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"L'eau, ta meilleure amie"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/07/2011 à 09:38 GMT+2

Pour Fabien Gilot, le meilleur nageur du monde possèderait le départ de Bousquet ou Cielo, les coulées de Phelps et le finish de Meynard. Dans la 3e et dernière partie de l'entretien qu'il nous a accordé, il schématise la course parfaite. A lire avant les demi-finales du 100 m programmées ce midi.

2011 Fabien Gilot

Crédit: AFP

LE 100M PARFAIT ?
"La course parfaite pour moi, c'est des sensations magiques le matin, une nage à 80% où tu contrôles tout. La chambre d'appel, je n'y porte pas trop d'attention. Celle des championnats de France est très froide, car ça ne parle pas beaucoup. Celle des compétitions internationales, c'est un peu plus le show. Mais dans mon cas, le show, c'est une perte d'énergie. Pour d'autres, ça leur permet d'évacuer de la pression. Moi, je préfère rester concentré sur moi-même, penser aux 2-3 éléments que je veux mettre en place. Et basta ! Ensuite, la course parfaite, c'est un bon départ. Etre à la bagarre tout de suite avec les meilleurs et avoir cette sensation de vitesse. Il y a des courses où tu plonges et tu rentres pile dans le bon tempo, sur la bonne connexion. Ça, ça arrive très rarement mais on l'a tous ressenti au moins une fois. Tu plonges et tu sens que l'eau, c'est ta meilleure amie. Cette sensation est magique. Sans dépenser d'énergie, tu vas super vite. C'est ça, la course idéale où tu sens que tu peux ré-accélérer à chaque mouvement de bras."
LE NAGEUR PARFAIT ?
"Le départ de Frédérick Bousquet ou celui de Cesar Cielo. Je ne sais pas qui est le meilleur. Quand Fred est en forme, ses 15 premiers mètres sont terribles. Pour les coulées, je prends celles de Michael Phelps. L'Américain est super aquatique. A ce jeu-là, c'est le meilleur. Le virage, c'est une partie que je dois travailler. Et pour être honnête, je n'ai jamais trop regardé ce que faisait la concurrence. On fait tous des virages raisonnables, mais c'est difficile de dire qui se démarque. En général, après un virage, tu gardes ton avance... ou ton retard. Mais c'est vrai que c'est peut-être une partie de la course à travailler. Enfin, les 25 derniers mètres ? William Meynard a toujours un super retour. C'est sa marque de fabrique. Il a toujours un bon finish."
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SWIMMING 2011 Bernard Gilot

Crédit: AFP

POINT FORT, POINT FAIBLE :
"Mon plongeon est mon point fort. Les gens talentueux sous l'eau, comme Michael Phelps, restent souvent sous l'eau. Sous l'eau, il y a moins de résistance, de turbulence, donc tu vas plus vite. Mes qualités font que, sous l'eau, en ondulation, je ne suis pas un nageur très performant. Je dois progresser sur cet élément-là. Avec William (Meynard), c'est vrai qu'on a un départ ricochet, pour simplifier la chose. On aime bien rebondir pour se servir de la vitesse. Rester trop longtemps sous l'eau, ce n'est pas bon pour moi. Concernant le point faible, je dirais les virages. C'est un détail que je veux travailler ; tous ces points techniques font la différence : les départs, les virages, une ou deux respirations à certains moments du 100m qui sont un peu trop longues à mon goût. Au boulot, maintenant !"
L'ASPECT ATHLETIQUE :
"J'ai gagné en stabilité en prenant du muscle. Maintenant, je dois travailler des arrachés olympiques, sur du mouvement général et athlétique de tout le corps. Je crois énormément en cette méthode. On s'est moqué de Marseille quand on a mis ça en place. Aujourd'hui, plein de clubs commencent à nous copier. On est persuadé que développer le côté athlétique permet d'être nettement meilleur dans l'eau."
LE CYCLE DE TRAVAIL :
"Cela fait plus de quatre ans que je travaille avec Romain Barnier. La plupart des sprinteurs qui ont commencé à éclore et à aller gagner des grandes courses ont souvent attendu un cycle de cinq à sept ans de travail pour y parvenir. C'est un choix de préparation. Moi, c'est ce qui est en train de se passer. Au final, on ne s'est pas trompé. D'année en année, on s'est dit : dans cinq, six ou sept ans, on aimerait avoir tout ces éléments-là. C'est-à-dire : un placement du corps, une certaine propulsion dans les jambes, une certain façon de jouer avec les mains, d'attraper l'eau, etc. En revanche, tu ne peux pas tout gagner en même temps. Tous les ans, on s'est donné deux-trois objectifs. Il faut construire les choses petit à petit."
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2011 Romain Barnier

Crédit: AFP

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