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Johan Zarco champion du monde ? Rêvons un peu, c'est réaliste !

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 16/03/2018 à 14:45 GMT+1

MOTOGP - Johan Zarco champion du monde, une vue de l'esprit ? Pas tant que ça. Le Français de Yamaha Tech3 compte poursuivre en 2018 sur sa lancée de la fin de 2017 qui l'avait installé comme le meilleur derrière Marc Marquez (Honda HRC).

Johann Zarco (Yamaha Tech3) en Test à Sepang en 2018

Crédit: Yamaha Racing Corp.

Le temps est celui de tous les espoirs, de tous les fantasmes aussi. Rookie du MotoGP 2017, Johann Zarco attaque 2018 avec l'étiquette de prétendant au titre. Comme cinq ou six autres, me direz-vous, mais la crainte non feinte qu'il inspire chez des pointures comme Marc Marquez ou Valentino Rossi vaut toute considération pour cette probabilité, sinon un respect de principe.
Losail lance ce week-end le Mondial de MotoGP sous les projecteurs qatariens, là-même où le Français avait commencé sa carrière au plus haut niveau par des étincelles. Six tours d'euphorie - la nôtre, pas la sienne car on connait son sens de la pondération - et une chute de sans-peur qui annonçaient crânement la suite. Pour connaître ses limites, il faut les dépasser.
Un an plus tard, le Sudiste se jette dans la bagarre avec un statut de potentiel premier pilote de Yamaha. Allez, je vais faire un peu de provocation en disant que le malin Valentino Rossi a occupé le terrain médiatique jeudi en annonçant la prolongation de deux ans chez Yamaha avant de se frotter au petit Français qui monte. Car pour #JZ5, ça baigne franchement, entre le cadre 2016 d'une M1 qu'il apprécie, un moteur plus puissant et des pneus avec lesquels son style s'accorde mieux que celui de l'Italien et de son coéquipier de la Factory, Maverick Viñales, sur les circuits successivement visités cet hiver, à savoir Sepang, Buriram et Losail.

Zarco est le meilleur des autres depuis un petit moment

Non, je n'exagère pas : Zarco surfe sur une sacrée tendance et ça fait un moment qu'il a pris la main. En atteste ses 64 points sur les cinq dernières courses de 2017. Qui a fait mieux ? Marc Marquez, seulement (99 points). Pendant que chez Yamaha, le Transalpin en cumulaient 51 et l'Espagnol 47...
Allons plus loin… Zarco peut-il bousculer la fière hiérarchie de la firme d'Hamamatsu au point d'en devenir l'étendard ? La question est audacieuse et c'est sûr, pour l'impétrant le Grand Prix du Qatar sera une condition nécessaire mais pas suffisante ; la réponse ne viendra qu'après quelques courses. Sa chance est bien réelle : après un hiver laborieux, Rossi et Viñales n'abordent pas le premier round pétris de certitudes. Si le Transalpin a redressé la barre lors des ultimes essais à Losail, le doute qui a entouré les essais de Sepang et de Buriram demeurent et un travail de longue haleine attend les deux vedettes.
Johann Zarco (Yamaha Tech3) en Test à Sepang en 2018
Dans le meilleur des scenarios "français" de ce début de saison, un pilote satellite parviendrait au pinacle 18 ans après l'euphorisant et mémorable Garry McCoy, leader du Mondial après deux Grands Prix au guidon de sa Yamaha du team annexe Red Bull. Une sacrée perf en soi. Ce serait d'autant plus beau qu'on sait l'aventure promise à une fin. Tech3 et Yamaha, ce sera de l'histoire ancienne au terme de cet exercice 2018 car Hervé Poncharal n'a pu obtenir de Yamaha la création d'un statut de troisième pilote d'usine tel que l'utilise à son avantage Honda à l'endroit de Cal Crutchlow chez LCR. A l'heure d'un choix crucial, l'Anglais a ainsi travaillé à des recoupements précieux sur la question du choix du moteur au bénéfice de Marc Marquez et Dani Pedrosa. Chez Yamaha, #VR46 et #MV25 ont insisté pour faire rentrer le Tricolore dans la boucle, ils ont pu croiser leurs impressions avec les siennes mais ce n'est pas allé plus loin. Dommage.

"Etre toujours présent aux avant-postes"

Néanmoins, Johann Zarco a constaté pas plus tard que jeudi, lors de la conférence de presse d'avant Grand Prix, que le paddock portait un regard différent sur lui. Il est pris au sérieux, c'est certain. "J'ai été surpris de faire la conférence", a-t-il avoué. "Mais je suis content de ces petites choses qui font monter l'attention. Beaucoup de pilotes et de médias me voient jouer un titre, ça n'est que positif." Ne vous en faites pas, question pression, il sait faire et ne perd pas de vue son objectif de régularité. "Je veux utiliser l'expérience que j'ai acquise pour donner le meilleur à chaque course", a-t-il annoncé. "Si je reste concentré là-dessus toute l'année, si j'utilise bien la moto lors de chacune des dix-neuf courses, je serai dans les premières places. Je dois comprendre comment le faire à chaque fois."
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Johann Zarco (Yamaha Tech3) et Valentino Rossi (Yamaha Factory) au Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

Cependant, le divorce impulsé par Tech3 serait-il un risque de gâcher cette magnifique promesse ? Sûrement pas. "Ça ne change pas le plan que Tech3 s'associe avec KTM l'an prochain", a assuré Johan Zarco. "Nous avons pour l'instant une Yamaha qui me convient bien et l'équipe connaît bien la moto. Ne sachant pas de quoi l'année prochaine sera faite, il faut utiliser la moto au mieux pour bien finir avec eux."
C'est une preuve de clairvoyance car la recette est éprouvée : Marc Marquez a ainsi construit son quatrième titre l'an dernier et Andrea Dovizioso (Ducati) a souligné l'importance d'être constant pour franchir l'ultime marche de la gloire cette année. Sûr que ces deux-là ont une grande chance d'imposer leurs prérogatives assez vite. Mais il faut le redire : même dans sa deuxième saison parmi l'élite, Johann Zarco a une véritable opportunité de retarder l'échéance et de troubler le jeu des plus grands. Pour notre plus grand plaisir.
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