymne a cappella et à pleins paumons sur la plus haute marche du podium. Il lui en fallait plus pour gâcher ce bonheur derrière lequel il court depuis sept ans et auquel il avait fini par ne plus croire.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité