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Comment Doohan voit 2011

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/12/2010 à 18:09 GMT+1

Couronné cinq fois dans l'élite de la vitesse moto, l'Australien Michael Doohan nous a donné quelques clés sur l'avenir du champion du monde 2010 Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) et du septuple roi de la MotoGP, Valentino Rossi, parti chez Ducati MotoGP.

2010 Abou Dhabi Doohan

Crédit: AFP

A 45 ans, Michael Doohan coule des jours heureux dans son Queensland natal. Rangé des 500 cc (l'ancienne MotoGP) depuis un grave accident en 1999, il a managé la Honda Racing Corporation sur les Grands Prix avant de prendre définitivement du recul, en 2004. Désormais occupé à ses affaires dans l'aviation, une authentique passion qui le conduit à survoler régulièrement la Gold Coast, il revient de temps à autres sur la scène médiatique, pour un week-end de Course des champions, à Düsseldorf, en icône de la catégorie reine.
Seul pilote de l'histoire avec Giacomo Agostini et Valentino Rossi à avoir aligné cinq titres majeurs (1994-98), l'as de Brisbane juge aujourd'hui les modernes avec une prudence indexée à la distance entretenue avec le Continental Circus. Pour autant, son avis reste autorisé et sa conversation un moment privilégié. Le premier sujet qui vient à l'esprit n'est pas de savoir si Jorge Lorenzo mérite son titre, mais pourquoi. Sachant que "Mick" y a déjà répondu lui-même dans le passé, en remportant 12 des 15 courses de 1997 et en terminant 2e des trois autres. L'Espagnol de la Yamaha Factory était parti sur les mêmes bases cette année avant de gérer à partir du Grand Prix des Etats-Unis, fin août. "Il a été le plus régulier, le plus rapide et a gagné la majorité des courses", note l'ancien fer de lance du HRC. "Il est fort mentalement mais nous ne verrons qu'en 2011 s'il est également techniquement fort, voire seulement en 2012. En effet, il bénéficiera l'an prochain de la continuité du travail de développement effectué par Rossi. Cependant, il fait partie de ces pilotes qui ont une bonne compréhension de la technique."
Rossi change de moto mais ses hommes le suivent...
Le Majorquin a quand même donné de solides garanties en se débrouillant dans son box hermétique, portant haut le Diapason en l'absence forcée de l'Italien accidenté à Mugello. Le grand Doohan est réservé sur l'équilibre des contributions, sur ce que Lorenzo fera de sa solitude. Mais pour lui, l'Ibère est capable de s'affranchir du génie transalpin sans contrecoup car il révèle bientôt le fond de sa pensée en évoquant le Rossi de la troisième époque, et les raisons qui l'ont poussé à passer de Honda à Yamaha, puis de Yamaha à Ducati : "Rossi avait-il besoin d'un nouveau challenge ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que Honda n'a pas fait ce qu'il fallait et que c'est pour ça qu'il est parti chez Yamaha. C'est la course. Et là, chez Yamaha, il a bien senti que Lorenzo faisait monter la pression..."
Alors, Rossi a-t-il des chances de réussir chez Ducati MotoGP autant que chez ses deux précédents employeurs ? L'évidence fuse, imparable : "Vous savez, il a repris les mêmes gens pour les emporter chez Ducati. En vérité c'est la même équipe, avec une moto différente…" Au premier rang desquels l'ingénieur en chef Jeremy Burgess. Ramassé le 4 juin en Toscane avec une jambe fracturée, "The Docteur" a quand même mis huit courses pour réapprendre à gagner, en Malaisie, le 10 octobre. "Je n'estime pas que ça lui a mis du temps pour regagner une course après son retour de blessure car il a été très souvent sur le podium", coupe-t-il. Handicapé par une chute à l'entraînement en motocross en février dernier, il s'est fait opérer d'une épaule et espère être opérationnel en février prochain, pour les essais MotoGP à Sepang, en Malaisie. La GP12 concoctée par Filippo Preziosi lui conviendra-t-elle ? En fera-t-il de suite sa complice ou devra-t-il attendre le modèle 2012 ? "Il est un grand pilote et il passera outre l'adversité. Chez Yamaha, il avait rapidement surmonté les problèmes", note l'Aussie, qui ne pense pas que l'alternative du moteur - garder le big bang ou passer au screamer - soit véritablement épineuse : "Je ne sais pas quel moteur est le mieux pour lui, mais ça se joue sur des détails et il s'y adaptera."
Une récession momentanée
Pour en revenir à Honda HRC, la troisième force du plateau, le grand Mick ne considère pas un inconvénient d'aligner trois machines, pour Dani Pedrosa, Andrea Dovizioso et l'arrivant Casey Stoner. "Pour Honda, ce ne sera pas un problème. A mon époque, j'avais déjà deux équipiers", rapelle-t-il. Et d'insister sur le fait que son passé chez Honda et sa nationalité ne lui donnera nullement le droit de conseiller son compatriote transfuge de Ducati. Tout juste balaie-t-il du revers de la main l'hypothèse d'un avantage qu'aurait le champion du monde 2007 à retrouver Livio Suppo. "Suppo s'occupe de la partie commerciale, ça n'a pas d'impact sur ce qui se passe en piste. Pour Stoner, tout dépendra de la moto", tranche MD.
Enfin, Mick Doohan ne nourrit pas d'inquiétude sur l'avenir du Mondial MotoGP, parfois réduit à 16 partants cette année. "C'est un problème mais nous avons vu ça au début des années 90, avec la récession économique mais c'est momentané, le sport s'en remettra. En faisant abstraction de ça, les courses ont été passionnantes et il ne faut pas faire trop attention à cette vision d'une grille de départ peu fournie. Nous verrons plus de motos sur la grille l'an prochain", conclut-il.
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