MotoGP - Silverstone, ou comment faire pire en voulant faire mieux
Mis à jour 26/08/2018 à 10:28 GMT+2
GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Le nouveau revêtement du circuit de Silverstone n'a pas effacé les bosses. Au contraire. Pire, il n'absorbe pas suffisamment l'eau. Les pilotes sont inquiets et il n'est pas certain qu'ils puissent rouler, ce dimanche.
Il y a un mois et demi, certains pilotes de Formule 1 avaient quitté Silverstone inquiets pour leurs confrères du MotoGP. "Je suis désolé pour eux", avait par exemple lâché Carlos Sainz (Renault) à l'issue du Grand Prix de Grande-Bretagne, un peu secoué par les bosses qui se sont encore multipliées sur le circuit de Silverstone.
L'ensemble des disciplines troublé par le phénomène, la piste avait pourtant été resurfacée, au cœur de l'hiver. Mais les millions d'euros dépensés par le British Racing Drivers Club, propriétaire de la piste, et les travaux colossaux réalisés par Aggregate Industries à l'intersaison n'y ont rien changé. Le nouveau revêtement n'a pas résolu le problème. Il en a même créé d'autres.
Silverstone et sa nature
Vendredi, déjà, plusieurs pilotes avaient grincé des dents, alors qu'ils s'attendaient à découvrir un asphalte plus agréable que l'an passé. "Les bosses ? A certains endroits, c'est peut-être même pire que la saison dernière", lamentait Valentino Rossi (Yamaha Factory). "Je ne sais pas qui l'a refait. Je ne sais pas s'il est payé", avait ironisé Marc Marquez (Honda HRC), à l'issue des deux premières séances d'essais libres au bout desquelles il était étonnamment resté en retrait.
Circuit historique des sports mécaniques, Silverstone a toujours soulevé cette même problématique. Il paie, aussi, ce qui a fait sa légende. Il compte parmi les parcours les plus techniques de la planète, mais les nouvelles réglementations et les progrès technologiques autorisent aujourd'hui les pilotes à atteindre des vitesses colossales au cœur de certains secteurs. Et les forces de plus en plus importantes appliquées sur le sol de l'ancienne base militaire de la Royal Air Force créent du mouvement, forment des bosses ou des nids de poule.
Le chaos avec un millimètre de précipitations
A la pointe de ce qui se fait aujourd'hui en matière de revêtement, le mélange apposé en janvier dernier sur les 5,9 km du circuit a subi de nouvelles critiques, ce samedi, lorsque les précipitations se sont intensifiées, à la fin de la quatrième séance d'essais libres. Il n'absorbe pas suffisamment l'eau. Et dans le Northamptonshire, c'est évidemment un gigantesque problème.
La pluie, qui s'est accumulée sur la piste, a généré de gigantesques flaques aux quatre coins du circuit, notamment aux abords du virage n°7. A Stowe, certains pilotes, comme Alex Rins (Suzuki Team) ont préféré se jeter de leur machine, à plus de 160km/h, plutôt que d'utiliser des freins de toute façon rendus inutilisables par le trop plein d'eau.
Fractures du fémur, du tibia et du péroné pour Rabat
D'autres y ont perdu le contrôle, ou ont chuté, comme Tito Rabat (Ducati Avintia). Dans la foulée, l'Espagnol a été violemment percuté par la moto de Franco Morbidelli (Honda Marc VDS), autre naufragé, sur plusieurs mètres. Il a été héliporté à l'hôpital le plus proche et opéré d'une double fracture tibia-péroné et d'une autre au fémur.
L'inquiétude des pilotes et la grave blessure du Catalan ont poussé la direction de course à réagir. Après concertation, la course MotoGP, initialement prévue à 14h00 ce dimanche, a finalement été avancée à 12h30. "Si les conditions sont les mêmes que lors de la dernière séance d'essais libres, il y aura trop de danger", a rappelé Marquez. Les mesures ont rapporté 1 millimètre de pluie avant la qualification. Les prévisions en annoncent 2,2 aux alentours de 14h00, ce dimanche.
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