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Une promesse pour 2012

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/07/2011 à 18:24 GMT+2

Fort d'une belle solidarité et d'une stratégie bien pensée, le relais 4x200m français a décroché une superbe médaille d'argent vendredi à Shanghai. Surtout, Agnel, Mallet, Stravius et Gillot ont réussi l'exploit d'accrocher les Américains pendant 750m. Promis, à Londres, ils iront au bout.

2011 Mondiaux Shanghai Relais 4x200 Gilot Agnel Mallet Stravius

Crédit: AFP

En natation, on dit souvent que le relais 4x200 montre la véritable force d'une nation. Parce qu'elle se situe à mi-chemin entre le sprint et le demi-fond, elle requiert une densité et une profondeur supérieures au 4x100, par exemple. En décrochant la médaille d'argent dans cette discipline vendredi aux Mondiaux de Shanghai, leur premier podium planétaire sur cette épreuve, les Français ont donc confirmé qu'ils appartenaient bel et bien au gratin. "Je pense que c'est la course la plus belle et celle pour laquelle on prend le plus de plaisir", explique Yannick Agnel. Du plaisir, les quatre fantastiques tricolores en ont pris. Plus encore qu'ils ne l'escomptaient.
Non contents de décrocher la deuxième place, ce qu'ils espéraient, les Français ont accroché les Américains presque jusqu'au bout. Et ça, en revanche, ce n'était pas prévu au programme. Pourtant, aux 700 mètres, c'est bien le relais tricolore qui pointait en tête, avant que Ryan Lochte ne prenne définitivement le dessus sur Fabien Gilot. "On la voulait cette médaille, on avait vraiment les crocs. Mais de là à accrocher les Américains si loin, on ne s'y attendait pas", savoure Agnel. "Quand j'ai vu Fabien tenir aux 150 m, ajoute-t-il, je me suis dit qu'il y avait moyen que Lochte lâche prise." Mais Lochte n'a pas lâché. Au contraire, il a accéléré, et la logique a été respectée. Mais le simple fait d'avoir poussé l'armada américaine dans ses retranchements constitue une forme de victoire, même si le relais américain a sans doute manqué de fraicheur. Lochte avait disputé la finale du 200m dos une heure plus tôt et Michael Phelps était sorti de l'eau 30 minutes avant le 4x200 après avoir nagé sa demi-finale du 100m papillon.
Gilot prêt à mourir dans l'eau
N'empêche. Peu importe les circonstances, personne n'imaginait qu'il puisse y avoir match. Surtout pas jusqu'aux 750 mètres. Ce résultat est d'autant plus remarquable que ce relais est tout neuf. Il est encore en phase de construction. "Le 4x200, ça fait longtemps qu'on n'en avait pas eu un bon, souligne Fabien Gilot. On a commencé à le reconstruire l'année dernière seulement, donc en deux ans c'est pas mal ce qu'il est en train de faire déjà." Un Gilot qui, rappelons-le, n'est pas un pur spécialiste du 200. "On termine avec Fabien, qui ne travaille plus du tout le 200m, note Yannick Agnel. Il m'a dit qu'il ne savait plus nager un 200. Et on fait quand même vice-champion du monde."
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2011 Mondiaux Shanghai Relais France

Crédit: AFP

Cette médaille, c'est celle d'un groupe uni. Arrivés main dans la main au bord du bassin, les Français n'ont pas feint cette complicité. Elle traduit un véritable état d'esprit. "Tout va super bien, confie Jérémy Stravius, auteur d'un troisième relais canon vendredi. L'ambiance est vraiment unique. On est détendu, on se parle. Je me suis senti super bien dans ce relais. C'était vraiment nager l'un pour l'autre. Ca a fait une équipe vraiment soudée." L'image de cet état d'esprit, personne ne l'incarne mieux que Gilot. Il n'avait pu réprimer quelques larmes après sa 5e place en finale du 100m la veille. Et le 200 n'est pas forcément son truc, on l'a dit. Mais, de son propre aveu, jamais il ne s'est dépouillé de la sorte. "Je vais me chercher avec les tripes pour l'équipe, avoue le Marseillais. Avec une énergie monstrueuse, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça." "L'image de Fabien qui est prêt à mourir dans l'eau, c'est aussi ça l'équipe de France", jubile Christian Donzé, le DTN.
Une stratégie parfaite
Mais ce résultat est aussi le fruit d'une stratégie impeccable. Contrairement à ce qui s'était parfois produit sur le 4x100, les Français ont su tirer le meilleur de leur potentiel collectif en positionnant chaque relayeur à la place la plus judicieuse. "On a fait les bons choix, estime Jérémy Stravius. On a décidé de mettre Yannick en premier pour coller aux Américains. On a décidé ça ensemble." Grégory Mallet avait ensuite pour mission de ne pas céder plus d'une seconde. Il a fait bien mieux. Stravius devait alors revenir en une coulée sur son vis-à-vis américain. Là encore, c'était bien vu, car c'est exactement ce qui s'était passé. Enfin, à charge pour Gilot d'utiliser sa vitesse pour faire douter Lochte le plus longtemps possible. L'Américain n'a pas cédé, mais globalement, le plan a été respecté. "Notre tactique, explique Christian Donzé, c'était utiliser les richesses des Américains pour exacerber les nôtres. Je pense qu'ils étaient extrêmement surpris de nous voir là."
Le rendez-vous est clairement pris pour Londres. Dans un an, aux Jeux, les Français viendront pour l'or. Ils se le sont promis. "Je pense que ce n'est que le début, si on le bosse comme il faut. Abaisser le record de France de cinq secondes, c'est énorme, hallucinant.", juge Yannick Agnel. Et la jeune star tricolore de prendre date: "On a fait 750m avec les Ricains, l'année prochaine on fera 800m."
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