Francesco Bagnaia l'emporte à Jerez et reprend la tête du classement, Fabio Quartararo sauve la 10e place

La malchance plombe les Français. De son côté, Pecco Bagnaia retrouve le sourire. Une pluie de mésaventures a émaillé la course des Tricolores dimanche au Grand Prix d’Espagne. Au sol après deux virages, Fabio Quartararo (Yamaha) a ensuite affronté deux long lap, avec un corps éprouvé par sa chute, jusqu’à décrocher une 10e place à la saveur nuancée.

Bien parti pour finir dans le top 5, Johann Zarco (Prima Pramac) a, lui, tout perdu après une chute dans le virage 5, à huit tours de l’arrivée. Une malchance qui a épargné le vainqueur du jour, Francesco Bagnaia (Ducati). L’Italien s’est imposé devant un duo de KTM, Brad Binder prenant la deuxième place devant Jack Miller, troisième.

Décidément, ce week-end sur les collines de Jerez de la Frontera a été un calvaire de bout en bout pour Fabio Quartararo. Habitué aux coups d’éclat sur la piste andalouse (deux victoires), le Niçois a traîné sa peine en 2023, non sans renoncement. Si "El Diablo" avait le verbe haut contre sa propre écurie samedi, il aura sans doute quelques reproches à adresser à la direction de course, qui a jugé bon de sanctionner le Français d’un long lap après sa chute dans le premier tour du premier départ. Premier lancement car un drapeau rouge a été déployé afin de permettre à Miguel Oliveira de quitter la piste, percuté involontairement par le champion du monde 2021.

De retour sur sa machine, la mine crispée et le pas boitillant, Quartararo a sauvé ce qu’il a pu, en dépit de deux long lap (Deux car le premier n’avait pas été correctement réalisé), pour finir à une 10e place inespérée. Les vents contraires n’ont pas épargné l’autre Tricolore en lice. Idéalement positionné en cinquième place, Johann Zarco a subitement perdu l’avant dans le virage 5 à huit tours du but, laissant filer de gros points et les espoirs d’une nouvelle fin de course tonitruante. Définitivement un Grand Prix à oublier côté Français.

Si un homme peut afficher un grand sourire, c’est bien Francesco Bagnaia. Le Turinois a, à l’instar de la course sprint (2e), piloté avec patience et lucidité, accélérant et temporisant lorsqu’il le fallait. Une approche sage qui a permis au Piémontais de débouler en tête à quatre tours de l’arrivée, asphyxiant un Brad Binder en délicatesse avec son pneu arrière. Solide leader jusqu’ici, le Sud-africain s'est affirmé comme l’un des candidats pour le titre (3e, 62 pts), surtout après la chute de Marco Bezzecchi (2e, 65 pts, Mooney VR46), par ailleurs jamais vraiment dans le rythme dimanche.

Fort de sa 13e victoire en MotoGP, "Pecco" en a profité pour reprendre les commandes du championnat (1er, 87 pts), réaffirmant un leadership effrité après ses deux gadins en Argentine et au Texas. Le Transalpin n’est pas à l’abri d’un nouvel accroc, mais devra surtout scruter du côté de KTM, qui a considérablement progressé à l’intersaison. Car si Binder (2e) a davantage capté la lumière des projecteurs avec ses succès sur le format court (2), Jack Miller a validé son choix de signer pour la firme autrichienne, avec désormais un premier podium cette saison (3e). Même revigoré, Bagnaia devra se méfier de ces nouveaux rivaux de choix.