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La première victoire de Zarco ? Il est devenu indispensable pour Rossi et Vinales !

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 13/11/2017 à 19:17 GMT+1

MOTOGP - Johann Zarco a encore prouvé dimanche qu'il pouvait mieux utiliser sa Yamaha que les pilotes d'usine, Rossi et Vinales. Bousculée par l'évidence, Yamaha lui accorde désormais une attention toute particulière.

Johann Zarco (Yamaha Tech3) au Grand Prix de Malaisie 2017

Crédit: Yamaha Racing Corp.

On aimerait savoir comment Jeremy Burgess a vécu cette saison 2017, et spécialement celle de Johann Zarco… Il y a dix ans, l'emblématique chef mécanique de Valentino Rossi chez Yamaha s'était hasardé à juger que Tech3 n'avait pas sa place en MotoGP. Des propos bien malheureux et faciles : l'écurie de Bormes-les-Mimosas sortait de deux saisons expérimentales et très pénibles avec Dunlop, qui avait cru pouvoir s'attaquer à Michelin.
"Quand on a les meilleurs pilotes comme Rossi ou Doohan, les meilleures machines, les meilleurs partenaires techniques (ndlr : pneumatiques), c'est toujours plus facile de parler. Dans la vie, il faut faire preuve d'humilité et rester à sa place", lui avait fermement répondu Hervé Poncharal, dans un entretien à Moto Journal.
Avec Carlos Checa, James Ellison, Sylvain Guintoli ou encore Makoto Tamada, l'apprentissage avait été ingrat mais instructif. "Côté résultats, on était toujours fond de grille", remarquait encore le patron varois. "En revanche, ça nous a rendu très performant dans le département gestion des pneus puisque nous n'avons fait que ça pendant deux ans. Un facteur clé quand on sait qu'aujourd'hui, le pneumatique est l'élément le plus important dans le résultat. Encore plus important que le pilote ou la machine elle-même."
Depuis, Jeremy Burgess s'est fait montrer la porte de sortie par le pilote italien, Yamaha Factory a perdu quelques certitudes (quatre titres Pilotes en 4 ans surtout) et Tech3 a réalisé sa plus belle saison dans l'élite.

Coulon n'a pas percé le secret

Dimanche à Cheste, Hervé Poncharal était heureux du flirt poussé de Johann Zarco avec Dame Victoire et en même temps lassé par des semaines de désinformation. La M1 de 2017 n'avait rien envier à la version 2016 de Tech3 et la dernière course venait d'en apporter la preuve. "Ils (Yamaha) ont décidé hier soir de monter les quatre motos - c'est-à-dire les deux nôtres et aussi les deux du team usine - en spécification 2016", révéla le manager français au micro d'Eurosport. "Aujourd'hui, Rossi et Vinales étaient dans les mêmes spec que Johann Zarco, et on n'a vu que ce n'était pas que la moto, comme ça a des fois été sous-tendu par certains techniciens ou certains journalistes. Aujourd'hui, Johann était à armes égales avec ses collègues Rossi et Vinales et c'est lui qui est sur le podium." Quelle vérité éclatante !
Pourtant, ces fameux "certains" avaient bien vu le Français rouler cette année avec un pneu avant plus tendre que les autres pilotes au Diapason (et pas plus tard que dimanche). Aveuglés par on ne sait quel a priori, ils n'avaient pas non plus pris au sérieux les propos répétés par Tech3 cette saison sur la thèse d'une meilleure exploitation de l'ensemble moto-pneu-pilote.
Après le Grand Prix de France, Guy Coulon, chef mécanicien, avait déjà tout dit sur son rookie-prodige : "Il a une particularité qu'on n'arrive pas bien à analyser… Il arrive à bien arrêter la moto avec des ressorts avant très souples, en prenant des courses de suspension convenables, pas excessives. On peut penser qu'il est doux avec le pneu avant…" D'où l'utilisation d'une gomme régulièrement plus tendre.
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Coulon : "Johann fait ses choix de pneus, c'est sa force de caractère"

L'estime de Yamaha pour Zarco

Mais ça, l'usine Yamaha en a été consciente assez tôt, au point de demander à Tech3 des copies de pièces de la M1 n°5. Avec la même lucidité, Valentino Rossi a régulièrement souligné la capacité du Tricolore à rouler avec un avant plus tendre, mais Maverick Vinales se sera fourvoyé jusqu'au bout en mettant tous ses maux sur le compte du changement apporté par Michelin en début de saison. Néanmoins, tous deux se sont accordés récemment sur la nécessité de donner au Français la même moto qu'eux afin de sortir plus vite de l'impasse.
Samedi soir, il s'est passé quelque chose de très important : Yamaha a montré toute l'estime qu'elle portait à Zarco et accordant dimanche matin 20 minutes à ses pilotes pour découvrir leurs M1 2017 en version 2016 avant la course. Une réadaptation compliquée pour l'Italien, une inconnue pour l'Espagnol, et de "bonnes sensations" au bout du compte. Qui ont même poussé #MV25 à l'excès de confiance et à la chute.
A l'arrivée, Rossi a insisté sur la différence faite par Zarco (13 secondes !) avec le "tendre" avant par rapport à son "medium". Avec honnêteté, #VR46 a avoué son incapacité à en faire autant.
Désormais, Yamaha est impatient d'avoir le feedback du Français sur la M1 2017, que Rossi lui a plutôt déconseillé pour l'an prochain... Mais l'enjeu pour la firme de Hamamatsu se situe au-delà. Car il va falloir vite penser à 2019. Est-ce que ça avancerait à quelque chose d'aligner deux pilotes aux styles plutôt proches ? Pas vraiment. Et une paire Rossi-Zarco ou Vinales-Zarco permettrait sûrement de diversifier les options pour multiplier ses chances.
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