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JO Tokyo - 100m nage libre - Caeleb Dressel : "Je savais que tout le poids était sur moi"

Laurent Vergne

Mis à jour 29/07/2021 à 07:30 GMT+2

TOKYO 2020 – Caeleb Dressel visait grand et voyait loin dans ces Jeux. Mais en annonçant un objectif de six médailles d'or, l'Américain s'était infligé une pression terrible. Il a tenu bon jeudi en finale du 100 mètres libre, pour s'imposer en 47"02, record olympique à la clé. C'est sa première médaille d'or en solitaire, et il mesure à quel point elle ne ressemble à rien de ce qu'il a connu.

Caeleb Dressel

Crédit: Getty Images

Jusqu'à ce jeudi matin, Caeleb Dressel avait beau être une star de la natation, sans doute même sa plus grande star du moment, il n'était encore "que" champion olympique en relais. Deux médailles d'or à Rio en 2016, et une autre ici à Tokyo, via le 4x100m ce week-end. C'était tout son paradoxe. Et c'est dire le poids qui pesait sur les épaules du "Gator" floridien, dominateur durant l'Olympiade, débordant d'une ambition assez folle, conquérir six médailles d'or au Japon, mais toujours vierge de titre individuel.
Pour Dressel, il y aura donc un avant et un après 29 juillet 2021. Il est entré ce jour dans la galaxie des "vrais" champions olympiques, ceux qui ne doivent rien à personne d'autre qu'eux-mêmes. Cerise sur son gâteau, il a ouvert ce palmarès sur le 100 mètres nage libre, l'épreuve dite reine, qui plus est au terme d'une vraie belle finale. Dressel peut le dire, maintenant qu'il sait ce que c'est : un titre olympique, ça n'a rien à voir. "Ces moments-là ne ressemblent à rien de ce que j'ai pu connaître jusqu'ici", a-t-il avoué après la finale.

Combat de rois avec Chalmers

La pression était colossale sur les épaules pourtant larges de celui qui s'est fait tatouer les anneaux olympiques sur l'avant-bras droit. En tête quasiment d'un bout à l'autre de la finale, Caeleb Dressel a tenu bon sur le retour, malgré la pression du tenant du titre, l'Australien Kyle Chalmers, finalement bien plus menaçant que le Russe Kolesnikov, médaillé de bronze lointain. Chalmers, qui avait légèrement caché son jeu en demi-finales, pour mieux sortir le grand jeudi matin. Il a nagé en 47"08, son meilleur chrono depuis bien longtemps. Mais Dressel a assumé, jusqu'au bout, avec un 47"02 synonyme de record olympique et, surtout, de cet or tant désiré.
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Dressel en mode record et Grousset surprenant 4e : Le 100 m n'a pas déçu

D'une certaine manière, il peut remercier Kyle Chalmers. Le grand retour de l'Australien, passé à six centièmes d'un doublé retentissant compte tenu de ses difficultés durant l'Olympiade écoulée, vient magnifier la victoire de l'Américain. Chalmers aime "les combats de chiens", où il faut se sortir les tripes. Ces finales "a la muerte", où la tête pèse presque autant que les jambes et les bras dans le dénouement. En cela, les deux hommes se ressemblent et il n'est finalement pas si étonnant que Kliment Kolesnikov, peut-être pas encore de cette trempe dans une grande finale, se soit éclipsé pour laisser place à ce duo, à ce duel.
Caeleb Dressel sait tout cela, et il a apprécié. "C'est tellement génial de nager contre Kyle, à chaque fois on s'en tire vraiment bien, a-t-il soufflé en zone mixte. C'est vraiment excitant de nous regarder, Kyle et moi, nous battre côte à côte." Pour le reste, le tout nouveau roi du cent ne se dit pas soulagé, parce qu'il n'était pas stressé : "Je n'étais inquiet de rien, jure-t-il. Pendant la course, vous ne pouvez pas faire grand-chose, arrivera ce qui doit arriver. Donc je m'en tiens à mon plan." Un plan sans accroc.
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Caeleb Dressel et Kyle Chalmers après la finale du 100m.

Crédit: Getty Images

Il n'y a rien de mal avec la pression
Le mérite du successeur de Michael Phelps dans le rôle du leader de la natation américaine est d'autant plus grand que ces derniers jours, deux grandes figures de la délégation US avaient connu des difficultés d'une nature et d'une ampleur certes très différentes, mais qui avaient ajouté l'intensité du projecteur placé sur le nageur de Green Cove Springs. La gymnaste Simone Biles, en proie à des difficultés psychologiques, a renoncé au concours général individuel. La nageuse et collègue de Dressel, Katie Ledecky, a, elle, vu sa suprématie sérieusement remise en cause. Le colosse Dressel allait-il tenir bon ?
"Il y a beaucoup de pression sur moi, il n'y a rien de mal avec la pression, ce qui est plus compliqué c'est quand cette pression devient du stress", a-t-il encore souligné après sa victoire, appuyant ses propres propos de la veille et faisant référence sans le dire à Simone Biles.
Caeleb Dressel, qui dit afficher dans la piscine une forme d'assurance pour masquer celle dont il manque en dehors des bassins, n'ignorait pas tout ce qui entourait cette finale : "Je savais que tout le poids était sur moi, donc cette victoire signifie beaucoup." Elle va le libérer. Fort de ce premier couronnement individuel, Dressel a déjà plus que "sauvé" ses Jeux. Il les a réussis. Après la quête de l'or, il va maintenant s'attaquer à celle de l'histoire, et de sa place dans celle-ci.
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Caeleb Dressel tient sa première médaille d'or olympique individuelle.

Crédit: Getty Images

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